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| Festival d'Avignon | |
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+18Madame B. Epi domreader traversay krys rivela Mordicus Chatperlipopette Aeriale bulle bix229 Marie kenavo Queenie Marko lekhan alaska coline 22 participants | |
Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Lun 26 Juil 2010 - 18:36 | |
| MERCREDI 21 JUILLET Théâtre du Cabestan à 18h45PALATINECe spectacle m’ayant été présenté comme incontournable, je ne l’ai pas contourné…Et je salue la performance de la comédienne, Marie Grudzinski, qui incarne la Palatine(1652-1722), de la jeunesse à la vieillesse. Par l’artifice des vêtements et le travail sur le corps, le résultat est saisissant. Marie Grudzinski s’attache à porter le texte issu de la correspondance de la princesse Palatine avec l’accent qui devait être le sien, celui de son Allemagne natale. C’est la vie à la cour du Roi Soleil qui nous est évoquée, non sans malice. Tout est bien léché, tenu, impeccable…Il m’a manqué des ruptures dans le rythme et aussi de voir surgir parfois un peu d’émotion. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Lun 26 Juil 2010 - 20:02 | |
| Merci pour tous ces comptes-rendus coline ! J'ai noté certains spectacles, peut-être qu'ils passeront dans le coin....J'ai déjà pris un abonnement pour l'année prochaine dans lequel figure Richard II (que tu n'as pas vu) il y a aussi une nouvelle lecture du Voyage au bout de la Nuit (par Jean-François Balmer) - j'espère que ce sera un bon choix. Merci encore... | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Lun 26 Juil 2010 - 20:17 | |
| Quel travail Coline ! C'est gentil de partager, on voit que tu as eu beaucoup de plaisir à voir tout ça. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Lun 26 Juil 2010 - 20:34 | |
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| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Lun 26 Juil 2010 - 23:16 | |
| - domreader a écrit:
- Merci pour tous ces comptes-rendus coline ! J'ai noté certains spectacles, peut-être qu'ils passeront dans le coin....J'ai déjà pris un abonnement pour l'année prochaine dans lequel figure Richard II (que tu n'as pas vu)
Je ferai tout pour le voir à la Comédie de Clermont cet hiver! Nous pourronsdonc en reparler... Et puis il y a ceux qui l'ont enregistré à la télé! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Lun 26 Juil 2010 - 23:17 | |
| - Epi a écrit:
- Quel travail Coline ! C'est gentil de partager, on voit que tu as eu beaucoup de plaisir à voir tout ça.
C'est tout ce qui me passionne Epi...Le théâtre est mon élément...Sans lui, comment ferais-je?... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Lun 26 Juil 2010 - 23:18 | |
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Dernière édition par coline le Lun 26 Juil 2010 - 23:27, édité 1 fois | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Lun 26 Juil 2010 - 23:23 | |
| - coline a écrit:
- Epi a écrit:
- Quel travail Coline ! C'est gentil de partager, on voit que tu as eu beaucoup de plaisir à voir tout ça.
C'est tout ce qui me passionne Epi...Le théâtre est mon élément...Sans lui, comment ferais-je?... Oui, c'est merveilleux une telle passion | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Mar 27 Juil 2010 - 2:50 | |
| - coline a écrit:
@Bulle: Bauchau?...Oui, tu penses bien que nous avons tout fait, Marko et moi, pour ne pas rater ce spectacle adapté de L'enfant bleu... Super. | |
| | | Madame B. Zen littéraire
Messages : 5352 Inscription le : 17/07/2008 Age : 51
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Mar 27 Juil 2010 - 10:09 | |
| Merci Coline pour ce magnifique compte-rendu. On sent bien tout cet amour que tu portes au théâtre. Vivement la suite. Marko, quelques mots? Domreader a écrit: - Citation :
- il y a aussi une nouvelle lecture du Voyage au bout de la Nuit (par Jean-François Balmer)
tu m'intéresses énormément. Tu peux en dire plus. Je n'ai rien trouvé en faisant des recherches sur le net. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Mar 27 Juil 2010 - 18:30 | |
| - Madame B. a écrit:
- Merci Coline pour ce magnifique compte-rendu. On sent bien tout cet amour que tu portes au théâtre.
