Lecture en commun - Gustav Meyrink : La nuit de Walpurgis

shanidar a ecrit:

Citation :

Flugbeil a également la hantise des ponts (qui ont le même symbolisme de traversée de la vie vers la mort que cette échelle de Jacob), cependant Flugbeil voudrait finir ses jours près de Liesel à Pisek. Or Pisek est une ville de République Tchèque dans laquelle se trouve le plus vieux pont du pays... encore bien des symboles à exploiter...

La, il y a plein de theories sur le symbolisme du pont, je me rappelle avoir lu il y a pas longtemps:

Il suffit de passer le pont : L’aventure du rêve-éveillé en psychanalyse
par Madeleine NATANSON
| L’Esprit du Temps | Imaginaire & Inconscient
2003/4 - n° 12
ISSN 1628-9676 | ISBN 2-8479-5015-X | pages 61 à 70

Cet article est disponible en ligne à l’adresse :

http://www.cairn.info/revue-imaginaire-et-inconscient-2003-4-page-61.htm

merci pour le lien Orientale, il fait le 'pont' avec tout ce que nous avons souligné de notre lecture de Meyrink : initiation, passage, envol...

Lu le chapitre "Les adieux". De drôles de mirages tourmentent le pauvre Pingouin, qui paye le prix de son attachement au passé. L'apparition du "diable" à Flugbeil fait ressortir un lien qu'il a avec Liesel et Polyxena, la recherche d'une éternelle jeunesse. Le Diable n'est-il d'ailleurs pas spécialiste pour traiter ce genre de voeu ? Drôle comment le mythe de Faust et le vampirisme se mélangent. Shanidar a raison de dire que Meyrink puise à toutes les sources.
L'invasion des mouches noires évoque à nouveau le diable, dont un des noms (Belzébuth) signifie "le seigneur des mouches" non ?
Orientale parle plus haut d'écriture baroquisante, et c'est tout à fait ça, j'avoue que ce style me fatigue un peu d'ailleurs, malgré la richesse thématique du roman soulignée par Shanidar (en effet il y a matière à analyse).
Mais pour moi il y a à la fois trop (de références, de sources) et pas assez (les personnages restent schématiques et flous, comme le disait également Shanidar au début) pour que la lecture soit vraiment plaisante.

ça m'a l'air d'être un salmigondis effectivement , j'ai du mal à voir le fil directeur.

oui, ça ressemble vraiment à une salade composée ésotérique, je peine à m'y retrouver...

Nezumi a écrit:

oui, ça ressemble vraiment à une salade composée ésotérique, je peine à m'y retrouver...

La litterature fantastique germanophone du debut du siecle, c'est sombre et pessimiste surtout initiatique. Ce n'est pas passionnant, mais plutot instructif.
Et c'est a cette epoque-la que Kafka ecrit "La metamorphose" que l'on considere souvent comme une nouvelle fantastique.

Oui, la littérature germanophone fantastique de cette époque ce n'est pas très rigolo. mais Kafka c'est un modèle de sobriété à côté de Meyrink. Et Leo Perutz qui a écrit à la même période a fait des romans à la fois sombres, vraiment passionnants et sobres aussi, sans ces envolées lyriques/mystiques partant de tous les côtés.

darkanny a écrit:

ça m'a l'air d'être un salmigondis effectivement , j'ai du mal à voir le fil directeur.

Et moi pareil.
J'ai lu en pointillé, vos commentaires sont pourtant terriblement pointus et instructifs Shanidar et Orientale, mais je pense que ce roman n'est pas pour moi!
J'ai du mal avec les romans où les personnages passent au second plan (comme a l'air de dire Nezumi)

Chap. Le tambour de Lucifer

je n'ai rien à ajouter à la lecture d'Orientale. Je crois avoir éprouvé à peu près les mêmes sentiments de plaisir et de confusion et le terme 'baroquisant' est le plus approprié pour définir ce curieux roman.

alors un grand merci à Orientale pour les nombreuses recherches que tu nous as soumises et qui nous ont permis (surtout dans le domaine historique) d'y voir un peu plus clair.
et merci à Nezumi pour la sensibilité avec laquelle tu as appréhendé ce texte.

C'est moi qui te remercie, shanidar, tu as fait tant de references et nous a donne plein de renseignements tirant au clair les facettes etranges de ce livre.
Je ne regrette pas d'avoir lu ce livre, au contraire, j'ai trouve cette lecture enrichissante.
Et comme j'ai l'intention de revisiter Prague (j'y ai ete avant 1989), je lirai surement "Nouvelles fantastiques pragoises", mais pas maintenant.

je m'aperçois qu'il n'y a pas de fil sur Meyrink . Vais y remédier immédiatement.

Quelle chance Orientale d'aller à Prague, j'espère que tu pourras nous ramener des photos des lieux que Meyrink nous a fait visiter...

Pour ma part, je garde une image très forte de ce roman à la fois chaotique et très structuré et le privilège d'une lecture commune n'a fait qu'augmenter le plaisir pris.

Bravo pour le fil, Shanidar!

Pour les photos - si mon projet se realise - promis, jure!

Tu vois, j'ai mis un avatar inspiree ma Meyrink

aeriale a écrit:

J'ai lu en pointillé, vos commentaires sont pourtant terriblement pointus et instructifs Shanidar et Orientale, mais je pense que ce roman n'est pas pour moi!
J'ai du mal avec les romans où les personnages passent au second plan (comme a l'air de dire Nezumi)

Moi non plus, il n'était pas fait pour moi, et ça me fait hésiter à jeter un oeil au Golem si c'est du même tonneau...

shanidar a écrit:

et merci à Nezumi pour la sensibilité avec laquelle tu as appréhendé ce texte.

Merci à toi et à Orientale.
Je vous ferai grâce de mes commentaires sur la fin du roman car j'avoue que j'ai sauté plein de passages tellement ça me lassait et je ne ferais que répéter ce que j'ai dit plus haut, désolée et bravo pour votre persévérance.

Le Golem reste mon préféré de Meyrink, la narration y est plus fluide et les personnages tout aussi fascinant que dans La Nuit...