Festival d'Avignon

DIMANCHE 18 JUILLET
A 13h30 au Chêne noir

Femmes passées sous silence
Mise en scène de François Bourcier avec Caroline Filipek, Flavie Avargues et Vanessa Bettane



« Des cris de femmes qu’on n’entend pas. De celles qui souffrent très loin à celles qui souffrent ici. .. »

Spectacle-témoignage poignant sur la condition des femmes dans le monde.
Les trois jeunes comédiennes nous présentent des scènes intenses, souvent violentes : femmes voilées, battues, violées, excisées, prostituées, mais également victimes de la misère sociale, du quotidien : mères divorcées sans revenu ni mari, syndicalistes harcelées…

Ce spectacle aura nécessité 3 ans de préparation avec Amnesty International pour réunir des témoignages, les confier à 18 auteurs pour les réécrire et en faire le spectacle.

On assiste à une succession de tableaux. La scénographie est dépouillée. Tout est sobre. Le rythme est enlevé. Superbe!


Un spectacle fort.

DIMANCHE 18 JUILLET
Caserne des Pompiers à 17h00

Bureau national des allogènes
Texte de Stanislas Cotton
Interprète(s) : François Cancelli, Joël Lokossou, Denis Jarosinski
Mise en scène : Catherine Toussaint

Rigobert Rigodon est un fonctionnaire ordinaire à la vie tranquille. Il reçoit à longueur de journée, derrière son bureau, les demandeurs d'asile, les "venus des bouts du monde". Tenu de respecter les quotas, la plupart du temps il tamponne et "retourne à l'envoyeur". Mais, à force, il finit par être tiraillé entre les circulaires européennes et sa sensibilité d'être humain, entre devoir et compassion. Un jour ce travail devient insupportable : c’est le jour où Barthélémy Bongo, homme dépossédé de tout, est venu lui demander si, "en tant qu'être humain", il pouvait rester ici »...

Pas de message politique dans ce texte... l’humanité, minable ou merveilleuse…
Pas de pathos, on rit alors que l’on sait bien comment cela se termine….Pour ceux que Rigobert Rigodon reçoit, et pour lui-même qui s’est déjà jeté par la fenêtre.

La mise en scène surprend au cœur d’un classique dispositif bi-frontal. Une longue table étroite. Sur la table qui servira de plateau, il y a une chaise, un fauteuil plutôt, genre vieux fauteuil de dentiste, qui se déplace et prend parfois de la hauteur...C’est le bureau de Rigobert Rigodon.

On s’émerveille à mesurer combien le comédien François Cancelli a tous les talents. Il dit, joue, chante, danse sur la table étroite…

Vidéo: Bureau national des allogènes

Après Rigobert Rigodon , c’est le calme Barthélemy Bongo qui surgit pour raconter dans la dernière partie de la pièce la même histoire, telle qu'il l'a vécue de son côté. J’aurais aimé cette seconde partie un peu plus courte mais globalement, ce spectacle qui sera pour beaucoup passé inaperçu mérite un sérieux hommage.
La langue du texte est musicale, rythmée, et entraîne la musique (deux acteurs et un musicien).

C’est tout simplement le mot « allogène » qui m’a conduite à ce spectacle…Il est des mots qui vous invitent à les suivre et auxquels il ne faut surtout pas résister…

LUNDI 19 JUILLET

Après avoir longuement hésité, j’ai choisi rigoureusement le programme de cette journée dont j’espère qu’elle sera réussie.
Journée avec Marko avec lequel j’aime tant partager ce qui nous enthousiasme.
Ce qui tombait bien c’est que nous puissions d’abord voir On ne sait pas d'après L'enfant bleu d'Henry Bauchau.

ESPACE ALYA à 13h30

ON NE SAIT PAS
Avec Aymeric Pol et Céline Barbarin



Comme je suis abonnée à la lettre d’information du Fonds Henry Bauchau, je savais qu’était jouée une adaptation de L’enfant Bleu. Nous l'avions évoqué sur ce fil.

Pari énorme pour une compagnie que de porter à la scène ce roman d’Henry Bauchau.
Pari réussi !…
J’ai adoré…J’ai pleuré devant tant de tendresse, devant les crises d’Orion et les espoirs des deux protagistes…Mais l’espace scénique est minuscule. Alors on rêverait pour les deux comédiens qui incarnent avec tant de justesse et d’émotion la relation entre les personnages d’Orion ("un homme qui ne peut être ni avec les hommes, ni avec les animaux" et "prisonnier de rayons paralysants") et de sa "sa psycho-prof-un-peu-docteur", d’une grande scène qui donne la place à la création artistique du patient.

