| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Tsai Ming-liang | |
|
+10animal Arabella eXPie darkanny traversay Marie kenavo Marko coline Queenie 14 participants | |
Auteur | Message |
---|
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Sam 15 Mar 2014 - 19:47 | |
| A la première scène j'ai pensé à quitter la salle. - Spoiler:
ça laisse du suspens pour la suite !
| |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Sam 15 Mar 2014 - 20:27 | |
| J'aimerais bien qu'il ne dure pas trop le suspens. | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| | | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Sam 15 Mar 2014 - 20:30 | |
| Enfin qu'il se termine avant que le film ne passe à côté de chez moi. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Sam 15 Mar 2014 - 20:30 | |
| tu veux dire que ça reste moins de temps à l'affiche que certains plans auraient l'air de durer ? | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Sam 15 Mar 2014 - 20:31 | |
| Il y a des plans qui durent plus d'une semaine ? | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Sam 15 Mar 2014 - 21:54 | |
| hum. ça aurait été marrant de faire durer mais c'est vrai que ça peut être difficile de le croiser le film alors... soyons sport : Les Chiens errantsEt oui le premier plan m'a donné envie de me barrer... on croirait une "installation" d'art moderne : une pièce sombre avec des dégoulinures sur les murs, un bruit de respiration et de brosse à cheveux, au premier plan une femme qui se brosse les cheveux, cheveux qui masquent son visage, derrière deux gamins qui dorment sous une couette. Une esthétique qui peut faire peur si on ne s'est pas réveillé fanatique de l'installation vidéo. pas métallique l'image mais assez froide, moderne, avec un zeste de pathos accusateur. Et c'est fixe, et ça doit durer, à défaut de quelques semaines, quelques minutes... Le temps de faire remonter quelques tensions et défenses face à certaines esthétiques ou à un trop plein de pose artistico-auteurisante... Ce qui se confirme avec l'arbre ensuite, les deux gamins en sandales tournent autour d'un gros arbre, dans une image qui dure encore mais surtout qui a un air bel et bien convenu. Aïe. Donc on commence à ruminer. Et le film est fait de ces scènes assez longues et fixes. Mais c'est quand même un film. Peu de dialogues c'est le moins qu'on puisse dire, mais un film. Pas seulement des photos qui bougent avec un bruit de respiration derrière. Il y a la découverte de cet affreux métier de porteur de pancarte commerciale à un carrefour dans un temps pourri, et puis... Et puis on suit les mômes, le père de temps en temps et les mômes, la fille qui traine au centre commercial (d'une chaine bien connue chez nous, c'est dingue, on reconnait tout de suite ?), la petite vie de famille à la marge. Ou juste après la marge. La femme, qui est celle du début, presque pareil, un peu mieux. Contemplatif dans une peine omniprésente, peine des adultes qui font avec à leurs manières, peine qui effleure les gamins. Et les lieux à la marge, le replis hors la ville et pourtant dedans, son bruit ou sa pluie toujours présents. Mais j'en ai déjà trop dit. C'est étrange un film qu'on peut venir voir "avec soi", finalement il y a de ça, on se pointe comme on est avec tout ce qu'on a dans la tête et on regarde une chose ou une autre et on vit avec le temps du film. Et un peu après. Il faut probablement être porté sur le contemplatif, du moins ne pas avoir trop peur d'un rythme différents de ceux souvent proposés sur l'écran. J'avais peur de m'endormir devant mais non, parce qu'il y a cet état de regarder, et de regarder sans processus imposer, le bizarre pilotage automatique d'un état proche du repos, et c'est assez smooth dans les intentions, même si c'est aussi effrayant. Énigmatique certainement. A tenter aussi ! Je crois bien que c'est un beau (et bon) film en fait. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Sam 15 Mar 2014 - 22:33 | |
| Alors si on ne sort pas à la vue du premier plan et que l'on se s'endort pas, on peut y trouver de l'intérêt. Il vaut mieux y aller pas trop fatigué. Je vais voir ça dans une dizaine de jours. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Sam 15 Mar 2014 - 23:16 | |
| Content que tu y aies trouvé ton compte Animal. Ce cinéaste le mérite tellement. Une œuvre majeure qui embrasse aussi toute une vie partagée avec ses fidèles comédiens. Un univers qui n'a cessé de s'épurer au fil du temps pour arriver à ces poèmes abstraits qui sont de purs objets de contemplation en même temps qu'un portrait de l'humanité d'une grande profondeur. Je l'admire infiniment. Et je n'ai jamais été aussi impatient de voir ce dernier film avant que Tsai Ming Liang se tourne vers les musées et les installations. Je devrais d'ailleurs pouvoir découvrir son travail de plasticien sur Bruxelles très prochainement. - Citation :
- BRUXELLES MET TSAI MING-LIANG À L’HONNEUR DU 21 MARS AU 28 MAI 2014
Le réalisateur taïwanais Tsai Ming-liang, dont le dernier bijou Les chiens errants a été présenté à Deauville et vient de sortir sur les écrans français, sera mis à l’honneur à Bruxelles.
