[2011] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

London Boulevard de William Monahan

Citation :

Mitchel sort de prison plein de bonnes intentions. Pourtant, lorsqu’il tombe sur son vieil ami Billy, un petit voyou à la recherche d’un complice, il accepte de l’aider en échange d’un toit. Incapable de rompre avec son passé, Mitchel fait la connaissance de Charlotte, une star de cinéma terrée dans un luxueux hôtel particulier pour échapper aux hordes de paparazzi, dont il devient rapidement le garde personnel.

Ce n'était pourtant pas beaucoup demander. Un petit polar sympathique, entre la poire et le fromage, pour se prouver qu'on aime toujours ça, à partir du moment où le film est intelligent et abrasif. Avec le scénariste des Infiltrés à la mise en scène, pour la première fois, et des invités du calibre de Colin Farrell, Keira Knightley et David Thewlis, London Boulevard semblait susceptible de répondre au cahier des charges. Funeste méprise. Que les deux derniers acteurs cités ne jouent que les utilités, passe encore, que Farrell soit aussi expressif qu'un mulot, on l'excuse, mais que le film se la joue thriller décalé, sans aucun argument en poche, forcément, on l'a mauvaise et on crie "Remboursez." London Boulevard est une bouillie cinématographique pour chats, incapable de donner une once de crédibilité à son scénario, d'ailleurs sans aucun intérêt, et qui pompe de façon éhontée quelques classiques du genre, qu'on ne lui fera pas l'honneur de citer. Pathétique, de A jusqu'à Z.

Petite semaine malgré le Malick qui ne passe pas encore sur Lille...
Je me contenterai de 2 films: Blue Valentine et Insidious

Mini festival de films du Maghreb à Orléans. L'occasion de voir Fissures et deux inédits. Plus Blue Valentine, Beginners et Pourquoi tu pleures ?, ça fait une bonne semaine.

La mosquée de Daoud Aoulad-Syad

Le film est sorti début juin au Maroc. Avant cela, il a écumé les festivals et récolté une belle moisson de récompenses.

L'histoire est vraie, conséquence collatérale du film précédent du cinéaste, En attendant Pasolini, qui avait notamment nécessité la construction d'une "fausse" mosquée. Pendant le tournage, celle-ci était utilisée par des villageois pour leurs prières, bien qu'elle ne soit qu'un décor de cinéma. Des décors qui furent détruits ensuite, à l'exception de cette mosquée, au grand dam du propriétaire du terrain sur lequel elle était bâtie. Amusé par la situation, Aoulad-Syad en a donc fait un film, sur le mode tragi-comique, qui raconte les malheurs de l'agriculteur/propriétaire qui voit arriver un imam dans "sa" mosquée et les autorités refuser qu'elle soit détruite même si elle ne respecte pas scrupuleusement les règles de l'Islam. Film impertinent, sur une situation ubuesque, réjouissant et burlesque, qui vaut bien largement nombre de productions actuellement sur nos écrans. La mosquée sera t-elle programmée un jour en France ? Il y a si peu de films du Maghreb qui ont cette chance, malgré une production relativement abondante, que je ne parierais pas là-dessus. Dommage.

Un film qui me tente beaucoup...découverte sans doute la semaine prochaine. Content de retrouver Michelle Williams (également à l'affiche du nouveau film de Kelly Reichardt, qui sort mercredi).

Fissures de Hicham Ayouch

Citation :

Dans Tanger, ville mystérieuse et magique, trois marginaux en quête d’amour et de délivrance vont se rencontrer et s’aimer.

Sorti à Paris, et en catimini, le 6 avril dernier.

Présenté au Maroc comme une sorte de Jules et Jim d'aujourd'hui, Fissures de Hicham Ayouch, le petit frère du réalisateur de Whatever Lola wants, a plutôt à voir, toutes proportions gardées, avec un certain John Cassavetes, ivresse et liberté comprises. Le film a en tous cas fait scandale au Maroc, pour sa crudité et sa sexualité (féminine) assumées, dans une ambiance, comment dire, débridée. Sur la forme, Fissures est bordélique, excusez l'expression, au possible. Quelques scènes sidérantes de beauté s'incrustent dans une foultitude de plans flous, pas toujours très artistiques, dans une mise en scène à l'emporte pièce, que l'on devine improvisée, dans un Tanger nocturne et vénéneux. De ce film pas toujours comestible reste une rage et une énergie suicidaire dont on sait pas vraiment ce qu'elle représente, à part une envie de fouler au pied toutes les règles cinématographiques. Sur ce plan-là, c'est réussi.

traversay a écrit:

Marrant, d'ailleurs, que Marko parte des débuts pour aller vers la fin, j'ai eu l'impression inverse, une rupture avec des flashbacks sur le commencement d'une histoire.

Non je dis que les 2 périodes coexistent simultanément en se répondant en écho. C'est ce qui crée pour moi l'émotion par ce télescopage entre moments heureux et douloureux.

