LC Science Fiction

Queenie a écrit:

Autant le livre de Senti a l'air compliqué, à demander tous les neurones disponibles, autant le mien est d'une facilité sans trop de relief. Le monde inverti se délie peu à peu, pas encore dans l'ennui mais sans palpitation non plus.

C'est un peu le risque avec la S.F. j'ai l'impression...

Finalement je n'ai pas été très emballée par les Jeux de l'esprit de Boulle alors que le moteur de l'intrigue avait l'air très prometteur. Ca se lit vite, le style est plat sans être non plus désagréable, les personnages sont lisses et esquissés à la va-vite, à coups de gros stéréotypes qui tâchent, et certains problèmes sont éludés avec une simplicité déconcertante... A croire que ça gonflait Boulle de les développer davantage et qu'il ne les abordait que pour se donner bonne conscience.

Le tout se termine bêtement. J'ai fini ma lecture la semaine dernière, et en y repensant maintenant, j'ai même eu du mal (déjà) à me souvenir de la fin...
Rien de marquant donc.

Mes neurones n'auront pas souffert (mais ils se seront peut-être un peu ennuyés...)

Terminé Le monde inverti.
Envie de dire Tout ça pour ça...

Finalement, une explication scientifique un peu simple... ou alors j'ai rien compris (jsuis nulle en sciences).
Et puis, des tas de trous d'explications.
Des personnages carrément transparents.
L'histoire avance, d'explications en compréhensions. C'est un peu comme si on nous brossait l'histoire d'une civilisation, en surface.

Bof.
Se lit.
S'oublie.
Distrait, un peu.

Queenie, tu as très bien résumé ma propre impression avec Les jeux de l'esprit.

Est-ce à dire que cela peut s'appliquer à n'importe quel livre de SF ?

Pas taper

Arabella a écrit:

Est-ce à dire que cela peut s'appliquer à n'importe quel livre de SF ?

Pas taper

Ben... quand même, je trouve que souvent je sors d'un livre de SF, frustrée. Les personnages sont souvent creux ou caricaturaux. Et quand la caricature frôle des clichés qui me hérissent le poil c'est encore pire, j'ai presque envie de cramer le bouquin.
Le problème, notamment pour le côté caricatural, c'est que je lis souvent de "vieux" livres de SF. Il faudrait que je tente plus d’œuvres récentes.

Mais on dirait que leurs personnages sont juste là parce qu'il en faut, ils servent de procédé mécanique pour faire avancer l'histoire, mais ce qui compte avant tout c'est l'univers décrit, les entremêlements socio-politiques, voir économiques.

J'aime avoir un personnage palpable, et intéressant. J'ai l'impression que la SF n'apporte pas ça.

Ils étaient comment les personnages dans vos livres ?

Après, dans la SF qui dépote, il reste toujours le Guide galactique de Douglas Adams (Zazy confirmera !)

Queenie a écrit:

Mais on dirait que leurs personnages sont juste là parce qu'il en faut, ils servent de procédé mécanique pour faire avancer l'histoire, mais ce qui compte avant tout c'est l'univers décrit, les entremêlements socio-politiques, voir économiques.

J'aime avoir un personnage palpable, et intéressant. J'ai l'impression que la SF n'apporte pas ça.

Ils étaient comment les personnages dans vos livres ?

Cela dépend des auteurs. Ursula Le Guin exploite pas mal la psychologie des personnages, idem Dan Simmons, Asimov, Robert Silverberg (L'oreille interne) ou Robert Charles Wilson (à tel point que les éléments SF passent parfois en second plan chez ce dernier) . Philip K. Dick nettement moins, les personnages du roman que je lis actuellement correspondent assez bien à ta description : brossés grossièrement, ils servent surtout à la démonstration mais lorsque celle-ci est bien ficelée, cela ne me dérange pas trop.