Deux évènements viendront célébrer la grande carrière du cinéaste. Tout d’abord, du 21 mars au 28 mai se tiendra une exposition nommée Walker qui réunira pour la première fois 6 films réalisés par Tsai et faisant partie d’une série de film inspirée de la vie du moine bouddhiste Xuan Zang.
Lors du vernissage de l’exposition le 21 mars sera projeté le moyen métrage A Journey to the West. Une rétrospective de sa filmographie se tiendra également durant toute la durée de l’exposition.
Enfin, du 3 au 7 mai se tiendra une performance théâtrale de Lee Kang Sheng et Rebecca Pan dans la pièce The Monk from Tang Dynasty. Mettant en scène la vie du moine bouddhiste Xuan Zang, elle fait écho au travail de Walker. Les chiens errants sera présenté en présence de Tsai Ming Liang mercredi soir à 20h. Je dois y aller !!! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Ven 28 Mar 2014 - 11:39 | |
| Bon, j'ai vu Chiens errants. Je ne vais pas être aussi enthousiaste que Marko (mais ce n'est de toute façon pas possible ). Mais c'est vrai que c'est un univers à part, un talent et une originalité comme on en trouve peu. Entre une recherche de beauté formelle, et un émotion, une empathie avec des personnages-personnes. Pas en racontant une histoire mais en captant des instants, qui du coup durent longtemps, parce qu'il s'agit de capter. Comme un morceau d'ambre capte un insecte pour des millénaire. Si on entre dedans, dans le rythme, et bien c'est fascinant. Mais je ne conseillerais pas à tout le monde. A la limite à personne. Parce que comme le souligne Animal il y a quand même des moments où l'on se dit que c'est un peu trop. Trop dans l'esthétisme, dans le refus d'aller vers le spectateur, au contraire presque à vouloir lui faire violence, par une façon de filmer et de refuser une forme narrative qui pourrait permettre à plus de gens d'adhérer. Un jusqu'au boutisme, qui frise l'absence de dialogue. Dommage se s'enfermer à ce point dans une tour d'ivoire. Parce que ce n'est pas mal non plus de toucher des gens, pas tout le monde, pas en visant le facile mais en étant un peu moins excessif, ce que l'on peut voir aussi comme une facilité au final. Nous étions 5 à la séance, deux sont sortis au milieu et les deux qui sont restés en plus de moi, considéraient comme un exploit d'avoir tenu jusqu'au bout..... Et pourtant je sais que ce film va rester dans ma mémoire, qu'il interroge et laisse sa trace.... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Dim 11 Mai 2014 - 0:04 | |
| Je vais enfin pouvoir revenir vers vous sur parfum qui m'a manqué. Et je suis heureux que ce soit pour parler des Chiens errants que j'ai finalement pu voir aujourd'hui. Ce film m'a bouleversé esthétiquement et humainement. Je rassemble quelques images et je viens vous raconter mes impressions. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Dim 11 Mai 2014 - 8:05 | |
| ah !!! | |
| | | Ariane SHOYUSKI Sage de la littérature
Messages : 2372 Inscription le : 17/04/2014
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Dim 11 Mai 2014 - 10:02 | |
| Ouah !! Il y a des passionnés de Tsai Ming-liang ! Je ne savais pas ! Oui, ce réalisateur m'intrigue depuis longtemps. En plus c'est Queenie qui a lancé le début ! Merci. Tu vois ? Nous pouvons tranquillement apprécier le réalisateur d'un troisième pays (N.B. voir la page Alain Resnais) J'ai vu "The Hole", "I don't want to sleep alone" et "La Saveur de la pastèque". Mais comme je ne pouvais pas trouver ceux qui aiment ce réalisateur autour de moi, je me demandais si j'ai des mauvais goûts. Vous me rassurez donc. C'est vrai que la fin de "la pastèque" m'a un peu choquée, mais à part ça, je l'adore. Surtout "I don't want". J'aime sa "humidité". J'ai également "le visage" dans mon magnétoscope depuis assez longtemps mais pas encore regardé à cause de Laetitia (??) Je dois l'essayer ! Je n'ai pas encore lu tous ces articles. Mais je vais les lire attentivement. Promis ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Dim 11 Mai 2014 - 11:55 | |
