Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Marie
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptySam 15 Déc 2007 - 5:40

Citation :
Sally Vickers L’ange de Miss Garnet
Et l'histoire du livre de Tobie! Sympathique roman...
La couverture du livre est un tableau de Vittore Carpaccio.

Voyages Virtuels - Page 3 Miss_g10
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Marie
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptySam 15 Déc 2007 - 7:41

dur, dur, de retrouver des livres dans mon fouillis!
Mais ça y est ! Pour Venise, moi je rajouterais un livre d'un écrivain russe, Iouri Bouïda, Yermo.
Et comme je suis incapable de parler d'un livre longtemps après lecture, je copie la quatrième de couverture:

La vie de l'écrivain américain George Yermo forme une extraordinaire matière romanesque. Né Guéorgui Yermo-Nicolaïev, en 1914, à Saint-Pétersbourg dans une famille de la grande aristocratie russe, il est élevé à New Salem en Nouvelle-Angleterre, sous le signe de Melville, d'Emily Dickinson et d'Henry James, tous originaires de cette région encore empreinte des valeurs puritaines des fondateurs des Etats-Unis. Après de brillantes études, une déception amoureuse le pousse à devenir correspondant pendant la guerre d'Espagne, et ses articles le rendront célèbre. Puis, au début des années cinquante, après une brève carrière d'universitaire, c'est la visite d'un palais qui changera le cours de son existence : le palazzo de la famille Sanseverino à Venise lui apparaît comme la matérialisation de la maison de tous ses rêves d'enfant. Le palais, son passé et ses secrets, et Lise, sa propriétaire, seront désormais au centre de sa vie. Yermo est une vaste réflexion sur la création, et un très bel hommage à Nabokov. C'est un livre riche, foisonnant, comportant des digressions sur la peinture, le théâtre et le cinéma, la philosophie et l'esthétique, les littératures russe et américaine, mais c'est surtout l'originalité du personnage principal, fascinant, qui en fait un texte convaincant d'un bout à l'autre.
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kenavo
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptyDim 16 Déc 2007 - 16:23

Je suis en train de lire « L’épopée du jazz » de la collection Découverte Gallimard, et je voulais vous emporter dans le sud de l’Amérique – et naturellement dans la ville où on aime dire que le jazz a vue son jour : Nouvelle Orléans. Mais en recherchant des Photos pour mettre avec le texte de Nathalie H. de Saint Phalle, je me suis rendue compte que les conséquences du hurricane ‘Katrina’ sont pour une certaine part de la population de cette ville tellement révoltantes qu’il m’est impossible de parler de cette ville sur ce fil.
On reste quand même dans le sud – dans une ville que je trouve aussi très charmante et jolie :

Hotel de Soto (détruit), Savannah (photo à droite montre un Bed an Breakfast au Savannah de nos jours Voyages Virtuels - Page 3 Dsotoh10 Voyages Virtuels - Page 3 Savann10

Citation :
Journal de Julien Green, 28 janvier 1934 : « De nouveau à Savannah, sous un faux nom cette fois, pour être libre. J’ai fait le calcul qu près de deux cents personnes m’étaient apparentées, dans cette ville. Le jour, des lunettes noires me protègent assez bien. Hier cependant, je me suis trouvé nez à nez avec un de mes cousins, au coin d’une rue. J’ai lu dans ses yeux qu’il me trouvait une ressemblance étonnante avec moi-même, mais je n’ai pas bronché, j’ai continué ma route, comme un somnambule. »


Proposition de study
John Berendt, Minuit dans le jardin du bien et du mal

qui était la base pour Clint Eastwood de tourner un film avec Kevin Spacey, John Cusack et Jude Law
(dans ce cas, le livre est essentiellement meilleure – mais le film est néanmoins jolie à voir)
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kenavo
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptyMar 18 Déc 2007 - 22:50

Chatperlipopette et Bibliomane vont en vacances. Le reste des Parfumés aussi Very Happy
Pour autant de monde je n’ai pas pu trouver un hôtel à Agadir – mais on va quand même rester à proximité

La Mammounia, Marrakech
Voyages Virtuels - Page 3 Mar-ho10 Voyages Virtuels - Page 3 128-2810

