[2011] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Cette adaptation du roman de Michael Connely est un bon polar classique qui fait passer un moment agréable avec une intrigue assez simple mais qui met en place une habile manipulation réciproque entre un jeune homme de bonne famille accusé de l'agression ultraviolente d'une prostituée (Ryan Philippe) et son avocat initialement piégé dans un engrenage infernal. Matthew Mc Conaughey est excellent dans ce rôle d'avocat roublard et alcoolique qui sait utiliser les combines et les relations avec les malfrats dont il défend les intérêts pour le bien de son enquête. Il a gagné ses galons d'acteur qui va compter à Hollywood.

La mise en scène n'a pas le brio du dernier Polanski par exemple et l'intrigue n'est pas non plus Le Dahlia Noir mais c'est franchement pas trop mal. Et surtout très troublant à regarder après les récentes images de l'affaire DSK qui trouve ici un léger écho inattendu (surtout dans le déroulement de l'instruction judiciaire).

Je viens de voir également La défense Lincoln, et mon avis sera proche du tien. Un film efficace, et suffisamment troublant pour soutenir l'attention jusqu'au bout. J'ai aussi été sensible à l'interprétation de McConaughey, pleine de tension contenue dès que l'intrigue le contraint à fuir une pose et un affichage superficiel.
Si la mise en scène manque de brio et de personnalité, elle parvient tout de même à créer une ambiance prenante, entre l'ambiguité d'une décontraction (les décors, la bande-son, quelques motifs récurrents), et la montée progressive d'une angoisse, alors que le verdict judiciaire se joue dans une salle d'audience par coups d'éclats successifs.
En effet, c'est tout un système qui semble ici vaciller sur lui-même...tout comme McConaughey est confronté à sa propre hypocrisie.

après avoir demander conseil pour comprendre le système judiciaire américain, j'ai lu La défense Lincoln qui est une parfaite démonstration des différences entre justice américaine et européenne et puis en plus le livre était plutôt bien fait, peut-être un peu consensuel (ce qui rejoint ce que disent du film Marko et Avadoro), mais au moins une lumineuse illustration de ce qu'est le métier d'avocat outre-atlantique. Du coup je suis curieuse de voir le film.

Maudite pluie ! de Satish Manwar

Citation :

En Inde, les sécheresses à répétition poussent un grand nombre de paysans ruinés au suicide. Alka, craignant que son mari ne subisse le même sort, convainc son entourage d’établir une "garde rapprochée" pour veiller sur lui.

Le nouveau cinéma indien indépendant existe, mais il est difficile de le rencontrer. Peu ou pas diffusé à domicile, il est visible à l'extérieur du pays, dans les festivals (La Rochelle), plus rarement dans les salles. Maudite Pluie !, de Satish Manwar, est particulièrement représentatif de cette école, un film plus proche de Satyajit Ray que de Bollywood, on s'en doute, et très ancré dans un contexte social dramatique au possible. Les suicides des paysans, pour cause de sécheresses à répétition, de mauvaises récoltes et d'endettement, a atteint ces dernières années des proportions invraisemblables, puisqu'on estime à 150 000 le nombre de fermiers qui se sont ôtés la vie, entre 1997 et 2005, en Inde. Le film de Manwar est un mélodrame qui s'attache plus précisément au sort des femmes d'agriculteurs, veuves ou en passe de l'être. Son côté documentaire, tragique, et ses échappées parfois saugrenues sur le mode humoristique, font oublier une réalisation maladroite et une interprétation très approximative. Maudite pluie ! sera sans doute peu vu, mais le fait qu'il sorte sur nos écrans est en soi encourageant, une chance pour cet "autre" cinéma indien.

Je vous épargnerai un commentaire. La vie est courte, allez voir les bons films

Marko a écrit:

Je vous épargnerai un commentaire. La vie est courte, allez voir les bons films

J'espère que t'as au moins bouffé plein de pop-corn et bu plein de coca light pendant la séance !

Queenie a écrit:

Marko a écrit:

Je vous épargnerai un commentaire. La vie est courte, allez voir les bons films

J'espère que t'as au moins bouffé plein de pop-corn et bu plein de coca light pendant la séance !

C'est carrément un coca light hallucinogène qu'il m'aurait fallu pour croire ne serait-ce qu'une seconde à cette histoire

Marko a écrit:

C'est carrément un coca light hallucinogène qu'il m'aurait fallu pour croire ne serait-ce qu'une seconde à cette histoire

Ca a l'air drôle en tout cas...
En plus, tu n'en dis rien, et moi, tout ce mystère, ça me donnerait presque envie de jeter un coup d'oeil sur ce film...

colimasson a écrit:

Marko a écrit:

C'est carrément un coca light hallucinogène qu'il m'aurait fallu pour croire ne serait-ce qu'une seconde à cette histoire

Ca a l'air drôle en tout cas...
En plus, tu n'en dis rien, et moi, tout ce mystère, ça me donnerait presque envie de jeter un coup d'oeil sur ce film...