J’ai eu l’occasion de discuter quelques jours plus tard avec la comédienne qui m’a parlé des difficultés qu’ils eurent à transposer le spectacle dans ce lieu-là (ah ! les scènes sont chères en Avignon !) mais aussi de l’enthousiasme qui les a poussés dans ce projet.

LUNDI 19 JUILLET
Théâtre Le Petit Chien à15h45


Motobécane


De et avec Bernard Crombey (d'après 'Le Ravisseur' de Paul Savatier)

Ni l’affiche ni le titre ni le nom du comédien ne m’auraient guidée jusqu’à ce spectacle…Il aura fallu l’enthousiasme d’Aériale qui l’avait vu dans l’année et une presse dithyrambique pour me convaincre de réserver des places bien avant mon arrivée à Avignon , sachant qu’il fait depuis l’an dernier salle comble .

Motobécane c’est le surnom de Victor, un homme simple(t), solitaire, naïf et tendre qui n’a pas cru faire mal en accueillant dans son grenier la petite Amandine, une malheureuse gamine de dix ans que sa mère bat tous les soirs.

En prison, avec son accent picard, son vocabulaire pauvre mais souvent poétique, Motobécane raconte et son récit nous émeut aux larmes…
Vidéo : Motobécane

A suivre...

merci

LUNDI 19 JUILLET

Tandis que nous déjeûnons Place des Carmes arrive un des nombreux groupes de comédiens qui arpentent les rues à « tracter » pour leur spectacle…
Vidéo : La crise est finie
Surprise !...
Je retrouve une connaissance et son spectacle a lieu tous les soirs…
J’irai donc voir ce soir :

Qu'est ce qu'on attend?
Un CABARET SOCIAL à l’ESPACE SAINT MARTIAL à 21h30
(Textes de Albert Willemetz ,Victor Hugo, Boris Vian, Jacques Prévert, Lavilliers , Dac, Bourdieu ……)

Un spectacle de très bonne tenue, alerte, joyeux, fin et émouvant…
Sur fond de crise (qu’elle soit des années 20 ou qu’elle soit d’aujourd’hui) trois belles voix disent et chantent, parfois gravement, parfois joyeusement, parfois tout en émotion les difficultés de notre société…

MARDI 20 JUILLET
NOTRE DAME (Théâtre du Lucernaire) à 12h30

Demain il fera jour !
Spectacle écrit et interprété par Vincent Clergironnet

"J'ai grandi dans l'adoration des héros : ils me tenaient éveillé jusqu'au bout de mes nuits d'enfance et leur courage seul me semblait donner à la vie son prix, son intérêt, sa valeur. En grandissant j'ai cru que les héros nous avaient abandonnés, qu'ils avaient déserté le monde, laissant le champ libre aux crapules. Amèrement j'ai constaté que la vie avait des prix très irréguliers et que les hommes manquaient de courage. Et puis j'ai mieux regardé et je les ai vu revenir : au creux de petits riens, héroïques en une infinité d'actes ordinaires !"



Seul en scène, le comédien passe avec brio d'un personnage à l'autre, des personnages banals, des anti-héros.
Vincent Clergironnet a un univers bien à lui, il amuse, émeut, épate avec son énergie et un talent certain…
Il est accompagné d’une belle musique composée par Cédric Le Guillerm.
Ce qui est le plus faible ce sont peut-être les textes des sketches, écrits par Vincent Clergironnet, enfonçant les portes ouvertes et souvent proches des clichés...
L’un d’entre eux m’a particulièrement réjouie parce qu’il nous surprenait…
Il faudra peut-être suivre la carrière de Vincent Clergironnet !

coline a écrit:

LUNDI 19 JUILLET

Après avoir longuement hésité, j’ai choisi rigoureusement le programme de cette journée dont j’espère qu’elle sera réussie.
Journée avec Marko avec lequel j’aime tant partager ce qui nous enthousiasme.
Ce qui tombait bien c’est que nous puissions d’abord voir On ne sait pas d'après L'enfant bleu d'Henry Bauchau.

ESPACE ALYA à 13h30
ON NE SAIT PAS
Comme je suis abonnée à la lettre d’information du Fonds Henry Bauchau, je savais qu’était jouée une adaptation de L’enfant Bleu. Nous l'avions évoqué sur ce fil.

