Pays de la Loire

Merci à vous! 
on va continuer la balade alors!  

ça donne envie de se précipiter à Nantes tout ça
Dommage que ce soit si éloigné.

Merci pour ces superbes photos, c'est une bien jolie balade. Et j'aime bien le banc à dossier feuilles, trop mimi !

Hé hé, alors venez voir tout ça  ... A quand une grande rencontre nantaise? La dernière remonte à bientôt 5 ans!
Aujourd'hui j'ai encore crapahuté, je vous mets la suite demain...

Le Voyage (la suite)


Reprenons le chemin du ______fil vert_________ à la hauteur du Chateau des ducs…


Petit clin d'oeil à l’actualité locale (la contestation contre le projet de nouvel aéroport).


Direction le Bouffay, quartier historique, commerçant et touristique...


...où le Voyage fait étapes aux Galeries Lafayette,  avec "Vitrines sur l'Art"…


Les maillot de bains ont déserté les vitrines, remplacés par des mannequins un peu sinistres, des sacs de dollars et des anamorphoses...
      

Citation :

L’enseigne prolonge dans ses vitrines son rôle de médiateur entre la création contemporaine et un large public, et affirme son engagement dans la dynamique des villes et des territoires. Vitrines sur l’Art donnent aux passants une vision de l’offre culturelle de la ville et incitent chacun à expérimenter ou redécouvrir les lieux et structures partenaires : Frac des Pays de la Loire, le lieu unique, Le Voyage à Nantes.
Pour le Voyage à Nantes, c’est Felice Varini qui est invité à investir une vitrine. Comme un complément à l’événement pictural qu’est l’exposition à la Hab Galerie, c’est à l’aspect sculptural de son travail que seront consacrées les devantures des Galeries Lafayette.

A l’intérieur du magasin, sous la verrière du 3e étage , est installé "Suspens de Nantes" de Cécile Bart, une oeuvre déjà présente l’an dernier. L'effet produit est moins intéressant que ce qu'en dit mon guide... 

Citation :

La trémie centrale de l’ancien magasin Decré peut faire penser à l’intérieur d’une caméra pointée vers le ciel, avec le roulement incessant des escalators et l’oeil circulaire en surplomb par lequel pénètre la lumière.Cécile Bart tire avantage du mouvement mécanique en faisant de l’ascension automatique l’occasion d’une expérience perceptive cinématographique captivante. Sept peintures-écrans translucides placées en suspension, jouent avec les obliques, les superpositions, les perspectives, les couleurs. La variation des positions donne le sentiment d’objets arrêtés dans leur mouvement d’envol ou de chute. Les surfaces, figées dans leur lévitation, sont comme un vitrail déployé dans l’espace par lequel tout devient motif.
Cécile Bart conjugue la surface, la couleur, la lumière et l’espace avec une très grande précision et émancipe le tableau de la frontalité traditionnelle de la peinture. Les toiles de Tergal tendu sont peintes, tout en prenant soin d’enlever le surplus de matière pour préserver la qualité translucide de ce support pictural insolite.

Au sortir des Galeries, le fil vert a un peu bogué, me menant à une grille fermée  , mais mon plan m'indique que que la prochaine installation est au passage Sainte Croix, alors direction l’église Sainte-Croix, au beffroi baroque...


Derrière, une petite oasis avec palmiers, arbres que l'on trouve couramment dans les vieux jardins nantais …



Et me voici au passage Sainte-Croix, un espace culturel propriété du diocèse de Nantes, qui accueille expositions, conférences et ateliers, et où l'on peut voir "Neuf stèles pour une feuille", de Jean-Pierre Raynaud.

Citation :

Remplir un pot de fleurs avec du béton et le peindre en rouge, un jour de 1962, fut, pour Jean-Pierre Raynaud, le geste radical qui lui permit d’affirmer son identité artistique. Ce geste instinctif détournait un objet usuel de sa fonction, acte bien dans l’esprit de ceux accomplis par les Nouveaux Réalistes, en ce début des années 60. Ainsi que les Pots, les carreaux de céramique blanche, objets aux formes simples, rappelant l’univers des hôpitaux ou des couloirs du métro, deviennent dans les années 70-80 le vocabulaire privilégié de Jean-Pierre Raynaud. L’opposition est ici saisissante entre la douceur, la couleur, les formes souples de la nature d’une part, et la rigueur, la froideur, le blanc et le noir, l’ordonnance de la céramique d’autre part. Impersonnels, froids et cassants, les carreaux sont le symbole de la mort ; la feuille, même en sursis par sa fragilité, représente la vie et la beauté. Ces “stèles” rendent hommage au pacte que scellent la nature et la culture au cœur de toute pensée créatrice.