Je continue alors... MERCREDI 21 JUILLET Cloître des Carmes à 22 heuresPour en finir avec Bérénice Théâtre/Danse. Sous la direction artistique de Faustin Linyekula (danseur, chorégraphe, metteur en scène, performeur, musicien, vidéaste) Musique : Flamme Kapaya" Comment jouer une tragédie dans un pays qui est déjà une tragédie ?" s'interroge un des personnages. Sur le sol des Carmes recouvert de terre rouge, six jeunes comédiens congolais (trois femmes et trois hommes) au visage maquillé de blanc et un danseur (le metteur en scène). Nous sommes transportés à Kisangani en 2010. Une table, six chaises. Une échelle. Un micro sur pied. Un sur la table. Une bâche. Des pierres. Un comédien rappelle que quelques jours avant l'indépendance du Congo belge, un professeur de français avait monté Bérénice. S’élève alors le discours de Lumumba (30 juin 1960). Mais depuis… cinquante ans de drames au Congo (guerres, massacres…). Et des millions de morts ! Combien au juste ? On ne sait plus les compter…Deux millions ? Trois ? Cinq ? Faustin Linyekula, en 2009, portait Bérénice sur la scène de la Comédie-Française. Il reprend la pièce « Pour en finir avec Bérénice ». Et pour cela, il l’amène au Congo où elle est jouée par des comédiens congolais. Au Congo, un demi-siècle après l'indépendance, le français qui régit la vie publique depuis le passé colonial, n’est même pas maîtrisé par 90% des Congolais. Sur scène, avec plus ou moins de bonheur, les jeunes Africains jouent à s’approprier les scènes, avec difficulté et fierté, bonheur, mélangeant parfois le lingala au français, en habits contemporains ou sous des perruques classiques. « La question du français, devenue ma première langue mais langue étrangère, qui n’est pas la langue avec laquelle je parle à ma mère ou à ma grand-mère… Comment le français résistera-t-il à Kisangani à des bouches qui ne le maîtrisent pas ? Comment la tragédie pourra ou non se transformer, prise en charge par des corps et des histoires différentes ? Le français, la langue qui a tué le pays, « nde eboma mboka oyo », c’est ce qu’on entend souvent dans les rues de Kinshasa… Le français ou ceux qui le maîtrisent… Langue officielle, elle dicte tout document administratif, toute déclaration officielle, tout contrat, tout accord privé et régit de la naissance à la mort la vie légale et administrative de chaque Congolais. Pourtant, à peine 10 % d’entre eux la maîtrisent… Que penser d’une démocratie dont la constitution en français ne peut être comprise par l’écrasante majorité de ses habitants ? »(Faustin Linyekula) De larges extraits du texte racinien sont liés par le metteur en scène avec l’histoire du pays. Les interprètes sont parfois dans leur personnage de la pièce, parfois des témoins. Faustin Linyekula, lui, le danseur extraordinaire, évoque de son corps les souffrances de son peuple. Pour en finir avec Bérénice suscite la réflexion sur le sombre rapport qu’entretient le pays anciennement colonisé et son pays colonisateur. Sa politique, sa culture (qui n’était pas celle du pays) demeurent, mais pour une élite qui la maîtrise et a le pouvoir. L’ex-colonisateur se détourne …Tous ont partagé la même patrie, la même histoire mais ils sont devenus des étrangers. « Dans les interstices de l’histoire d’amour triangulaire réunissant Antiochus, Bérénice et Titus, que raconte Racine, j’ai effectivement essayé de glisser une autre histoire, qui commence en 1960. C’est l’histoire des indépendances africaines et des relations compliquées entre colonisateurs et colonisés. Le public pourra par ailleurs entendre pendant le spectacle un enregistrement de Stuart Hall, le grand intellectuel britannique d’origine jamaïcaine qui a été l’un des initiateurs des études postcoloniales dans les universités anglaises. J’ai voulu rendre hommage à Hall en rappelant sa belle réponse à un ami anglais qui s’était étonné de sa présence en Angleterre: “On m’a demandé ce que je venais faire quand je suis arrivé en 1951 en Grande-Bretagne et j’ai répondu : je viens achever le voyage colonial.” (Faustin Linyekula pour « Jeune Afrique ») La mise en scène est d'une extrême rigueur,très simple. La musique aux tonalités africaines de Flamme Kapaya envoûte. Ce n’est pas un spectacle revendicatif, il questionne dans le calme, la mélancolie et avec une grande intelligence sur le fait d'être étranger, sur l’identité, l’altérité. J'ai beaucoup aimé. “Je vis au Congo dans un temps racinien par rapport au pouvoir de Joseph Kabila, disait-il en 2009. Comment parler sans faire de courbettes et sans se faire tuer ? Comment parler de démocratie dans un pays où toute la vie publique est en français ? Une langue que maîtrise seulement 10 % de la population ?”(Faustin Linyekula) Vidéo : ICI! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Mar 27 Juil 2010 - 19:43 | |
| Merci coline pour tous ces comptes rendus! Je vais me fier à tes résumés et à mon instinct pour me préparer mon programme. Une journée c'est si court... - coline a écrit:
- ESPACE ALYA à 13h30
ON NE SAIT PAS Avec Aymeric Pol et Céline Barbarin
Comme je suis abonnée à la lettre d’information du Fonds Henry Bauchau, je savais qu’était jouée une adaptation de L’enfant Bleu. Nous l'avions évoqué sur ce fil.