| Les chiens errantsGrand Prix du Jury au festival de Venise 2013 Est-ce que la maison est malade? On dirait que les murs pleurent et que les lézardes sont pour les fantômes (reconstruction approximative de ce que dit la petite fille dans la dernière partie du film) J'ai enfin pu voir cette merveille et je vous livre quelques impressions. Tant pis pour les spoilers… Je pars du principe que j'échange avec ceux qui l'ont vu ou qui le verront et viendront en parler après. Contexte: Le film n'était pas programmé à Lille mais la fac de Villeneuve d'Ascq a rattrapé cette injustice en le diffusant 3 fois au Kino sur le campus. Ce dernier étant totalement désert ce samedi après-midi. Architecture moderne un peu délabrée qui convient à l'atmosphère du film, vent qui s'engouffrait à travers le moindre interstice en faisant vibrer le toit préfabriqué de la salle de cinéma. Ambiance idéale pour pénétrer cette histoire fantomatique d'une profonde mélancolie. J'étais entièrement seul dans la salle en amphithéâtre et je n'ai croisé personne en sortant. Expérience d'une étrangeté d'autant plus grande que le film m'a bouleversé et que son thème principal est la solitude et le deuil. Malentendu: Beaucoup de critiques parlent de la lenteur du film. Pour ma part j'ai été hypnotisé de la 1ere à la dernière image (sublime) sans m'ennuyer une seconde (et pourtant ça m'arrive bien souvent avec des films plus agités). Il y a une telle tension, un tel mystère, une telle beauté qu'on ne peut que contempler et explorer ce qui se passe dans chacun de ces cadres avec fascination. Il n'y en a pas 20 interminables comme l'a dit le critique de France Culture mais presque une centaine (j'avoue les avoir pris en photo pour me faire un album) qui ne durent pour la plupart jamais plus d'1 à 2 minutes. La caméra est souvent mouvante alors qu'il est le roi du plan fixe et les 3 séquences qui se prolongent un peu plus que les autres (dont les 2 derniers plans qui, réunis, durent environ 15 minutes) sont tellement beaux et d'une telle intensité que j'en ai pleuré pendant tout le générique de fin (je n'exagère pas). Comment résumer en quelques mots ce film: Le récit est un peu construit comme un David Lynch. Il y a 2 parties qui sont séparées par un fondu au noir brutal. Le décor si étrange dans cette 2e partie, avec ces murs noirs délabrés comme une antichambre de la mort (ou d'un espace mental indéterminé), faisant écho au premier plan du film où l'on voit une femme à la longue chevelure masquant d'abord son visage comme un fantôme "chinois" et 2 enfants totalement immobiles avant que subrepticement leurs pieds ne semblent s'agiter légèrement. Ce plan n'est pas interminable mais dure 2 ou 3 minutes et il est essentiel. Pour moi ces enfants sont morts (au sens propre ou figuré comme un souvenir) et cette femme une protectrice ou leur mère qui veille sur eux, attend leur réveil dans l'au-delà ou reste une présence menaçante, un passeur, la mort elle-même... Les murs noirs délabrés répondant à ceux qu'on verra plus tard au moment de cet étrange anniversaire improvisé et vécu en état second. Ensuite toute la première partie nous montre le quotidien d'un père et de ses 2 enfants qui errent d'espaces naturels ouverts en lieux industriels clos. La mère est-elle partie, morte ou quelque part à les surveiller ou à les attendre? On ne sait pas mais ces 3 personnages sont des SDF qui survivent, mangent, boivent, jouent, rient ou pleurent, s'inventent une mère improvisée en