[2011] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

J'y allais presqu'à reculons et finalement ce fillm d'animation vaut le détour principalement par son graphisme et sa bande son (Bebo Valdès).
L'histoire n'est pas très originale, un pianiste cubain doué, à la recherche non pas d'une célébrité mais au moins la perspective de jouer avec des pointures dans des clubs de jazz, qui s'amourache d'une chanteuse cubaine à la recherche elle, de la célébrité.

Ces deux là vont se rencontrer, se déchirer, jouer ensemble, séparément et vont finir par se retrouver.....à un âge canonique.

On est assez proche questions image de Persépolis ou de Valse avec Bachir.
Passage par La Havane, New York, Paris et Las Vegas dans les années 50, c'est sublime.
Quelques sujets affleurent: l'intégration difficile des latinos aux EU, la ségrégation, le trafic de drogue, les gangs....

Mais pas de discours, juste des moments et des impressions avec cette musique si douce mais en même temps si porteuse d'espoir .



Arrivée des latinos à New York :



Les latinos à Central Park :

i'm still here

Docu-fiction sur Joaquin Phoenix, à partir du moment où il déclare abandonné sa carrière d'acteur pour se consacrer à celle de chanteur hip-hop.


J'y suis allée sans rien écouter, lire, voir. Et finalement... ça sent la supercherie à plein nez, même si le doute reste tout de même. Après tout, des artistes égocentriques pétant un plomb et devenant la risée de tous, c'est courant non ?

Concrètement : ce film ne sert à rien. Il utilise assez mal le procédé fake, au contraire du récent film de Banksy Faites le mur, où là le mystère plâne vraiment, où y'a une vraie notion de bizarrerie ambiguë qui pose question sur le monde de l'image, du business de l'humain... etc...
Mais, on sent que I'm still here est sincère dans son processus et son propos. Il ne se fout pas de notre gueule, on sent la blessure, le cynisme redoutable et très grinçant. Mais ça fait presque envie de dire : ouais et alors ?

Que va faire Joaquin Phoenix après ça ? Quel choix de film, de rôle ?

Et finalement ce coup de gueule c'était contre qui et pourquoi ? Parce que s'il y retourne dans cette masse puante, sans rien bouleverser ou sans rien tenter, ce sera étrange.

Le film n'apporte donc rien de nouveau sous le soleil côté documentaire et dénonciation du Terrible Monde d'Hollywood.

Après si on le regarde comme un film pur et dur, et non un documentaire : bravo à la performance des acteurs, aux situations horribles assumées, à Joaquin Phoenix qui ne s'épargne pas grand chose.


Et bravo au montage de certaines séquences qui mettent bien en évidence le harcèlement, la méchanceté, la crasse des journalistes et des artistes.


Je viens justement de voir un documentaire sur Mélanie Laurent et le taulé qu'elle se prend à cause de la sortie de son disque : c'est exactement l'histoire racontée par Joaquin Phoenix et Casey Affleck (sans la drogue l'alcool et les putes ? Sans la barbe en tout cas !).
Finalement, même si c'est pas extraordinaire ce qu'ils font, pourquoi les descendre en flèche comme s'ils avaient commis un crime de lèse-majesté ? C'est bizarre de ne pas leur laisser le droit à l'erreur, le droit à tenter autre chose, le droit à n'être pas parfait en tout.

Un film dont on peut se passer, donc (puisqu'il dit des choses qu'on sait depuis longtemps), mais qui n'ennuie pas.

J'ai vu Switch hier de Frédéric Schoendoerffer inspiré d'un livre de Jean-Christophe Grangé... Je me suis ennuyé, je déconseille. Histoire peu intéressante et personnages fades.

Joaquin Phoenix tourne actuellement dans le nouveau film de Paul Thomas Anderson, The Master.
Pour I'm still here, je n'ai pour l'instant ni la possibilité ni l'envie de le voir....sans doute également la crainte de ne pas y trouver son compte, même si Phoenix et Affleck ne laissent planer aucun doute sur la nature du projet.

darkanny a écrit:

J'y allais presqu'à reculons et finalement ce fillm d'animation vaut le détour principalement par son graphisme et sa bande son (Bebo Valdès).

il ne va certainement pas sortir chez nous.. mais j'ai bien envie de découvrir.. je vais attendre la sortie en DVD

Je pense qu'il te plairait beaucoup.

darkanny a écrit:

Je pense qu'il te plairait beaucoup.

oui, je pense aussi.. en tout cas, côté graphisme, c'est ce qui m'attire aussi en BD (papier)

La mujer sin piano de Javier Rebollo

Citation :

Une femme aux abords de la cinquantaine, une femme parmi tant d'autres, décide une nuit de fuir sa vie de routine.