(...) Je vais essayer d'aller voir cette pièce. Je n'ai jamais lu Bauchau, ce sera une approche indirecte. - coline a écrit:
- MARDI 20 JUILLET
Théâtre du balcon à 22h15
LE CABARET DE LA VIE
Comédie dramatique Textes de Jean Pierre Siméon. Interprétation : Marie Thomas. Accompagnement piano et accordéon : Benoît Ribière. Mise en scène et scénographie de Michel Bruzat
La poésie comme dernier rempart contre l’inhumanité
(...)
Et l’espoir car là-dessous, dans les mots et entre les lignes, il y a tant d’humanité…
« Ce n’est pas le froid qui tue, c’est le manque de tendresse »« Emballez-moi, messieurs…moi je n’ai pas de papiers »
Humanité! voilà qui me décide à opter également pour cette pièce. Autrement j'ai bien noté la pièce de Lorca dont tu as parlé au bar... J'ai très envie de la voir seulement la pièce finie à 12h05 et la pièce sur Beauvoir commence à 12h00. Dilemme... Il y a bien une autre pièce sur Beauvoir mais j'ai l'impression qu'elle est exclusivement concentrée sur son rapport avec Algreen or j'ai lu leur correspondance en long en large et en travers, je préférerai découvrir autres choses d'elle. A voir... J'aimerai bien aussi aller voir la Chute de camus, elle est jouée trois fois. Comme je n'y connais rien saurais-tu si une des trois à des chances d'être meilleure? La chute Compagnie Tétra-Art Mise en scène et scénographie: Raymond Vinciguerra Interprète: Philippe Séjourne La chute Compagnie: Le mot passant Interprète: Alain Daumer La chute Compagnie du Loup Interprète: Jean-Marc Galera Mise en scène-adaptation: Régis Gayrard Et puis j'ai aussi noté Novecento de Barico par la compagnie Vertigo qui me fait très envie vu que j'ai lu le livre il y'a pas longtemps, ainsi que Les bonnes de Genet, Huis clos de Sartre, et le journal d'un curé de campagne de Bernanos qui ont l'avantage d'être jouées le matin. Comment je vais choisir moi Et puis il y a cette fameuse pièce de Shaekespeare avec Denis Podalydès. Je l'ai vu il n'y a pas si longtemps à la comédie française dans l'Avare de Molière. Dur dur la vie. |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Mar 27 Juil 2010 - 22:34 | |
| - Lara a écrit:
- Merci coline pour tous ces comptes rendus!
Je vais me fier à tes résumés et à mon instinct pour me préparer mon programme. Une journée c'est si court...
- coline a écrit:
- ESPACE ALYA à 13h30
ON NE SAIT PAS Avec Aymeric Pol et Céline Barbarin
Comme je suis abonnée à la lettre d’information du Fonds Henry Bauchau, je savais qu’était jouée une adaptation de L’enfant Bleu. Nous l'avions évoqué sur ce fil.
