[2011] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Sibérie, Monamour de Slava Ross

Citation :

Monamour, hameau abandonné dans les étendues infinies de la Sibérie. En compagnie de son dévot grand-père et d'un chien pour seul ami, le jeune Lyochka attend le retour de son père. Mais les vivres viennent à manquer quand son oncle, venant régulièrement les ravitailler d'un lointain village, ne donne plus signe de vie.

A la fin de Sibérie, Monamour, une impression immédiate : il s'en est fallu de peu pour que ce soit un très grand film ! Oui, mais voilà, au vu du synopsis, on s'attendait à des envolées lyriques dans les somptueux paysages de la taïga et, en définitive, à quoi a t-on droit ? A un bon film d'aventures, avec un suspense artificiel et des sous-intrigues nombreuses qui parasitent son vrai sujet : les relations entre un vieil homme pieux (la vodka est interdite chez lui !) et son petit-fils qui attend son père dans une datcha isolée de Sibérie, loin d'un village répondant au doux nom de Monamour (en russe, dans le texte). Slava Ross, le réalisateur, a choisi le réalisme le plus crû : viols, morts en série, dans un univers où l'on constate que le chien (sauvage) est un loup pour l'homme et que la nature piège ceux qui ne la respectent pas (fallait pas l'énerver !). Du sang et des armes, la neige qui ne vient qu'à la fin, le film déroule ses événements tragiques avec une froideur imperturbable. C'est peu dire qu'on espérait tellement plus !

traversay a écrit:

C'est peu dire qu'on espérait tellement plus !

La bande annonce donne le sentiment d'une version académique à la sauce hollywoodienne d'un film d'auteur russe. Très curieux. Le titre déjà n'est pas très engageant...

Medianeras de Gusavo Taretto

Citation :

Martin est phobique mais se soigne. Mariana sort d'une relation longue. Elle est perdue et confuse, à l'image du désordre qui règne dans son appartement. Martin et Mariana vivent dans la même rue, dans des immeubles l'un en face de l'autre mais ne se sont jamais rencontrés.

Pendant les dix premières minutes de Medianeras (Murs mitoyens), nous ne voyons que des images d'immeubles de Buenos Aires, avec une voix off qui trace un parallèle entre son architecture chaotique et les relations qu'entretiennent les habitants de cette ville, qui détient le record du monde du nombre de psychanalystes au m². Mariana est dépressive, Martin souffre de phobies multiples. C'est à peine si l'un et l'autre, devenus asociaux, mettent le nez hors de leur appartement, préférant les contacts virtuels sur Internet. Le film de Gustavo Taretto est fondé sur un principe vieux comme le cinéma : montrer en parallèle deux individus dont il est évident qu'ils doivent finir ensemble sauf que, bien entendu, ces deux névrosés l'ignorent. Et le petit jeu dure plus d'une heure trente, avec un petit coup de moins bien à mi-parcours, vite rattrapé, et surtout un humour à toute épreuve doublé d'une inventivité formelle qui font oublier le schéma ultra classique de l'affaire. C'est une comédie romantique, d'accord, mais ludique et joliment troussée. Très bien joué !

Infiltration de Dover Kosashvili

Citation :

Ils ont dix-huit ans et sont les nouvelles recrues de l’armée israélienne, ils arrivent des quartiers riches de Jérusalem, des bidonvilles ou des kibboutzim. Durant les 3 mois de l’été 1956, ils vont vivre l'expérience de la vie commune comme un apprentissage

Avec l'excellent Mariage tardif, Dover Kosashvili est devenu le cinéaste de la communauté géorgienne d'Israël, dont il est issu. Pour la première fois, avec l'adaptation d'un roman de Yehoshua Kenaz, il change d'univers en évoquant l'armée et les classes de soldats dont l'avenir est censé passer par le travail de bureau plutôt que par le combat. C'est l'été 56, et Infiltration va suivre la vie d'une unité spéciale, le temps de faire connaissance avec la fine fleur de la jeunesse du pays, pas vraiment préparée à la discipline militaire. Spécial, le film de Kosashvili l'est également. Inclassable à vrai dire, combinaison permanente de situations tragiques et comiques, au point d'avoir parfois l'impression d'assister à un spectacle de cirque. Les quelques moments arrachés à la vie civile, loin de nous ramener à la réalité, semblent eux totalement irréels, très distanciés et volontairement théâtraux. Cet aspect satirique et souvent désincarné, qui se heurte exceptionnellement, et notamment à la fin, au drame le plus noir, fait tout le prix, et constitue aussi les limites, de ce film vraiment pas comme les autres.

Marko a écrit:

traversay a écrit:

C'est peu dire qu'on espérait tellement plus !

La bande annonce donne le sentiment d'une version académique à la sauce hollywoodienne d'un film d'auteur russe. Très curieux. Le titre déjà n'est pas très engageant...

Pas hollywoodien, très russe au contraire dans le côté attendu (mafia, vodka et militaires violeurs). La mise en scène n'a rien de bouleversant. Je doute que tu puisses y trouver ton compte, camarade.

J'ai vu que le film d'animation The Prodigies (qui a l'air pas mal du tout) est une adaptation du roman de Bernard Lenteric La nuit des enfants rois qui m'avait plu quand j'étais adolescent.


Et ne manquez pas Une séparation!

Marko a écrit:

Et ne manquez pas Une séparation!

Bien sûr ! Je tenterai aussi London Boulevard.

traversay a écrit:

Bien sûr ! Je tenterai aussi London Boulevard.

Et moi ce soir Medianeras

Marko a écrit:

J'ai vu que le film d'animation The Prodigies (qui a l'air pas mal du tout) est une adaptation du roman de Bernard Lenteric La nuit des enfants rois qui m'avait plu quand j'étais adolescent.