Une nuit où tout va basculer, ou pas. On ne sait presque rien de l'héroïne (le mot lui convient bien mal) de La mujer sin piano, une femme qui vit une routine étudiée, en proie à de terribles acouphènes. Cette nuit, elle a pourtant décidé de faire le grand saut, le voyage vers l'inconnu : jusqu'où ira t-elle ? Et si, en définitive, le périple était d'abord intérieur, à la rencontre d'un monde qu'elle ignore, si proche et si loin de son quotidien ? L'intérêt du film de Javier Rebello est dans sa précision ironique à décrire les menues contrariétés de l'existence et dans la difficulté à communiquer avec ses semblables. L'humour s'y fait discret, par petites touches à peine sensibles. Le film parle de rêves inaboutis, des gares routières où l'on se croise, de verres de cognac avalés comme des médicaments ... Lent et énigmatique, La mujer sin piano se voit avec un esprit ouvert, une curiosité pour les petites choses et les sentiments enfouis. Il en dit long sur l'invisibilité de nos vies, ce qui nous fait avancer ou renoncer. Sur les voyages que l'on entreprend, pour une raison indéfinie, une nuit où tout va basculer. Ou pas.

J'aime regarder les filles de Frédéric Louf

Citation :

La veille du 10 mai 1981, Primo et Gabrielle, 18 ans, se rencontrent. Elle fait partie de la bourgeoisie parisienne. Lui est fils de petits commerçants de province. Ébloui par le charme de Gabrielle et des filles qui l’entourent, Primo bluffe. Il s’invente un nouveau pedigree, ment beaucoup, et compense le vide de ses poches à coup d’audace et d’imagination.

J'aime regarder les filles est un tube de l'année 81. La période choisie précisément par Frédéric Louf pour situer son premier long-métrage, au titre éponyme. Il aurait du en prendre un autre (de titre) tant il s'éloigne de la tonalité générale du film. Ladite n'est pas facile à définir d'ailleurs, un peu floue, un peu ouf, à l'image de son personnage central, jeune homme dégingandé, passionné introverti, qui a surtout honte de sa classe sociale et est fasciné par les petites minettes de Neuilly. Plus que cet aspect social et davantage encore le contexte politique de mai 81, seulement effleuré, il sert malgré tout de toile de fond pertinente, c'est le style du film qui retient l'attention. Tout en glissades romantiques et en pirouettes humoristiques. Louf fait vibrer la corde sentimentale, ma non troppo, hormis dans un final fleur bleue. L'interprétation, elle, est excellente, Pierre Niney en premier lieu, ici ou là comparé à Louis Garrel, avec les froncements de sourcils en moins, tout de même. Jean-Pierre Léaud serait un modèle plus approchant, à la rigueur. Quant au metteur en scène, impossible de prévoir son avenir car ce premier film a nécessairement un fond autobiographique. Au détour d'une scène, on aperçoit un extrait du magnifique Eté violent de Zurlini. Il y a pire comme référence et si Louf souhaite évoluer vers ce type de cinéma, on ne lui en voudra certainement pas. A suivre, car il a du potentiel. Si, si, vraiment.

Kung Fu Panda 2 c'est bien!

Les contes de la nuit d'Ocelot vaut la peine aussi. Il y en a un (celui avec le sacrifice du cheval) plutôt cruel pour une morale assez étrange. Les graphismes sont très beaux et j'ai apprécie le minimalisme des attitudes et des situations. Des contes noirs moraux. La 3D met bien en valeur les ombres chinoises. Mon neveu qui s'était mis un rang derrière s'est rapproche illico presto dans la séquence avec le dragon Il y a quelques monstres sympas.

En ville de Valérie Mréjen et Bertrand Schefer

Citation :

Iris, seize ans, vit la fin de son adolescence dans une petite ville de province lorsqu'elle rencontre par hasard Jean, un photographe parisien d'une quarantaine d'années.