(...) Je vais essayer d'aller voir cette pièce. Je n'ai jamais lu Bauchau, ce sera une approche indirecte. Lara, pour cette pièce comme pour toutes les autres, je te conseille vivement de téléphoner pour pré-réserver. Il te suffira ensuite d'être en avance d'une demie-heure sur l'heure du spectacle pour retirer ton billet. Sur ce site, tu as toutes les informations, les numéros de téléphone, etc... CLIC!Argh...Je repartirais bien avec toi. - coline a écrit:
- MARDI 20 JUILLET
Théâtre du balcon à 22h15
LE CABARET DE LA VIE
Comédie dramatique Textes de Jean Pierre Siméon. Interprétation : Marie Thomas. Accompagnement piano et accordéon : Benoît Ribière. Mise en scène et scénographie de Michel Bruzat
La poésie comme dernier rempart contre l’inhumanité
(...)
Et l’espoir car là-dessous, dans les mots et entre les lignes, il y a tant d’humanité…
« Ce n’est pas le froid qui tue, c’est le manque de tendresse »« Emballez-moi, messieurs…moi je n’ai pas de papiers »
- Lara a écrit:
- Humanité! voilà qui me décide à opter également pour cette pièce.
C'est un cabaret poétique (chansons et textes de Jean Pierre Siméon ) et c'est très chouette...Je te le recommande vivement... Réserve aussi... - Lara a écrit:
- Autrement j'ai bien noté la pièce de Lorca dont tu as parlé au bar...
Erendira n'est pas de Lorca mais de Garcia Marquez. Je n'ai pas encore eu le temps d'en parler mais ce fut un très grand coup de coeur. Pas seulement pour moi. C'est magnifique! - Lara a écrit:
- J'ai très envie de la voir seulement la pièce finie à 12h05 et la pièce sur Beauvoir commence à 12h00.
Dilemme... Il y a bien une autre pièce sur Beauvoir mais j'ai l'impression qu'elle est exclusivement concentrée sur son rapport avec Algreen or j'ai lu leur correspondance en long en large et en travers, je préférerai découvrir autres choses d'elle. A voir... Je te donne mon avis...Tu n'es pas obligée de le suivre... Plutôt Erendira que Beauvoir... Beauvoir, tu l'as lue, tu la liras encore ... Erendira, tu pourras lire aussi bien sûr...mais le spectacle est d'une grande beauté. - Lara a écrit:
- J'aimerai bien aussi aller voir la Chute de camus, elle est jouée trois fois. Comme je n'y connais rien saurais-tu si une des trois à des chances d'être meilleure?
La chute Compagnie Tétra-Art Mise en scène et scénographie: Raymond Vinciguerra Interprète: Philippe Séjourne
La chute Compagnie: Le mot passant Interprète: Alain Daumer
La chute Compagnie du Loup Interprète: Jean-Marc Galera Mise en scène-adaptation: Régis Gayrard Je n'ai pas vu ces trois spectacles, je ne puis rien te conseiller...Va voir si tu trouves des critiques sur le Net, on ne sait jamais... - Lara a écrit:
- Et puis j'ai aussi noté Novecento de Barico par la compagnie Vertigo qui me fait très envie vu que j'ai lu le livre il y'a pas longtemps, ainsi que Les bonnes de Genet, Huis clos de Sartre, et le journal d'un curé de campagne de Bernanos qui ont l'avantage d'être jouées le matin.
Comment je vais choisir moi Eh oui, c'est infernal Avignon pour ça...l'embarras du choix...parmi le meilleur et le pire!...Renseigne-toi un peu pour ne pas perdre ta journée et ton argent... Je ne suis pas allée voir ces pièces-là. Je peux te recommander par contre tout particulièrement Onysos le furieux (de Laurent Gaudé) et Une minute encore (texte de CharlotteDelbo) - Lara a écrit:
- Et puis il y a cette fameuse pièce de Shaekespeare avec Denis Podalydès. Je l'ai vu il n'y a pas si longtemps à la comédie française dans l'Avare de Molière.
N'aie pas de regret...Tu aurais eu très peu de chance d'avoir une place... Mais ce sera fini! | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Mer 28 Juil 2010 - 11:57 | |
| - Madame B. a écrit:
- Merci Coline pour ce magnifique compte-rendu. On sent bien tout cet amour que tu portes au théâtre. Vivement la suite.