Je traverse le Cours des 50 otages. Place Royale, le déferlement de fraîcheur de la fontaine est très attirant par cette nouvelle journée à 30°C. Bizarrement personne ne fait trempette dedans…



Rue Crébillon, que je remonte vers la place Graslin, le fil vert croise une ligne rouge. Des pompiers manifestement en train de s’entraîner au passage de la Châtelaine, une galerie commerçante qui a brûlé l'an dernier et qui n’a pas été rouverte depuis. De l'endroit émane encore une forte odeur de fumée...


Voici ma prochaine étape, l’Opéra Graslin, place du même nom.


Première fois que j’entre dans un opéra. Ambiance feutrée...


Assise dans un fauteuil de velours, je passe un agréable moment dans la pénombre et la fraîcheur de ce splendide cadre bleu et or, au plafond peint par Hippolyte Berteaux (1881), où résonnent des morceaux lyriques ou symphoniques enregistrés à l’opéra. Cela me donne envie d'assister à un spectacle...







Il faut bien en ressortir, dans la chaleur brûlante...Le théâtre Graslin, un édifice néoclassique datant de 1788, a été fraîchement restauré. Maintenant c'est à la place Graslin d'être en plein travaux.

La ligne verte joue parfois des tours:


Retour sur l'Ile de Nantes, un des 11 quartiers de la ville, constitué d'une grande île sur le cours de la Loire née de la fusion de plusieurs îles. Je commence par la partie Ouest. Autrefois zone industrielle (chantiers navals, installations portuaires, gare d'Etat), elle est longtemps restée en friche et est aujourd'hui l'objet d'un important chantier de rénovation. Architecture contemporaine et éléments du patrimoine industriel préservés s'y mêlent.

La Maison régionale de l'architecture:


A son pied, devant le bâtiment Manny, “The Zebra Crossing - Regulations and General Directions”, un passage piéton conçu par par Angela Bulloch.

Citation :

Une œuvre qui crée une connexion entre le bâtiment et son environnement immédiat, entre l’extérieur et l’intérieur, entre l’espace public et l’espace privé.
Angela Bulloch s’inspire des “zebra crossings”, passages piétons britanniques, pour créer un accès particulier à Manny. En respectant scrupuleusement la réglementation anglaise en matière de sécurité routière, elle redessine l’espace public face au bâtiment : une série de lignes en zig-zag se déploie sur toute la longueur du bâtiment de part et d’autre d’un passage piéton fait de bandes noires et blanches, lui-même signalé par les célèbres Belisha Beacons. Ces globes jaunes clignotants montés sur des mâts striés de noir et de blanc sont visibles à chaque coin de rue au Royaume-Uni, en Irlande ainsi qu’à Singapour et à Hong Kong,anciennes colonies britanniques.
En reprogrammant le clignotement des globes, elle crée l’impression d’un dérèglement et met ainsi le doute au promeneur quant au statut de cet ensemble. De plus, en déplaçant un système de référence en terme de sécurité routière d’un pays à l’autre pourtant voisin, Angela Bulloch fait preuve d’un humour dans la droite lignée d’un Marcel Duchamp. Elle métamorphose ainsi un ensemble a priori fonctionnel, spécialement conçu pour la sécurité du promeneur, en un ensemble sculptural englobant la présence humaine !
Et comme pour troubler encore un peu plus nos sens, elle prolonge le passage piéton à l’intérieur du bâtiment. Entre les deux, sur la vitre qui sépare l’espace public de l’espace privé, elle livre son protocole de création en affichant des extraits du décret d’application britannique relatif aux passages piétons.

merci pour cette continuation de la balade...

nezumi a écrit:

Assise dans un fauteuil de velours, je passe un agréable moment dans la pénombre et la fraîcheur de ce splendide cadre bleu et or, au plafond peint par Hippolyte Berteaux (1881), où résonnent des morceaux lyriques ou symphoniques enregistrés à l’opéra. Cela me donne envie d'assister à un spectacle...

ah oui, déjà les photos donnent envie... je m'imagine l'effet d'y être lors d'un spectacle...

kenavo a écrit:

merci pour cette continuation de la balade...

nezumi a écrit:

Assise dans un fauteuil de velours, je passe un agréable moment dans la pénombre et la fraîcheur de ce splendide cadre bleu et or, au plafond peint par Hippolyte Berteaux (1881), où résonnent des morceaux lyriques ou symphoniques enregistrés à l’opéra. Cela me donne envie d'assister à un spectacle...

ah oui, déjà les photos donnent envie... je m'imagine l'effet d'y être lors d'un spectacle...