Vidéaste, documentariste et réalisatrice de courts-métrages reconnue, Valérie Mréjen était attendue au tournant de son premier long de fiction, aidée en la circonstance par Bertrand Schefer. Autant l'avouer de suite, En ville est un ratage intégral. Chronique pas très originale d'une jeune femme en devenir, pile dans l"l'âge des possibles", le film exsude l'ennui dès ses premières images. Une vague rencontre avec un photographe quadragénaire pourrait apporter un peu d'excitation, espoir vite déçu. Qu'il ne se passe rien est une chose, que l'on nous inflige des dialogues ineptes, propos philosophiques d'une niaiserie confondante, est une autre, plus grave. La mise en scène, n'en parlons pas, elle est aux abonnés absents. Dans ce naufrage, une tête surnage, celle de Lola Creton, bien meilleure que dans Un amour de jeunesse, fraîche et spontanée. Valérie Mréjen a avoué que son histoire s'était écrite au fil du tournage, sans idée directrice bien définie. Le problème est que cela se voit, et dans les grandes largeurs.

Lourdes de Jessica Hausner

Citation :

Christine a passé la majeure partie de sa vie immobilisée dans un fauteuil roulant. Elle se rend à Lourdes, site de pèlerinage légendaire au cœur des Pyrénées, afin de sortir de son isolement.

Il faut croire aux miracles : Lourdes, présenté à la Mostra de Venise en septembre 2009, sort enfin sur nos écrans. A quoi doit-on ce retard ? Sans doute au caractère du film, difficilement classable, pas plus un manifeste anti-catholique qu'une démonstration sulpicienne. Des acteurs français, tous excellents (Testud, Todeschini, Seydoux), dirigés par une réalisatrice autrichienne, Jessica Hausner, pour un film qui décrit par le menu un pèlerinage à Lourdes, ma foi, pourquoi pas se plonger dans l'atmosphère étrange voulue par la cinéaste ? Attention, quand même, l'expérience peut provoquer un rejet immédiat : le film est volontairement atone, rempli de dialogues anodins, qui pourraient passer pour niais s'ils n'étaient pas sous-tendus par une ironie que l'on peut juger grinçante, mais rien n'est moins sûr. Jessica Hausner ne dénonce pas explicitement le"cirque" commercial de Lourdes, mais elle le montre, ce qui est déjà une façon de donner une opinion, ou pas ? Quand Sylvie Testud se met a marcher, est-ce un miracle ou une simple rémission ? La réponse ne figure pas dans ce film surprenant qui se termine par la remise du prix du "meilleur pèlerin de l'année" (sic). Vous êtes prévenus, impossible de dire où la réalisatrice veut en venir. A chacun de se faire sa propre religion (hé, hé).

Happy Happy d'Anne Sewitsky

Il est heureux ce couple qui vit dans une maison isolée. Content de voir débarquer de nouveaux voisins. Sans s'imaginer qu'ils vont perturber leur bonheur tranquille.

Un film norvégien qui s'intitule Happy Happy, c'est un contraste saisissant avec la tragédie que ce pauvre pays vient de vivre. Parlons donc du film d'Anne Sewitsky, qui n'a rien à voir avec cette triste actualité. Dès les premières images, s'impose le tableau d'un paysage de neige, à l'approche de Noël, d'un blanc immaculé. A l'image du couple qui accueille, le sourire aux lèvres, leurs nouveaux voisins, une avocate séduisante et son athlétique mari, parents d'un adorable enfant noir, adopté. Mais la neige ne reste pas vierge bien longtemps, et l'on se doute que le vernis va craquer sous peu dans cette comédie de moeurs libérée. Ces saynètes de la vie conjugale, pour plus ou moins paraphraser un titre de Bergman, qui visait toutefois nettement plus haut, ne sont pas qu'amusantes, elles ont un côté cruel qui évite au film de tomber dans l'ordinaire, bien que le dénouement soit d'un convenu déconcertant. Anne Sewitsky joue un peu avec le feu, point trop cependant, jusque dans les à côtés de son intrigue principale, quand les enfants des deux couples, un blond et un noir, s'amusent au jeu du maître et de l'esclave, créant une sorte de malaise qui a du mal à se dissiper. C'est un principe nordique bien connu, y compris au cinéma, on se vautre tout nu dans la neige, avant de rejoindre la chaleur du sauna. Happy Happy fonctionne plus au moins de cette manière, tout en restant relativement timide. C'est le reproche principal que l'on pourrait faire au film, ne pas avoir osé davantage et poussé son scénario dans ses retranchements. Au final, cela reste tout de même assez Gentil, Gentil.

L'eleve Ducobu est archi nul. On doit parfois faire de dures concessions quand on est en vacances avec des neveux !!