Ne te gêne pas :

colimasson a écrit:

Marko a écrit:

C'est carrément un coca light hallucinogène qu'il m'aurait fallu pour croire ne serait-ce qu'une seconde à cette histoire

Ca a l'air drôle en tout cas...
En plus, tu n'en dis rien, et moi, tout ce mystère, ça me donnerait presque envie de jeter un coup d'oeil sur ce film...

Alors ....

Elle y va fort en utilisant quand même une super brochette d'acteurs (à part Vincent Perez qui est mauvais comme un cochon) et la musique qu'Angelo Badalamenti avait composée pour "Une histoire vraie" de Lynch (avec la chanson de Cat Power tout droit venue du film de Wong Kar Wai). Tout ça pour un film qui accumule clichés sur clichés avec un sérieux souvent risible. C'est plein de grandes phrases sur-signifiantes elles-même surlignées par des rappels. Par exemple, la mère qui a un cancer dit à sa fille qui n'aime pas beaucoup les études de se rendre le jour des résultats du BAC sur place pour voir la liste des reçus (plutôt que de regarder sur internet) parce que ce sera un des plus beaux jours de sa vie. Le jour J la fille se rend sur place dans son lycée et dans un grand moment d'émotion on entend l'écho de la voix de la mère lui rappelant de profiter de ce moment si important. Au cas où on aurait oublié... Et tout est comme ça. On ne croit à rien, on n'est jamais ému alors qu'elle fait tout pour qu'on le soit. C'est affligeant d'absence de mise en scène. Dans le même registre Danielle Thompson ou Klapisch arrivent au moins à faire vivre leurs personnages. Et je passe sur toute la fin qui est un cauchemar. Une scène de concert où on joue du Vivaldi et qui est sensée catalyser toutes les émotions mais qui est complètement ridicule, la mort d'une mère pendant que d'autres s'offrent des moments de joie et de bonheur... Affreux!

Je ne connaissais pas cette réalisatrice, Karine Silla, j'ai appris que c'est la femme de Vincent Perez, du coup il tourne dans le prochain film de sa belle : Le Père Noël est africain. Sortie en 2012.
Je sens que tu t'impatiente déjà, Marko !

Vincent Perez n'a généralement pas un jeu très subtil...

Cat Power, c'est très bien, mais on n'arrête pas de l'entendre sur des BO, ça devient vraiment cliché...

eXPie a écrit:

Vincent Perez n'a généralement pas un jeu très subtil...

Oui "généralement"... Il était assez exquis dans Par-delà les nuages de Michelangelo Antonioni et Wim Wenders (sacré duo il faut dire !).

eXPie a écrit:

[...]

Cat Power, c'est très bien, mais on n'arrête pas de l'entendre sur des BO, ça devient vraiment cliché...

C'est clair.
Et en plus ce sont toujours les mêmes titres qui sont utilisés!

Marko a écrit:

Elle y va fort en utilisant quand même une super brochette d'acteurs (à part Vincent Perez qui est mauvais comme un cochon) et la musique qu'Angelo Badalamenti avait composée pour "Une histoire vraie" de Lynch (avec la chanson de Cat Power tout droit venue du film de Wong Kar Wai). Tout ça pour un film qui accumule clichés sur clichés avec un sérieux souvent risible. C'est plein de grandes phrases sur-signifiantes elles-même surlignées par des rappels. Par exemple, la mère qui a un cancer dit à sa fille qui n'aime pas beaucoup les études de se rendre le jour des résultats du BAC sur place pour voir la liste des reçus (plutôt que de regarder sur internet) parce que ce sera un des plus beaux jours de sa vie. Le jour J la fille se rend sur place dans son lycée et dans un grand moment d'émotion on entend l'écho de la voix de la mère lui rappelant de profiter de ce moment si important. Au cas où on aurait oublié... Et tout est comme ça. On ne croit à rien, on n'est jamais ému alors qu'elle fait tout pour qu'on le soit. C'est affligeant d'absence de mise en scène. Dans le même registre Danielle Thompson ou Klapisch arrivent au moins à faire vivre leurs personnages. Et je passe sur toute la fin qui est un cauchemar. Une scène de concert où on joue du Vivaldi et qui est sensée catalyser toutes les émotions mais qui est complètement ridicule, la mort d'une mère pendant que d'autres s'offrent des moments de joie et de bonheur... Affreux!

Dit comme ça, c'est tout de suite moins attrayant...

Content d'avoir vu de bons films (rien d'exceptionnel, toutefois) : Medianeras, Sibérie Monamour, Infiltration et, à un degré moindre, Gianni et les femmes. J'en reparlerai.