Ridley Scott

Marko a écrit:

eXistenZ a écrit:

Ah non ils sont loin d'être nazes, ils ont chacun une atmosphère particulière. Mon préféré est le 3 personnellement après celui de Scott.

Le David Fincher a une ambiance terrible dans cette prison de l'espace. Il faut que je le regarde toutes ces années après. Graphiquement c'était pas mal dans mon souvenir.

Oui ! Le point fort de la série est d'avoir à chaque fois confié la réalisation des films à des réalisateurs différents, et en forme à l'époque. Pour Fincher, ça a été son premier film !
Et c'est Alien 3 qui reste mon préféré (avec le 1, bien sûr). Trois ans avant Seven, il a déjà un univers très sombre, très personnel, ce qui est d'autant plus étonnant qu'il avait pris la réalisation de ce film quasiment au pied levé.
Alien 4 tient mieux la route sur grand écran que sur petit, et a moins bien vieilli, je crois.

Mais aucun n'est "naze". En attendant le 5, bien sûr (mais le verra-t-on un jour ? peut-être vaudrait-il mieux que non, finalement ?).

En fait, ce qui est vraiment bien, c'est que chaque réalisateur a marqué son Alien de son empreinte. Cameron en en faisant beaucoup ("Aliens" avec un s, donc - à noter qu'il vaut vraiment mieux voir la version longue, pour ce film, du fait que dans la version normale il manque tout le début), Fincher en faisant très sombre, Jean-Pierre Jeunet en faisant du Jean-Pierre Jeunet (il a essentiellement une idée de mouvement de caméra : la caméra va de l'avant vers un acteur donné, encore et toujours). Généralement, c'est aux réalisateurs de s'adapter aux codes d'une franchise, ici c'est la contraire, et c'est ce qui a évité à l'ensemble de s'essouffler.

Petite nuance néanmoins Fincher a eu des démélés avec les producteurs.

eXistenZ a écrit:

Petite nuance néanmoins Fincher a eu des démélés avec les producteurs.

Oui, c'est vrai. Mais c'est le cas de quasiment tous les réalisateurs aux Etats-Unis : ils n'ont pas le "final cut". Ils n'ont donc rien à dire sur le montage, aucun droit de regard.
Hitchcock avait résolu le problème en ne tournant que les scènes qu'il voulait voir dans le montage final. Aucune alternative n'était laissée... les monteurs n'avaient donc pas le choix.

Mais, effectivement, dans le cas de Fincher, ça s'était apparemment particulièrement mal passé... (ça s'était aussi très mal passé pour Jean-Pierre Jeunet, les passages les plus osés de son film ont été enlevés).

Je crois avoir compris qu'ils ne sont pas nazes tout compte fait...

Cartel

Citation :

La descente aux enfers d’un avocat pénal, attiré par l’excitation, le danger et l’argent facile du trafic de drogues à la frontière américano-mexicaine. Il découvre qu’une décision trop vite prise peut le faire plonger dans une spirale infernale, aux conséquences fatales.

Il n'y a strictement rien à dire sur la mise en scène de Ridley Scott dans Cartel : rutilante et et efficace, elle est au service du scénario de Cormac McCarthy dont c'est davantage le film que celui du réalisateur. Plutôt que de raconter une histoire, celle-ci est somme toute sans grand intérêt, l'auteur de La route impose sa vision du monde et des hommes. Elle est noire, cauchemardesque, misanthrope et misogyne et s'appuie sur des leviers archiconnus : le pouvoir, le sexe, l'argent, la mort. Et une certaine idée de jusqu'où le genre humain est capable d'aller quand son animalité, pour ne pas dire bestialité, prend le dessus. Très bien mais où est passé le film dans tout ça ? Ce ne sont que vignettes collées les unes à côté des autres sans souci de relier le tout par une narration qui tiendrait la route. Entre dialogues ampoulés et images sophistiquées, Scott arrive à caser quelques scènes d'action plus ou moins gore. Mouais. Et le casting haut de gamme, qu'en est-il ? Fassbender et Diaz ainsi que Pitt, à un degré moindre, ont un peu de grain à moudre. La pauvre Pénelope Cruz n'a pas cette chance. Quant à Bardem, on est tellement obnubilé par son improbable coiffure en pétard que l'on oublie ce qu'il est venu faire dans cette galère. Cartel n'est pas un vrai mauvais film, il a ses fulgurances, un concept ambitieux et une esthétique chic qui en font un bel écrin. Rempli de vide.

-Cartel-

Traversay, je t'admirerais presque de trouver quelque chose à dire sur ce monumental fiasco qu'est Cartel. Ce film ne ressemble à rien, du cartel en carton pâte, tout plein de vide, boursouflé de paroles pontifiantes sur un monde en perdition, et maquillé d'effets gores pour faire passer le tout. Aucun lien ne relie l'ensemble, cela a ni queue, ni tête (au sens propre parfois) j'ai passé mon temps à regarder la montre. Impression que le réalisateur se fiche de nous. Ou bien il y croit et c'est encore plus grave!