Marko, quelques mots? Domreader a écrit: - Citation :
- il y a aussi une nouvelle lecture du Voyage au bout de la Nuit (par Jean-François Balmer)
tu m'intéresses énormément. Tu peux en dire plus. Je n'ai rien trouvé en faisant des recherches sur le net. Voilà tout ce que j'en sait : Adaptation de Nicolas Massadau, Production : Théâtre Les Gémeaux, Sceaux, Scène Nationale. - Lien du site, ici - Les deux déclencheurs ont été Céline et Jean-François Balmer ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Festival d'Avignon Mer 28 Juil 2010 - 14:40 | |
| - coline a écrit:
- ON NE SAIT PAS
Avec Aymeric Pol et Céline Barbarin
J’ai adoré…J’ai pleuré devant tant de tendresse, devant les crises d’Orion et les espoirs des deux protagistes…Mais l’espace scénique est minuscule. Alors on rêverait pour les deux comédiens qui incarnent avec tant de justesse et d’émotion la relation entre les personnages d’Orion ("un homme qui ne peut être ni avec les hommes, ni avec les animaux" et "prisonnier de rayons paralysants") et de sa "sa psycho-prof-un-peu-docteur", d’une grande scène qui donne la place à la création artistique du patient.
J’ai eu l’occasion de discuter quelques jours plus tard avec la comédienne qui m’a parlé des difficultés qu’ils eurent à transposer le spectacle dans ce lieu-là (ah ! les scènes sont chères en Avignon !) mais aussi de l’enthousiasme qui les a poussés dans ce projet. "L'enfant bleu" ou Orion dans le labyrinthe du minotaure. "On ne sait pas" se recentre par rapport au roman sur les rencontres entre Orion, jeune homme psychotique au comportement autistique, et la psychanalyste qui l'accompagne dans un hôpital de jour. Cette histoire s'inspirant du propre travail d'Henri Bauchau avec ses patients et notamment avec ce personnage bien réel qu'il a intégré dans un programme d'art thérapie pour lui permettre de s'exprimer et de devenir un artiste à part entière. La pièce montre très bien la désorganisation psychotique d'Orion, le chaos intérieur à forte tonalité hallucinatoire qui le fait souffrir et altère sa relation aux autres. La thérapeute tente d'aider Orion à transformer son vécu hallucinatoire qui l'emprisonne à l'intérieur de lui-même en récit mythologique pour qu'il puisse donner un sens à ce qui le traumatise et l'apprivoise en l'extériorisant. Affronter le minotaure en trouvant le chemin tracé par Ariane apparaissant comme une possible voie vers la guérison. Le labyrinthe étant bien sûr le symbole de l'inconscient et des épreuves psychiques à affronter et le "on" pouvant allors devenir "je". Le comédien est convaiquant sans caricaturer les stéréotypies gestuelles d'un autiste. Il nous fait éprouver physiquement le mal être que cela génère et l'exaltation, l'urgence même, qu'il trouve dans la création. Les scènes où il dessine frénétiquement sont fantastiques. Il se métamorphose et l'angoisse retombe progressivement. Bauchau prête à la psychanalyste des blessures personnelles qui aident à comprendre son investissement particulièrement intense envers Orion. Relation à la fois maternante (elle qui a perdu un enfant et sa propre mère très jeune) et presque de séduction. C'est aussi une belle histoire d'amour finalement. La comédienne passe par différents registres de l'empathie à la frustration, de la résignation à l'espoir. Elle est excellente. La seule réserve à mon sens ne concerne pas la pièce elle-même mais le propos. Cette idée que le vécu hallucinatoire du psychotique et le récit mythologique entretiennent des correspondances troublantes me semble très juste mais malheureusement de façon bien plus archaïque le plus souvent. Ils sont bien peu à avoir une telle richesse imaginative et même si l'art est un moyen merveilleux de sublimation de ces angoisses, il est bien impuissant à les libérer davantage de leur mal. La psychanalyse a été souvent remise en cause dans le domaine de l'autisme et de la psychose infantile au bénéfice de programmes comportementaux probablement plus pertinents car de nature à mieux stimuler les champs cognitifs encore opérationnels. Cette belle histoire peut induire un malentendu et donner l'illusion que la pensée autistique peut se libérer par l'imagination. Je n'y crois pas trop mais je trouve l'expérience intéressante et utile en complément des autres approches. Bauchau est vraiment un auteur à découvrir et à suivre. C'est un poète et un humaniste. Cette pièce lui rend un bel hommage qui mérite de toucher le plus grand nombre. | |
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