Citation :
Aussi étrange que cela puisse paraître, la Mamounia ne se souvient pas des écrivains qu’elle a – certainement – accueillis [...] Tout aussi étrange, les écrivains n’ont guère évoqué la Mamounia.. qui fut pourtant l’un des hôtels les plus extraordinaires jamais créés, dans l’une des villes les plus ensorcelantes.. comme ci c’était d’une telle évidence qu’il n’est pas nécessaire de l’écrire [...] J’imagine, traversant le hall, les salons et les jardins, les plus voyageurs des écrivains… Larbaud, Loti, Morand, Maugham, Green, Soupault, Hemingway, Kessel, Yourcenar.. ou entrer et sortir, le temps d’un verre, Burrougs et Gysin.. La moitié d’entre eux a bien dû parvenir jusqu’ici..
Voyages Virtuels - Page 3 Marocm10 Voyages Virtuels - Page 3 Marrak10

Proposition de study Elias Canetti, Les voix de Marrakesch, Journal d'un voyage drunken
(et pour le plus grand soulagement de Marie - pas de film cette fois-ci Wink )
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Marie
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptyMer 19 Déc 2007 - 19:06

Citation :
J’imagine, traversant le hall, les salons et les jardins, les plus voyageurs des écrivains… Larbaud, Loti, Morand, Maugham, Green, Soupault, Hemingway, Kessel, Yourcenar.. ou entrer et sortir, le temps d’un verre, Burrougs et Gysin.. La moitié d’entre eux a bien dû parvenir jusqu’ici..

Je suis allée plusieurs fois à Marrakech ..la première fois logeant à 6 dans une chambre avec des toilettes à la marocaine dans le couloir , et mangeant des soupes sur la place Jemma El Fna
Voyages Virtuels - Page 3 Jm510

La dernière fois à la Mammounia. Et il n'y avait pas d'écrivains ( du moins je n'en ai pas vus), mais Yves Saint Laurent avec ses petits chiens et ses très très jeunes petits compagnons, et quelques hommes d'affaire entourés de somptueuses jeunes filles, qui aboyaient leurs ordres de placements dans leur portable au bord de la piscine et dérangeaient mes lectures...
Evil or Very Mad
Devinez quels sont mes meilleurs souvenirs....
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Ella
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptyJeu 20 Déc 2007 - 14:02

Trouvé hier dans Journal d'un lecteur d'Alberto Manguel :

« Le Palliser Hotel à Calgary, a des allures européennes incongrues dans ce décor du Middle West, on le croirait sorti d’un roman de Henry James. Assis dans un fauteuil de velours rouge entre les palmiers en pots, j’observe les entrées et sorties des personnages d’une histoire. »

Voyages Virtuels - Page 3 20740410 Voyages Virtuels - Page 3 T11-1810


Calgary :

Voyages Virtuels - Page 3 Calgar10
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptyJeu 20 Déc 2007 - 14:37

Merci Ella
Depuis un certain moment - quand je lis le nom d'une ville - je regarde dans le livre de Nathalie H.de Saint Phalle s'il y a des hôtels littéraires Very Happy


Dernière édition par kenavo le Ven 4 Nov 2011 - 14:36, édité 1 fois
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Marie
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptySam 22 Déc 2007 - 0:59

Calgary, cela me fait penser à la route Calgary -Edmonton, qui passe par Banff et Jasper, une merveille...Et aux ours!!! Si vous croisez un ours, grimpez à un arbre et attendez, nous disait-on. Ben voyons.... Cool

Un hôtel qui n'est pas dans le livre de Nathalie de Saint Phalle, c'est l'hôtel Oloffson , à Port-au-Prince, Haïti.
Voyages Virtuels - Page 3 Hotel-10

Du 1er au 4 décembre a eu lieu à Port-au Prince le festival Etonnants voyageurs
ICI

Et sur le site d'Etonnants Voyageurs, on trouve ceci:

Etonnants Voyageurs… Où êtes vous ?

Cher amis,

J’ai eu cette idée à Port-au-Prince, en déjeunant dans la somptueuse résidence de l’ambassadeur de France, ce qui m’a rappelé un peu certains romans anglais. Au loin, la rumeur de Port-au-Prince. Et plus tard dans la voiture qui nous conduisait à l’aéroport, je l’ai proposée à un Michel Lebris enthousiaste. La voilà. Pour avoir des nouvelles des uns et des autres éparpillés sur la planète, il suffirait de répondre à une simple question : Où êtes-vous ? On peut répondre en une phrase ou une page. On sait depuis un moment que « Où êtes-vous ? » n’est jamais trop loin de cette question plus intime : « Où en êtes-vous ? » C’est à vous de savoir. Tout cela reste assez vague pour donner la pleine liberté à tout le monde. Tout billet devrait commencer par une description de l’endroit où l’on est. Et du moment que l’on vit. On privilégie un chaud présent. Depuis l’apparition du portable ce sont les deux questions qui reviennent : Où êtes-vous ? Que faites-vous ? Répondez-y.