N'est-ce pas ? Moi qui ne suis à priori pas très attirée par l'opéra, ça me ferait changer d'avis!  

Je poursuis donc la balade. Petite pause quand même, sur un des bancs-troncs du joli Bâtiment B, dont les matériaux et la forme de feuille tranchent sur les structures de béton, d'acier et de verre qui l'entourent.




Quelques minutes et un demi-litre d'eau plus tard, me voilà prête à repartir.A Nantes il y a aussi le petit train dont parlait Igor, mais proximité immédiate de la galerie des Machines de l’Ile oblige, l’Eléphant lui fait une sacrée concurrence et il est quasi vide…J’arrive à un bâtiment curieux !



D'un côté, un bus suspendu et une fresque fourmillant de détails:


 

De l'autre, un énorme chat-tigre veille sur les lieux.


Qu'est-ce que La Fabrique ?

Citation :

La Fabrique est un ensemble d’espaces de développement et d’initiatives artistiques géré collectivement par la Ville de Nantes et des associations locales, afin d’accompagner les pratiques émergentes et innovantes. Ce sont des espaces de vie ouverts à tous, où la créativité des uns inspire le quotidien des autres dans l’optique de créer des passerelles entre art et société.

Elle accueille divers espaces de création et de représentation artistique, comme Stereolux (musiques actuelles et expérimentales), Trempolino (musiques actuelles), Apo33 (son et multimédia), Mire (pratique expérimentale de l'image) et Microfaune (organisation de concerts). Elle compte deux autres sites dans les quartiers Dervallières-Zola et Chantenay-Bellevue.

Un peu plus loin, le long du boulevard de la Prairie au Duc, agréablement ombragé, encore de l'art, mais celui-ci est très bof ...

Comme je le disais, ça pousse de partout sur l'ancienne friche industrielle et les grues hérissent le paysage...


Mais la contestation est à pied d'oeuvre!

  

J'arrive au Parc des Chantiers, le vaste parc récréatif qui occupe les anciens chantiers navals Dubigeon où vous avez pu voir l'Eléphant en promenade et le Carrousel des Mondes Marins. Posée à sa lisière comme une sorte de cahute spatiale futuriste toute droit sortie des années 60, c'est la Station Prouvé qui abrite l'un des offices de tourisme de Nantes.

Citation :

Jean Prouvé est considéré comme l’un des grands inventeurs de l’architecture du XXe siècle, et ses créations comptent parmi les témoignages les plus significatifs de la période moderne. Commandée par Total à la fin des années 60 pour développer une nouvelle image de marque, la Station Prouvé est un prototype de station-service conçu pour être déplacé selon les variations du trafic.
Réhabilitée à l’occasion d’Estuaire 2009, elle permet de vivre et partager un moment de l’histoire du design.

J'y retrouve la ligne verte du Voyage et me dirige vers la pointe ouest de l'Ile, le quai des Antilles, bordé des Anneaux de Buren.

Citation :

Les Anneaux est une œuvre qui s’inscrit dans un environnement chargé d’histoire, passée et future : c’est ici que la grande aventure navale de la ville s’est déroulée, c’est ici que se développe aujourd’hui l’un des plus grands projets architecturaux et urbains d’Europe.
Daniel Buren est sans doute le plasticien français contemporain le plus connu au monde depuis Les Deux Plateaux dans la cour du Palais Royal à Paris (1986). C’est en 1965 qu’il découvre ce qui deviendra rapidement son “outil visuel”, un tissu alternant bandes blanches et colorées de 8,7 cm de largeur. Reconnaissable entre tous, simple, minimal, Daniel Buren sort ce motif – invariable où tout varie et vit autour – dans la rue : ses œuvres deviennent des “outils pour voir”.
Les Anneaux s’inscrit dans cette lignée. Daniel Buren a voulu mettre au jour la double perspective qu’offre la pointe de l’Île de Nantes : celle, architecturale, dessinée par le quai et ses entrepôts et celle, naturelle, de la Loire qui s’ouvre largement sur l’estuaire. Une série de 18 anneaux se tourne vers le fleuve, offrant autant de découpages sur le paysage fluvial. Cette perception est encore différente la nuit quand les anneaux s’auréolent de rouge, de vert et de bleu, trois couleurs base d’une infinie variété d’autres.