Pour en revenir au roman Le monde inverti, je l'avais commencé et je n'avais pas du tout accroché à l'époque : pas d'intérêt pour le personnage, rythme lent etc bref je l'avais reposé en me disant que j'y reviendrai une prochaine fois. Ce que tu en dis conforte ma première impression, je crois qu'il n'y aura pas de prochaine fois en ce qui me concerne. Il y a tellement d'auteurs SF que se limiter à certains d'entre-eux pour condamner le genre serait dommage. Ceci dit il est bien possible que ce genre ne te convienne pas du tout. A toi de voir si cela vaut la peine d'explorer d'autres pistes ou d'autres sous-catégories. Même si les personnages ne sont pas fouillés, as-tu lu Ubik de Philip K. Dick ? Ou Demain les chiens de Clifford d. Simak ? Je l'ai lu il y a longtemps mais je me rappelle l'avoir beaucoup aimé, il fait partie d'ailleurs des romans que je veux relire. Ou Des milliards de tapis de cheveux de Andreas Eschbach, plus proche de la fable et du conte ? La fin devrait te convenir à merveille je pense, cynique et effet de surprise garanti

Le Dieu venu du centaure de Philip K. Dick

Queenie a écrit:

Autant le livre de Senti a l'air compliqué, à demander tous les neurones disponibles, autant le mien est d'une facilité sans trop de relief. Le monde inverti se délie peu à peu, pas encore dans l'ennui mais sans palpitation non plus.

Ouip, ça dépote pas mal, faut effectivement rester très attentif pour bien comprendre les différents niveaux de réalité, les enjeux, manipulations et complots mis en place.

Il est question d’une drogue tellement puissante qu’on pourrait créer son propre monde de chimères, s’expédier dans l’avenir, se réincarner sous la forme que l’on veut :

Citation :

« Grâce au K-Priss, on passe de vie en vie, on est insecte, professeur de physique, épervier, protozoaire, moisissure, péripatéticienne dans le Paris de 1904 ou encore… »

Ou encore se refaire une vie, celle qui aurait pu être la nôtre si on avait fait les bons choix au bon moment, comme la possibilité de poursuivre sa vie en compagnie de sa femme alors qu’on l’a lâchement abandonnée en l’échangeant jadis contre une carrière prometteuse.

Citation :

« Pour partir à la recherche du temps perdu, pour essayer de retrouver dans un monde de chimères la vie qui aurait pu être la mienne et à laquelle, délibérément, j’ai tourné le dos. »

Une échappatoire d’autant plus tentante qu’elle peut sembler durer des décennies alors qu’aucun temps ne se serait écoulé lorsqu’on rejoindrait son corps.

Citation :

« Si tout le reste échoue, il y a toujours ça.
Et peut-être même n’y avait-il que ça. »

Citation :

« DIEU PROMET LA VIE ETERNELLE, NOUS, NOUS LA DISPENSONS. »

Accès à une pseudo immortalité ou moyen d’asservir les hommes ?

Qui se cache réellement derrière cette drogue et quel sera le prix à payer ?

Citation :

« Est-ce qu’une réalité sordide ne vaut pas mieux que la meilleure des illusions ? »

Bref, un roman qui fait pas mal cogiter nos neurones.

sentinelle a écrit:

Queenie a écrit:

Mais on dirait que leurs personnages sont juste là parce qu'il en faut, ils servent de procédé mécanique pour faire avancer l'histoire, mais ce qui compte avant tout c'est l'univers décrit, les entremêlements socio-politiques, voir économiques.

J'aime avoir un personnage palpable, et intéressant. J'ai l'impression que la SF n'apporte pas ça.

Ils étaient comment les personnages dans vos livres ?

Cela dépend des auteurs. Ursula Le Guin exploite pas mal la psychologie des personnages, idem Dan Simmons, Asimov, Robert Silverberg (L'oreille interne) ou Robert Charles Wilson (à tel point que les éléments SF passent parfois en second plan chez ce dernier) . Philip K. Dick nettement moins, les personnages du roman que je lis actuellement correspondent assez bien à ta description : brossés grossièrement, ils servent surtout à la démonstration mais lorsque celle-ci est bien ficelée, cela ne me dérange pas trop.

Ursula Le Guin ça fait un petit moment que je l'ai noté, sans jamais franchir le pas de la lecture.
Dan Simmons, j'avais adoré L'échiquier du mal, il y a trèèèèès longtemps. Peut-être que je pourrais tenter quelque chose.
Asimov, j'ai testé et trouvé ça trop alambiqué politico-économique et trop bourré de clichés (je ne me souviens plus du titre que j'avais tenté. Peut-être le premier Fondation?)
Robert Silverberg, je ne connais que de nom.
Robert Charles Wilson : pareil.