"J’écris ce premier billet près d’une fenêtre, à Montréal, qui donne sur une rue enneigée. Il fait beau. Je corrige un roman. Pas loin d’une tasse de thé vert. Un téléphone mobile, mon agenda. Le bruit mou des voitures sur la neige. Je pars tout à l’heure pour Ottawa. Mais avant, je dois subir deux petites fêtes de noël. On boit, on cause et on se disperse. Tout le monde déteste ça, mais on n’y coupera. J’apporte un livre pour le voyage en autocar. Je vais traverser un paysage féérique. Cette neige fraîche sur les arbres. C’est en ville que cela se gâte. Nous sommes en ce moment à l’entrée de cette longue nuit hivernale qui va durer six mois pendant lesquels personne ne viendra nous voir à part quelques masochistes et deux ou trois sadiques. On se terre. On mange beaucoup de viande car les maigres ne passeront pas l’hiver. On s’accouple pour la saison, car les célibataires non plus ne verront pas le printemps. Et on ne sort pas avant le premier écureuil. Bien sûr que je blague (je n’ai pas envie de me mettre tout un peuple à dos).
Et vous ? Où êtes-vous ?"

Affection,

Dany Laferrière




Les réponses
ICI
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptyJeu 27 Déc 2007 - 8:38

Il y a un fil rouge dans l’idée de vous emmener avec moi à Dublin.
Tout d’abord aux moments où je n’arrive pas à lire des livres, j’aime bien la poésie. Et en feuilletant le livre de Nathalie de Saint Phalle, je suis tombée sur le nom d’un de mes poètes préférés – William Butler Yeats. Il est non pas seulement l'auteur d’un de mes poèmes préférés – mais en plus ce poème est mentionné dans le film 84, Charing Cross Road que j’ai mis au cercle.

He Wishes For Cloths of Heaven
By W B Yeats

Had I the heavens’ embroidered cloths,
Enwrought with golden and silver light,
The blue and the dim and the dark cloths
Of night and light and the half-light,
I would spread the cloths under your feet:
But I, being poor, have only my dreams;
I have spread my dreams under your feet;
Tread softly because you tread on my dreams.
drunken


Nous voilà donc à Dublin, Hôtel Nassau (disparu)

Citation :
Joyce a vingt ans lorsqu’il croise Yeats dans la rue. [...] « J’ai vingt ans. Quel âge avez-vous ? » Yeats lui indiqua son âge en se rajeunissant d’une année. Joyce soupira : « Tant que ça ! C’est bien ce que je pensais. Je vous ai rencontré trop tard. Vous êtes trop vieux ». Yeats avait trente-sept ans.
Sans le moindre ressentiment, Yeats invita peu de temps après Joyce à dîner à l’hôtel Nassau. Leur amitié ne se démentit pas et à la mort de Yeats, Joyce reconnut son éblouissante imagination, et qu’il avait été un plus grand écrivain que lui-même, un hommage qu’il ne rendit à nul autre contemporain.
Voyages Virtuels - Page 3 Dublin10 Voyages Virtuels - Page 3 I0220d10

study Mon coup de coeur irlandais - John Banville.. ❤
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptyJeu 3 Jan 2008 - 17:45

En ce qui concerne New York, je dirais, que je vais certainement encore au cours de ce fil revenir sur d’autres hôtels – mais puisque je suis en train de lire (entre autre) Antonio Munoz Molina « Fenêtres de Manhattan » et il mentionne le Plaza – je vais commencer par celui-là