J'ai toujours voulu lire ce livre, mais jamais pu.

Pas du tout du tout convaincue par la BA de The Prodigies.

Queenie a écrit:

Pas du tout du tout convaincue par la BA de The Prodigies.

Le graphisme des personnages est un peu grossier mais les extraits entrevus avaient l'air pas mal... A suivre!

Citation :

Un amour se construit sur une rencontre de hasard entre Chris et Aurore.
Ils ont vingt ans et vivent une passion exclusive. C’est une belle histoire d’amour comme on en voit qu’au cinéma...
Et puis Aurore découvre que Chris tue. Va-t-elle continuer à vivre passionnément, complice malgré elle, ou dénoncer celui qu’elle aime envers et contre tout ?

C'est le 2e film de Jean-Marc Barr que je vois et ce sera certainement le dernier. Non pas que le film soit dérangeant (comme le laisse croire l'interdiction aux moins de 16 ans) mais je l'ai surtout trouvé très mauvais. On a l'impression que Barr et son acolyte construisent des intrigues qui ne sont que des prétextes à filmer de très beaux adolescents dans des situations plus ou moins scabreuses ou sensées être d'une liberté transgressive et "moderne". Une fantasmatique très pauvre et souvent risible en réalité. Quand je pense sur un sujet approchant à ce que faisait Philippe Grandrieux dans Sombre! C'était fascinant, créatif, étrange... Ici les dialogues sont complètement artificiels, les scènes de sexe sans intérêt alors qu'elles se veulent sulfureuses, les agissements meurtriers pulsionnels du garçon sans aucune crédibilité. En gros le film voudrait suggérer que le magnétisme érotique de ce jeune homme fait perdre tout sens moral à la fille qui le désire mais il n'y a aucune réflexion réelle ni même le moindre trouble. D'autant plus que la bande son donne un aspect clipesque à la plupart des scènes. A éviter sans regret!

Citation :

Il en résulte un film d'une laideur consommée et d'une inconséquence morale navrante, qui semble vouloir davantage choquer à bon compte le chaland que traiter son sujet à la hauteur qu'il requiert. (Le Monde)

Marko a écrit:

J'ai vu que le film d'animation The Prodigies (qui a l'air pas mal du tout) est une adaptation du roman de Bernard Lenteric La nuit des enfants rois qui m'avait plu quand j'étais adolescent.


Et ne manquez pas Une séparation!

Mouarf ! Je viens de relire La nuit des enfants rois qui m'avait bien plu également lorsque j'étais beaucoup plus jeune mais je viens de le relire et ça a été la douche froide...
Tu devrais retenter l'expérience Marko si tu avais l'intention d'aller voir ce film, surtout que la bande-annonce et l'affiche sont effrayantes !

colimasson a écrit:

Mouarf ! Je viens de relire La nuit des enfants rois qui m'avait bien plu également lorsque j'étais beaucoup plus jeune mais je viens de le relire et ça a été la douche froide...
Tu devrais retenter l'expérience Marko si tu avais l'intention d'aller voir ce film, surtout que la bande-annonce et l'affiche sont effrayantes !

Dans le genre d'histoire d'enfants mutants pourchassés j'avais d'ailleurs nettement préféré à l'époque "A la poursuite des Slans" de Van Vogt. Je vais quand même aller le voir dans le week end. Sauf si l'un d'entre vous l'a vu et le déconseille fortement.

traversay a écrit:

Medianeras de Gusavo Taretto

Citation :

Martin est phobique mais se soigne. Mariana sort d'une relation longue. Elle est perdue et confuse, à l'image du désordre qui règne dans son appartement. Martin et Mariana vivent dans la même rue, dans des immeubles l'un en face de l'autre mais ne se sont jamais rencontrés.

Pendant les dix premières minutes de Medianeras (Murs mitoyens), nous ne voyons que des images d'immeubles de Buenos Aires, avec une voix off qui trace un parallèle entre son architecture chaotique et les relations qu'entretiennent les habitants de cette ville, qui détient le record du monde du nombre de psychanalystes au m². Mariana est dépressive, Martin souffre de phobies multiples. C'est à peine si l'un et l'autre, devenus asociaux, mettent le nez hors de leur appartement, préférant les contacts virtuels sur Internet. Le film de Gustavo Taretto est fondé sur un principe vieux comme le cinéma : montrer en parallèle deux individus dont il est évident qu'ils doivent finir ensemble sauf que, bien entendu, ces deux névrosés l'ignorent. Et le petit jeu dure plus d'une heure trente, avec un petit coup de moins bien à mi-parcours, vite rattrapé, et surtout un humour à toute épreuve doublé d'une inventivité formelle qui font oublier le schéma ultra classique de l'affaire. C'est une comédie romantique, d'accord, mais ludique et joliment troussée. Très bien joué !

Même avis à la virgule près! C'est sympa, bricolé, inégal, feel good movie sur fond de solitude et de mal être existentiel. Il y a plein de bonnes petites idées graphiques et un côté littéraire et bavard. Il aurait pu faire un bon bouquin. Et puis c'est un super recyclage de Where is Wally version agoraphobique:

Marko a écrit:

Dans le genre d'histoire d'enfants mutants pourchassés j'avais d'ailleurs nettement préféré à l'époque "A la poursuite des Slans" de Van Vogt. Je vais quand même aller le voir dans le week end. Sauf si l'un d'entre vous l'a vu et le déconseille fortement.

Merci pour la référence en passant !
Et puisque tu en as le courage, je te laisse aller voir ce film... Tu nous en diras des nouvelles !