Je persisterais peut-être de ce côté-là.

sentinelle a écrit:

Pour en revenir au roman Le monde inverti, je l'avais commencé et je n'avais pas du tout accroché à l'époque : pas d'intérêt pour le personnage, rythme lent etc bref je l'avais reposé en me disant que j'y reviendrai une prochaine fois. Ce que tu en dis conforte ma première impression, je crois qu'il n'y aura pas de prochaine fois en ce qui me concerne. Il y a tellement d'auteurs SF que se limiter à certains d'entre-eux pour condamner le genre serait dommage. Ceci dit il est bien possible que ce genre ne te convienne pas du tout. A toi de voir si cela vaut la peine d'explorer d'autres pistes ou d'autres sous-catégories. Même si les personnages ne sont pas fouillés, as-tu lu Ubik de Philip K. Dick ? Ou Demain les chiens de Clifford d. Simak ? Je l'ai lu il y a longtemps mais je me rappelle l'avoir beaucoup aimé, il fait partie d'ailleurs des romans que je veux relire. Ou Des milliards de tapis de cheveux de Andreas Eschbach, plus proche de la fable et du conte ? La fin devrait te convenir à merveille je pense, cynique et effet de surprise garanti

Il y a des livres de SF qui m'ont plu mais c'est vrai que c'est plutôt une relation méfiante que j'ai avec eux. Et le problème, c'est qu'ils ont souvent le don de m'agacer.
Je vais noter encore ces autres références (je me demande s'il n'y a pas Ubik quelque part chez moi).


Colimasson : j'ai lu le premier tome de H2G2. D'ailleurs, jsuis étonnée de n'avoir rien mis sur Parfum... Je l'ai bien aimé, mais étrangement j'en ai gardé peu de souvenirs.

Citation :

Ursula Le Guin ça fait un petit moment que je l'ai noté, sans jamais franchir le pas de la lecture

Remarque, j'aime bien cet auteur mais je ne pense pas qu'elle te réconciliera avec le genre. Je te conseille plutôt Ubik de Philip K. Dick, même si les personnages ne sont pas plus fouillés que ça.

Si tu cherches un livre avec des personnages fouillées, Queenie, il faudrait que tu tente L'oreille interne de Silverberg. D'ailleurs l'aspect SF pur y est très peu présent. Je l'avais cerclé, si cela t'intéresse, demande à Coli de te l'envoyer.

Queenie a écrit:

Ursula Le Guin ça fait un petit moment que je l'ai noté, sans jamais franchir le pas de la lecture.

J'avais commencé le Cycle de Terremer, j'ai dû lire le premier roman (Le Sorcier de Terremer). Très très bof, ultra-classique ; mais bon, c'était le premier, ça s'améliore peut-être par la suite, que je n'ai que feuilleté, pour voir si ça allait m'accrocher.
J'ai sans doute tort, au vu du nombre incroyable de récompenses qu'elle a obtenues, Ursula Le Guin.

Queenie a écrit:

sentinelle a écrit:

Pour en revenir au roman Le monde inverti, je l'avais commencé et je n'avais pas du tout accroché à l'époque : pas d'intérêt pour le personnage, rythme lent etc bref je l'avais reposé en me disant que j'y reviendrai une prochaine fois. Ce que tu en dis conforte ma première impression, je crois qu'il n'y aura pas de prochaine fois en ce qui me concerne. Il y a tellement d'auteurs SF que se limiter à certains d'entre-eux pour condamner le genre serait dommage. Ceci dit il est bien possible que ce genre ne te convienne pas du tout. A toi de voir si cela vaut la peine d'explorer d'autres pistes ou d'autres sous-catégories. Même si les personnages ne sont pas fouillés, as-tu lu Ubik de Philip K. Dick ? Ou Demain les chiens de Clifford d. Simak ? Je l'ai lu il y a longtemps mais je me rappelle l'avoir beaucoup aimé, il fait partie d'ailleurs des romans que je veux relire. Ou Des milliards de tapis de cheveux de Andreas Eschbach, plus proche de la fable et du conte ? La fin devrait te convenir à merveille je pense, cynique et effet de surprise garanti

Il y a des livres de SF qui m'ont plu mais c'est vrai que c'est plutôt une relation méfiante que j'ai avec eux. Et le problème, c'est qu'ils ont souvent le don de m'agacer.
Je vais noter encore ces autres références (je me demande s'il n'y a pas Ubik quelque part chez moi).