Dharma guns

de FJ Ossang

dossier de presse a écrit:

Le film s'ouvre sur une scène de ski nautique. Délie pilote le hors bord qui tracte Stan, un jeune skieur. Chacun défie ses limites quand un accident survient. Sorti du coma, Stan se voit offrir l'opportunité d'une « nouvelle vie », d'un « voyage au pays des morts » où apparaissent les visages de ses proches. Il entrera en contact avec une société secrète, du nom de Dharma Guns qui le mènera jusqu'à Délie, sa fiancée disparue...
F.J. Ossang est un artiste total, inclassable, ne se satisfaisant jamais d'une seule forme d'expression. Il s'est autant fait remarquer par l'écriture que la musique et le cinéma « débordant chaque fois les genres, déjouant les attentes et enchâssant les références les plus étonnantes ».
Avec Dharma Guns, il nous entraîne dans un fascinant périple aux confins de l’imaginaire.
F.G Ossang souhaite démontrer qu'un film d'aventure fantastique et de poésie proche du conte, en noir et blanc « à la seule aune du soleil, de la brume et de l'électricité... » est possible. Ne boudez pas votre plaisir et venez vivre une expérience cinématographique rarissime !

qui sert de présentation au cinéma. On aurait pu se méfier avec "inrockuptibles" et "cahiers du cinéma" collés en bas de l'affiche ? je ne l'ai vu qu'en sortant. C'est le genre de film qui est long à partir de dix minutes. ce n'est pas très beau. la musique n'est pas terrible. le second degré est mou... l'acteur principal un peu moins charismatique qu'une boite de raviolis. Le non scénario un peu de genre ne me dérange pas trop je crois, l'ambiance post punk (un peu molle) avec fringues et coupes de cheveux années 40 why not, la poignée de vieilles voitures aussi (mais on n'en profite pas franchement en fait), les quelques effets trop lourds (l'escalier qui tourne... ). Le problème c'est que le noir et blanc et le format œil de bœuf ne sont pas tout à fait stimulants et que le semblant de propos du film ne casse pas plus de brique que sa "poésie" somme toute sommaire. On sent bien que c'est écrit et qu'il y a une petite gadgétisation de la diction (et les rôles secondaires s'en sorte bien là dessus). Mais le fatra d'expérimentations (bien grand mot) et de décalage de situations ou de décors plus ou moins insolites ne cachent pas la misère du film indigeste et qui malheureusement se ramasse des impressions de sérieux avant son humour à froid.

Une dose de poésie surréaliste visuelle et dans le texte et la touch post punk ça ne suffit pas.

c'est naze. et il y a trente ans ça aurait peut-être bien déjà été le cas. (et la présentation dithyrambique reflète merveilleusement ce qui me fatigue parfois dans le cinéma).

Le Camion de Duras c'est 'achement plus trippant.

Je ne boude pas mon plaisir en lisant ton message si imagé
et ne me dis pas que je t'ai poussé à voir ce film hein!

non non j'y suis allé de mon plein gré, j'avais juste oublié que ça passait. et puis j'ai bien fait parce que je me suis promené ce matin et il faisait un temps plus plaisant !

Ok, j'ai compris ton message de désespoir au bar...

allé.... bande-annonce (morceaux de l'intro du film entrecoupée de panneaux, beaucoup de panneaux dans le film, pour montré que c'est construit dans tous les sens et souligner les merveilles mentales de son articulation subtile).

Ca sent bien le rock'n'roll à la sauce Inrocks !

Sur la planche de Leïla Kilani

Citation :

La Planche du titre est multiple, elle est tremplin, plongeoir ou planche à requins. C'est l'histoire d'une "fraternité" en danger, l'histoire d'un quatuor : celle de quatre filles en course, faite d'amour, de choix, de destins fracassés. Elles sont les personnages d'un film noir sous les auspices conflictuels du rêve du mondialisme.

Sortie française : le 01/02/2012

Sur la planche est le première oeuvre de fiction de Leïla Kilani, 41 ans, native de Casablanca. Primé au Festival de San Sebastian, à l'affiche de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, le film est représentatif de la "nouvelle vague" marocaine, par sa noirceur absolue et sa crudité. L'histoire raconte quelques jours dans existence d'une "fille-crevette", qui décortique des crustacés le jour avant de gagner sa vie autrement la nuit, au gré de rencontres et de soirées en bandes, magouilles et petits larcins en sus. Sur la planche est un film elliptique et opaque, rythmé par des dialogues qui ressemblent à du slam, au fil d'un scénario qui sème quelques cailloux, en laissant souvent au bord de la route. On y sent bien la rage de s'en sortir, l'attraction de la zone franche de Tanger, source de tous les désirs, les effets de la mondialisation..., tout cela dans un mouvement chaotique qui se transmet à la mise en scène, hachée et nerveuse. Aux confins du documentaire, du polar et du film social, Sur la planche désarçonne et stresse. L'expérience est inconfortable, voire pénible, elle vaut quand même la peine d'être vécue, si on aime se faire violence et sortir des sentiers battus d'une grande partie de la production cinématographique courante.

J'attends impatiemment la chronique d'animal :


Sinon, mercredi, y'en aura vraiment pour tous les goûts : Alex de la Iglesia, Kelly Reichardt, Roschdy Zem, Alain Cavalier ...