grimant la surface d'un chou, font partie des oubliés de la société. Parallèlement une femme qui travaille dans un centre commercial vient en aide la nuit tombée à des chiens errants (plans somptueux) puis à ces enfants. Elle déambule dans des espaces déshumanisés (abandonnés par l'humanité) et contemple une fresque étrange qui montre un paysage montagneux et caillouteux comme miroir de la pièce où elle se trouve elle-même (on se croirait dans Stalker). Les chemins du père avec ses 2 enfants et de cette femme se croisent. Elle semble vouloir protéger, sauver ces enfants de quelque chose de menaçant. Il y a une barque qui joue un rôle important. Le père la découvre au début. Il y embarque ses enfants ensuite sous une pluie torrentielle. Hommage à La nuit du chasseur ou barque de Charon. La femme en écarte les enfants et l'homme disparaît. Avait-il l'intention de se suicider en emportant ses enfants avec lui? Voulait-il partir vers un ailleurs concret ou symbolique? Pas d'explication rationnelle puisque nous sommes dans un poème, une métaphore de la vie et de la société. Une scène importante nous a préalablement montré le père s'émouvoir devant la tête de chou, l'embrasser, pleurer devant elle puis la dévorer. Deuil insupportable d'une femme qu'on ne peut plus toucher, aimer. Fondu au noir puis nous voilà dans l'espace sombre d'une maison où mère (une autre actrice) et enfants veulent célébrer l'anniversaire du père. On se croirait revenu au temps du bonheur de la famille et de la conjugalité qui pourtant ne sont plus. Notre héros est comme un fantôme qui erre parmi les fantômes. Puis survient cette dernière scène hallucinante où le père accompagne la mère dans les couloirs de l'immeuble délabré du départ. Elle contemple à son tour la fameuse fresque. Le regard vide se remplit de larmes pendant que le père s'alcoolise et tente de se rapprocher, d'enlacer cette femme avant qu'elle ne s'éloigne et sorte de l'espace. Il est seul devant la fresque accablé par sa beauté, son mystère, son vide spirituel et affectif absolu. Il sort à son tour et le spectateur contemple seul cette image qui restera pour moi l'un des plus beaux plans de l'histoire du cinéma. Tsai Ming Liang a réalisé un film d'une stupéfiante beauté plastique, pleine de magie, de mystère, de poésie, de douleur, de solitude, de quête impossible d'un ailleurs. Hommage aux laissés pour compte bien sûr (ces "hommes pancartes" dérisoires) mais aussi portrait d'une humanité qui cherche l'harmonie et l'amour en ayant bien du mal à les trouver. Chez le réalisateur les fluides vitaux se libèrent ou s'assèchent, les murs suintent, les robinets fuient, les trous créent des passages vers d'autres espaces labyrinthiques et chaque plan séquence est un monde et une épreuve à traverser. Les chiens errants est l'aboutissement d'un parcours artistique unique et d'une grande force. On peut rester disant et froid devant tant de densité formelle. Mais si on entre dans ce monde où les morts et les vivants se croisent, où les murs pleurent, ou les lézardes laissent entrer les fantômes, où la douleur d'être seul se chante… on pourra ressentir une émotion inégalable. Ce film est à pleurer de tristesse et d'immense beauté. Je n'ai jamais vu une chose aussi sublime et pourtant je ne suis pas avare d'enthousiasme. Les asiatiques sont les artistes les plus créatifs aujourd'hui et Tsai Ming Liang un enchanteur du 7e art. Le plus grand pour moi c'est évident.
Dernière édition par Marko le Dim 11 Mai 2014 - 20:47, édité 3 fois | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang Dim 11 Mai 2014 - 15:20 | |
| | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Tsai Ming-liang | |
| |
| | | | Tsai Ming-liang | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|