Max Frisch [Suisse]

shanidar a écrit:

Ah quel plaisir de lire ton commentaire ArenSor (un Frisch pour un Ferreira, ça me va bien !!) ! Et cela me donne une terrible envie de lire d'autres livres de Max Frisch ! Merci à toi !

Il y a bien sûr pas mal de correspondances entre Frisch et Ferreira (enfin, il me semble) : la construction temporelle du récit, l'aspect onirique de certaines scènes, la rencontre périodique du prof de Walter dont on ne sait s'il est vivant ou mort et bien sûr l'interrogation sur le sens de la vie.
Une petite description que j'aurais bien vu de la plume de Ferreira :

« Sa main (je ne parlais pour ainsi dire plus qu’à sa main) était étrange : petite comme une main d’enfant, plus vieille que le reste d’Hannah, nerveuse et flasque, laide, n’ayant au fond rien d’une main, mais quelque chose d’estropié, de mou et d’osseux et de fané, de la cire avec des taches de rousseur, non pas laide au fond, au contraire, quelque chose d’attachant, mais quelque chose d’étranger, quelque chose d’effroyable, quelque chose de triste, quelque chose d’aveugle. Je parlais et parlais, je me taisais, je cherchais à imaginer la main de Sabeth, mais en vain, je voyais seulement cette chose qui se trouvait à côté du cendrier sur la table, de la chair humaine avec des veines sous la peau qui a l’air de papier de soie froissé, à la fois flasque et luisante. »

En effet, la citation est vraiment troublante avec des thèmes qui se rejoignent complètement d'un auteur à l'autre : la laideur, la vieillesse et cette espèce de pâle lucidité, de distanciation envers les êtres et les choses qui caractérisent aussi bien Frisch que Ferreira.

Ton commentaire enthousiaste Arensor me donne envie de retenter un de ces jours.

Ah oui, églantine, en remontant le fil j'ai vu que tu étais l'une des rares lectrices à ne pas avoir succombé à Frisch... Peut-être en tentant un autre titre ??

shanidar a écrit:

Ah oui, églantine, en remontant le fil j'ai vu que tu étais l'une des rares lectrices à ne pas avoir succombé à Frisch... Peut-être en tentant un autre titre ??

Oh mais je sais que mes humeurs jouent beaucoup sur ma perception des choses. Donc en voyant que je suis un peu seule à ne pas avoir accroché, je ne peux que me remettre en question.
Je ressaierai ! Tout est mouvement !

j' ai commandé Homo Faber !

Bédoulène a écrit:

j' ai commandé Homo Faber !

Super Bedou !
Et moi je suis à la médiathèque et ils ne l'ont pas. Grrrrrrrr
Je l achèterai probablement un de ces jours !

Pas  de souvenir inoubliable de Homo Faber. Si ça peut te réconforter Eglantine !
ça n' a rien à voir avec  Frisch et ses qualités, mais je crains que Frisch ne soit pas un écrivain pour nous.
Mais je peux me tromper.

Oui tu as peut être raison Bix....
Je crois me souvenir que j avais quand même insister un peu ....A suivre !

Par contre le récit autobiographique de Ursula Priess est interessant sur l' homme et le père que fut Frisch et en partie pour sa relation
avec Ingeborg Bachmann.



Ursula Priess : A travers tous les miroirs

« Comment était donc votre relation avec Frisch ? – Mon Dieu, quelle question vous me posez ! C’était mon père, oui, et je l’ai aimé, longtemps, sans vouloir ou pouvoir m’en apercevoir. Parce que bien sûr ce n’était pas un père facile. Mais quel père est facile ! … Finalement, je ne suis pas l’avocate de mon père, et pas non plus son juge. Il était comme il était. En plus, il est mort depuis longtemps. Et Ingeborg aussi. »
La première oeuvre littéraire de la fille de Max Frisch est ce texte subtil, à la fois rude et ouvert, sur ses rapports avec un père célèbre, aimé autant que détesté. Père et fille restent indomptables, libres et fiers. Apparaît, comme un autre pôle artiste et féminin, Ingeborg Bachmann, célèbre romancière d’origine autrichienne, qui fut la première compagne de Frisch après son divorce. Un état des lieux véridique et bouleversant, grâce à une construction du récit où rien n’est laissé au hasard."

Zoé

booh le rabat-joie !

Bédoulène a écrit:

booh le rabat-joie !

Nooooon, il n' y a pas de règles ni de généralités, c' est vrai !
Mais quelques affinités communes quand meme...

églantine a écrit:

Oh mais je sais que mes humeurs jouent beaucoup sur ma perception des choses. Donc en voyant que je suis un peu seule à ne pas avoir accroché, je ne peux que me remettre en question.

je ne pense pas que tu dois te remettre en question... on n'est pas censé aimer tous les mêmes livres...
c'est bien Homo Faber que tu avais tenté? en effet, étrange que tu n'as pas accroché, sa façon d'écriture est pour moi dans une ligne avec Marguerite Duras, côté un peu froid... clinique... il n'y a pas ce côté chaleureux, poétique que j'adore tant chez d'autres... il est très réaliste et décrit sans fioritures...
pourquoi lire le même livre si tu n'as pas aimé... va pour Montauk, si celui-là ne te parle pas, tu peux vraiment laisser de côté

kenavo a écrit:

pourquoi lire le même livre si tu n'as pas aimé... va pour Montauk, si celui-là ne te parle pas, tu peux vraiment laisser de côté

Yep ! Je vais suivre tes conseils et un de ces jours j'essaierai Montauk alors !

si besoin j'ai trouvé Homo Faber en bouquinerie et le livre peut voyager !