Colimasson : j'ai lu le premier tome de H2G2. D'ailleurs, jsuis étonnée de n'avoir rien mis sur Parfum... Je l'ai bien aimé, mais étrangement j'en ai gardé peu de souvenirs.

Des milliards de tapis de cheveux, peut-être bien que tu y accrocherais. Ou bien encore à Ender (Scott Card)...
C'est vrai que souvent, dans les livres de SF, l'idée, la description d'un monde, prime sur la psychologie, l'existence des personnages.

eXPie a écrit:

Queenie a écrit:

Ursula Le Guin ça fait un petit moment que je l'ai noté, sans jamais franchir le pas de la lecture.

J'avais commencé le Cycle de Terremer, j'ai dû lire le premier roman (Le Sorcier de Terremer). Très très bof, ultra-classique ; mais bon, c'était le premier, ça s'améliore peut-être par la suite, que je n'ai que feuilleté, pour voir si ça allait m'accrocher.
J'ai sans doute tort, au vu du nombre incroyable de récompenses qu'elle a obtenues, Ursula Le Guin.

Le cycle de Terremer peut sembler ultra-classique aujourd'hui mais il ne faut pas oublier qu'il a été écrit il y a déjà de nombreuses années :

Le Sorcier de Terremer 1968
Les Tombeaux d'Atuan 1971
L'Ultime Rivage 1972
Tehanu 1990
Le Vent d'ailleurs 2001

Le Sorcier de Terremer est tout simplement le précurseur d'Harry Potter (jeune apprenti sorcier, école des sorciers, apprentissage de son art, maîtrise et dépassement de soi, roman d'apprentissage) mais en plus philosophique tout de même ! Alors oui, en le lisant aujourd'hui, on se dit qu'il n'apporte plus grand chose de neuf quoi que...
Mais j'ai préféré Les Tombeaux d'Atuan et L'ultime rivage par exemple, donc oui, tu aurais peut-être dû poursuivre le cycle
Ceci dit, je trouve ces récits d'une lenteur qui peut parfois friser l'immobilisme, et pourtant la magie arrive à me prendre à un certain moment, il y a toujours un je ne sais quoi qui m'accroche mais je comprends totalement que ce ne soit pas le cas de tous les lecteurs. Et je ne pense pas que Queenie y trouvera son compte, mais qui sait ?!?

eXPie a écrit:

C'est vrai que souvent, dans les livres de SF, l'idée, la description d'un monde, prime sur la psychologie, l'existence des personnages.

Oui, et si le contraire se passe, les fan de SF râlent un peu en disant qu'il n'y a finalement que très peu de SF dans le roman.
Les romans fantastiques arrivent souvent mieux à concilier les deux, raison pour laquelle je me suis souvent cantonnée à ce genre dans le passé mais maintenant j'aime bien explorer d'autres visions du monde.
Pour en revenir aux romans SF, je pense qu'il vaut mieux se lancer dans les cycles, qui laissent plus de place aux développements des personnages mais bon, du coup tu te retrouves avec des milliers de pages à lire et une certaine répétition/procédé apparaissant au bout de 4 ou 5 tomes peuvent aussi décourager à force.

J'ai un peu l'impression que l'immersion dans le genre SF est pour certains l'occasion de trouver à ce genre tous les défauts possibles et inimaginables. J'exagère à peine, mais quand on a d'emblée une opinion défavorable, pourquoi s'obstiner et finalement perdre son temps.
Ceci dit, vous pouvez tenter les classiques du genre de l'age d'or (années 50/60) ou plus proche un auteur comme Frank Herbert et mettre le nez dans Dune. Le concernant, j'ai passé une nuit à développer son fil mais sans trouver l'écho qu'il mérite surtout dans ce "mois de la SF"...
ici pour les curieux
Il y aurait aussi Resnick ou Hamilton. L’embarras du choix!