Quelques centaines de mètres de ligne verte et de pavé brûlant plus loin, la Cantine du Voyage, qui a remplacé Crêpe-Town. Je repère tout de suite la librairie (orientée écologie) qui vend des produits régionaux. J'y achète un joli livre et un pot de miam poires-chocolat.
L'étagère réfrigérée près de la caisse, en surchauffe comme tout le monde, proteste en poussant un ululement strident et l'employé s'empresse de baisser son rideau de fer. J'ai eu le temps d'y voir les bières bretonnes Trompe-Souris repérées par Animal.

Citation :

La Cantine du Voyage est avant tout un lieu de restauration et un bar où l’on vient déguster plats frais et savoureux concoctés par un chef, vins ou jus de fruits. Elle s’envisage comme un centre culturel culinaire, vitrine vivante de la qualité de l’offre agricole de la région.Son architecture démontable privilégie les espaces ouverts sur la Loire. Sous chacune des “chapelles”, de larges tables en bois brut de Wudthing, label fondé par le designer Frank Buschmann, sont disposées comme pour un immense banquet. D’autres créations du designer madrilène (tables basses, bancs, fauteuils, transats) sont issues de la collection “T” marquée par son caractère massif et minimal. La Cantine est mise en couleur par Philippe Bretelle : signalétique pop aux formes géométriques et aux couleurs acidulées, modules suspendus rythment l’espace.Quant à Olivier Darné, artiste apiculteur fondateur du Parti Poétique, il s’immisce ici et là pour nous démontrer joyeusement que la créativité est chose courante dans l’agriculture d’aujourd’hui.

Très belle balade, nezumi. Plus tard dans la journée (mauvais temps d'annoncé) je vais prendre tout mon temps pour parcourir les rues de Nantes en ta compagnie  

J'espère que la suite de la balade te plaira Maline!

C'est vraiment amusant de jouer les touristes dans sa propre ville car, accaparés par nos itinéraires habituels boulot/courses, nous ne prêtons pas tellement attention à notre environnement. Il y a des quartiers où je ne mets que rarement voire jamais les pieds et qui pourtant présentent pas mal d'intérêt.

Je termine mon parcours de l'autre jour. je quitte la ligne verte et décide de rentrer par le long boulevard de la Prairie au Duc qui traverse l'Ile de Nantes et est bordé d'arbres. Dans ce quartier en pleine rénovation, ce qui me frappe, ce sont évidemment les chantiers omniprésents et les immeubles neufs, mais aussi la présence de la nature, qui s'obstine au milieu du béton, visiblement encouragée...







Un dernier clin d'oeil de la ligne verte ?



Me voici dans la partie centrale de l'Ile de Nantes, et maintenant je suis les quais de Loire, quai André Rhuys puis quai Hoche.


Tiens, une installation ? Un vide-grenier ?


Non, un libre-service, une bonne idée!



Sur ces quais de Loire, je tombe sur un autre parcours culturel, Green Island. En 12 stations, et autant d'installations artistiques, architecturales et végétales, il permet de découvrir l'île sous l'angle du développement durable. Le guide est le botaniste anglo-nantais James Lloyd (1810/1896), dont je découvre à cette occasion l'existence.


Il comporte des aires de contes, où l'on peut se reposer à l'ombre et lire ou écouter des contes qui

Citation :

transforment la réalité, le passé, le futur et le patrimoine du territoire en des histoires magiques et rêveuses. Conçus avec l’aide des habitants, chaque conte puise dans les richesses de l’île pour devenir un récit dont la morale sera durable. Ce sont les contes de demain qui se forgent ici dans une atmosphère créative, culturelle et participative. L’île de Nantes aura ainsi son premier recueil de contes à lire, à écouter et à partager. Et, parce que l’île inspire à plus encore qu’un livre de contes, elle verra quelques uns de ses espaces réinventés par des aires qui appellent à la rêverie : des aires de contes.

Plus loin, un jardin en bacs hors-sol, où les habitants du quartier font pousser fleurs et légumes.


Une écosphère:




D'autres bacs hors-sol qui invitent le passant à se servir:

Suivant toujours les quais de Loire, j'arrive dans la partie Est de l'Ile de Nantes, appelée quartier Beaulieu.


Là aussi, la rénovation urbaine s'accompagne de verdure:



Je franchis le pont Willy-Brandt, et me revoilà sur la rive nord de la Loire, tout près de l’ancien stade Marcel Saupin (le stade mythique des Canaris) auprès duquel se dresse ce bâtiment aux angles aigus et écailles colorées qui abrite une résidence hôtelière.




Fin de la balade!

c'était une bien jolie et curieuse balade Nezumi

merci du partage

Ville très agréable Nantes, ex bretonne qui devrait revenir dans sa région de départ... Et c'est un rennais qui le dit :) .