Heureuse que Marko et toi vous ayez pu savourer du Henry Bauchau .

Grand merrci Coline pour ce topo très complet
Cela nous donne plein d'idées si par bonheur nous croisons l'une de ces pièces.(J'ai noté Caserne des pompiers et Femmes passées sous silence. Quant à On ne sait pas, j'aimerais tant le voir... Et vraiment contente que vous ayiez aimé Motobécane.

Courage, tu nous as tout posté?

Super, coline ! Ca, c'est du compte-rendu !

aériale a écrit:

Grand merrci Coline pour ce topo très complet
Cela nous donne plein d'idées si par bonheur nous croisons l'une de ces pièces.(J'ai noté Caserne des pompiers et Femmes passées sous silence. Quant à On ne sait pas, j'aimerais tant le voir... Et vraiment contente que vous ayiez aimé Motobécane.

Courage, tu nous as tout posté?

Non, non, je n'en suis qu'au MARDI 20 (pas fini)...je dois trouver le temps et le courage d'aller jusqu'au samedi 24 compris!...
Merci de vos encouragements.

Traversay a écrit:

Super, coline ! Ca, c'est du compte-rendu !

Je ne pouvais pas moins faire après ton super reportage sur le Festival de La Rochelle! Je t'en remercie aussi...Il n'est pas touours facile de rebondir sur tout ce qui est posté (à moins d'écrire une banalité) mais je crois que ça vaut le coup de continuer à rédiger nos impressions sur le forum (spectacles, lectures, expos, voyages, etc...).

@Bulle: Bauchau?...Oui, tu penses bien que nous avons tout fait, Marko et moi, pour ne pas rater ce spectacle adapté de L'enfant bleu...

MARDI 20 JUILLET
Théâtre du balcon à 22h15

LE CABARET DE LA VIE

Comédie dramatique
Textes de Jean Pierre Siméon. Interprétation : Marie Thomas. Accompagnement piano et accordéon : Benoît Ribière.
Mise en scène et scénographie de Michel Bruzat

La poésie comme dernier rempart contre l’inhumanité
Avec deux spectacles mis en scène à partir de ses textes, Jean-Pierre Siméon n’est sans doute pas l’auteur le plus joué du festival cette année. Il est pourtant l’un des auteurs contemporains les plus importants à entendre. Portrait d’un poète qui porte ses utopies en bannière. Pour faire sens. Et renouer l’individu avec son humanité.
(Karine Prost dans Rue du Théâtre. publié le 22 juillet 2010 )

Vous ne serez pas étonnés (enfin, ceux qui connaissent mon goût pour les textes de Jean Pierre Siméon) que je n’aie pas manqué ce spectacle. Ce fut un des grands moments de mon festival. La quatrième fois que je voyais Marie Thomas en scène, et je l’ai trouvée époustouflante, douce et gracieuse dans ce rôle de comédienne et chanteuse…Les textes évoquent les « camarades du dessous de la terre »…Une poésie et une interprétation émouvantes à faire pleurer « jusqu’à l’érosion des paupières »…Et l’espoir car là-dessous, dans les mots et entre les lignes, il y a tant d’humanité…


Parce que je crains que vous ne me trouviez pas totalement objective, voici les liens qui conduisent à la critique des Trois Coups , à celle de Rue du Théâtre, à celle de Froggydelight:
http://www.lestroiscoups.com/article-le-cabaret-de-la-vie-de-jean-pierre-simeon-critique-de-vincent-cambier-off-du-festival-d-avignon-2010-theatre-du-balcon-a-avignon-53773943.html
http://www.ruedutheatre.eu/article/979/le-cabaret-de-la-vie/?symfony=6362658ec609d5dad20edc00f68862f4
http://www.froggydelight.com/article-8834.html

Eh bien! Quelle énergie pour nous apporter tous ces comptes rendus sur un plateau
Et me faire regretter tout ce que je n'ai pas pu voir... Mais je suis content d'avoir vu "Motobécane" et l'adaptation de "L'enfant Bleu".

Marko a écrit:

Eh bien! Quelle énergie pour nous apporter tous ces comptes rendus sur un plateau
Et me faire regretter tout ce que je n'ai pas pu voir... Mais je suis content d'avoir vu "Motobécane" et l'adaptation de "L'enfant Bleu".

Tu devrais développer un petit peu...
Vivement l'année prochaine!