Méfions nous des vitrines trop pimpantes. Bardem, Pitt, et Fassbinder ajoutés à Cameron Diaz et Pénélope Cruz, sur un scénario de McCarthy piloté par un Ridley Scott inspiré, ça aurait pu être génial, c'était juste une belle merde. Personne n'est crédible et tout ce beau monde en devient quasi ridicule. Dans la salle à côté se jouait le Polanski. Parfois je me donnerais des baffes...


Allez, je poste juste cette petite photo parce que eux, ils sont vraiment beaux.

Oups, Aeriale  

Comme je me félicite de ne pas y être allée, je me lécherais les pieds si je m'écoutais.

Heyoka a écrit:

Comme je me félicite de ne pas y être allée

 un de ces jours tu vas devoir t'y mettre, même si seulement en DVD... sinon, ton cycle Brad Pitt ne sera pas complet

kenavo a écrit:

 un de ces jours tu vas devoir t'y mettre, même si seulement en DVD... sinon, ton cycle Brad Pitt ne sera pas complet

Ah mais oui !

A la maison en mode otarie avec des chips et un voisin avec qui me moquer du film.

traversay a écrit:

Oups, Aeriale  

Euh, c'est vrai que j'y suis allée un peu fort...mais c'est trop rageant d'aller perdre son temps avec une daube pareille!

D'autant que j'avais prévu le carnage suite aux avis dans Allo-ciné. Mais on s'est fait rouler comme des bleus. Et pas faute d'avoir prévenu les autres..

Heyoka a écrit:

Comme je me félicite de ne pas y être allée, je me lécherais les pieds si je m'écoutais.

Hello Heyoka, te revoilà!

Tu peux, bénis toi! Et le jour où tu fais l'otarie tu penseras à moi!

...

Du coup le dimanche on est allé voir Vénus in fur. Alors là c'est du gâteau. Adoré!

Cartel

Mon impression est proche de celle de traversay. Il y a bien de la matière au-delà de la stylisation et du verbiage à outrance (notamment dans la fuite en avant de Fassbender et l'évocation d'un engrenage) mais le vernis clinquant proposé par Ridley Scott est tellement gratuit et fumeux que rien ne semble fonctionner. La narration est en pilotage automatique et chaque acteur cabotine sans conviction, surjoue des scènes sur un air de déjà vu alors que le décor mexicain n'est plus qu'un prétexte. Le résultat est un gâchis qui laisse rapidement place à l'agacement.

Remake de Blade Runner à l’aquarelle.



Pour les fans du film culte de Ridley Scott, dont je suis, et pour ceux qui ont lu le roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dicks, je recommande de regarder une animation élégante de 35 minutes faite par Anders Ramsell. Il est un artiste suédois (ou vivant en Suède… je n’ai pas trouvé de référence vérifiable) qui utilise ses 12 597 aquarelles et le son originale du film pour un remake hors du commun.


Comme le film de Ridley Scott, cette animation présente des longueurs. Les couleurs ne sortent pas de l’ordinaire et sont si diluées par endroits qu’on ne reconnait pas très bien ce qu’on voit, mais les oreilles et le souvenir visuel permettent de raccorder les bouts. Il y a des scènes qui sont peintes à merveille, la réaction de Léon devant le détecteur de mensonges (enfin, détecteur à empathie homme – androïde), la mort de Roy,…

La technique de l’aquarelle rend le monde du film encore plus surréel et abstrait. Ce remake n’est pas un art exceptionnel mais il m’a bien remémoré quelques scènes importantes et la sonorité raffinée du film-même.

Pour ceux qui ne sont pas fans de Blade Runner regardez juste la fin de cette animation et (re)lisez Philip K. Dicks.

Les Duellistes

Gabriel Féraud (Harvey Keitel) est un teigneux compulsif, Armand d'Hubert (Keith Carradine) est plus modéré. Tout au fond ils doivent avoir tous les deux une même peur de la mort, le premier s'y confronte le plus souvent possible, le second se dit qu'avec son beau métier de soldat il y a déjà assez d'occasions d'y passer. C'est que les occasions ne manquent pas sous Napoléon...

Ni franchement moche ni franchement beau entre un effet bandeau sur-teinté en haut de l'image ou une impressions de clichés américains de France pittoresque et cracra, ce qui fonctionne le mieux ce sont les natures mortes en inspi-tableaux ou les paysages au naturel. Le film est rythmé par les duels entre les deux gugusses et les airs proprets mais hantés de Keith Carradine, dans une posture très vaguement humaniste. Je n'ai pas réussi à y trouver grande profondeur, étant resté plus dans l'impression de voir se dérouler la mécanique rudimentaire du film (de base).

Quelque chose de très standardisé qui a effectivement quelque chose dans l'esthétique d'un Barry Lindon au rabais. Il faut aussi faire avec le parler "à la française" (quasiement que les noms propres en fait) qui est à l'arrivée très varié.

Vraiment pas convaincu donc.