New York, Plaza Hotel

Voyages Virtuels - Page 3 Ny-00110 Voyages Virtuels - Page 3 05012610

Du livre de Nathalie de Saint Phalle :
Citation :
À l’extrême opposite des beat du Mills : les beautiful peoples réunis lors du bal masqué donné par Truman Capote le 28 novembre 1966. Avec les droits d’auteurs de De sang-froid, l’idole de la Jet Set, comme Fitzgerald le fut un demi-siècle avant lui dans ces mêmes salons du palace néo-Renaissance, invita six cents de ses intimes à danser avec lui. De sang-froid également, dans les mois puis les années qui suivirent cette soirée, peut-être « la plus importante du siècle », l’écrivain le plus snob et mégalomane, assassina punitivement ses contemporains… « Je peux briser la vie de n’importe qui à New York si j’en ai envie », et l’envie ne lui fit jamais défaut…. « Je ne suis pas un saint. Je suis un alcoolique. Je suis un drogué. Je suis un homosexuel. Je suis un génie. » Le génie des ragots empoisonnés, des commérages inoculés de manière virale, des secrets divulgués, de la délation incendiaire, la provocation suicidaire. L’être, s’y étant esquinté, ne fit pas long feu. Ses livres, irréprochables, si l’on s’en tient au style, ne survivront sans doute pas tous pour l’éternité à ses prières, exaucées ou pas, mais exécutées avec l’assurance de ses pas de danse dans la salle de bal du Plaza.


Et Antonio Muñoz Molina nous emmène pas trop loin du Plaza pour faire l’observation suivante :

Dans cet angle, à quelques pas de la circulation et du luxe de la Cinquième Avenue, face à la masse opulente de l’hôtel Plaza avec ses tourelles, ses mansardes et ses toits d’ardoise, se trouve une œuvre de Juan Muñoz qui s’intitule Conversation :
Voyages Virtuels - Page 3 Photo_10
cinq personnages plus petits que des hommes avec des têtes très semblables entre elles, aux traits vagues, au crâne dénudé, qui font beaucoup penser à des moines ou à des bouddhistes à cause de l’espèce de tunique dont ils sont vêtus et qui s’ouvre vers le bas en un envol de jupons, ces personnages se terminent non pas par des jambes ou des pieds, mais par des formes sphériques, très larges, comme la base pesante de culbutos. Les détails du bronze sur les traits des visages, sur les vêtements, sur les mains, sont aussi délicats et fragiles que de la cire modelée. Deux personnages se penchent l’un vers l’autres, comme s’ils se parlaient à voix basse, et l’un d’eux a le cou entouré d’un câble d’acier sur lequel un autre personnage plus ramassé semble tirer, comme s’il tirait sur des rênes. Les mains font figées dans des attitudes statiques d’étonnement, comme celles des moines chartreux qui sur les tableaux de Zurbarán contemplent un miracle, une apparition divine. Un des personnages, plus à l’écart, presque entièrement vertical, paraît observer les autres à une certaine distance, refusant sa confiance à ceux parmi lesquels il n’est pas admis, on peut-être isolé dans la dignité d’une possible primauté. Le sol est couvert de feuilles jaunes tombées après la pluie de la veille au soir et les gens passent à côté des personnages sans s’arrêter, sans leur prêter attention, ou mettant en pratique leur capacité de ne pas regarder ce qu’ils ne veulent pas voir, gens affairés qui vont à leurs occupations, ou faire des courses dans la partie la plus riche de la Cinquième Avenue, bien protégés du froid par des bonnets de laine ou de fourrure, des pardessus épais, des couvre oreilles, par leur expression de dure résistance solitaire à l’hiver. Si près de toute cette agitation, en suspens dans un no man’s land entre la circulation et la tranquillité du parc, les personnages de Juan Muñoz s’entremêlent non seulement par leur disposition et les gestes immobiles que le sculpteur a décidé pour eux, mais ils changent aussi quand on s’approche ou s’éloigne, quand on tourne autour d’eux pour découvrir de nouvelles perspectives, et il y a en eux quelque chose d’une danse paralysée ou d’un conciliabule d’êtres apparentés à l’espace humaine mais très différents, faits d’une autre matière, à une échelle qui n’est pas assez réduite pour les rendre irréels comme des pantins, mais qui pourtant rend impossible toute identification, toute familiarité. S’ils étaient à peine un peu plus grands, ils seraient comme nous ; plus petits, ils auraient la nature inoffensive des figurines que l’on peut ranger dans une vitrine. Mais leur condition est si évasive que, pour autant qu’on les regarde, ces présences de bronze concertées nous échappent, s’enfuient vers leur danse de culbutos, ou de moines, de derviches tourneurs ou d’âmes du purgatoire, dans laquelle chacune établit un lien secret et changeant avec les autres, avec la lumière du jour, avec les feuilles qu’emporte le vent, avec le bruit de la ville autour d’elles. Au milieu de tout cela, tangibles et pourtant lointains, glacés sous la main, les personnages de Juan Muñoz restent enfermés dans la cloche de verre invisible de leurs conversations et de leurs mystérieuses grimaces. Mais le plus étrange est de penser que cet homme qui les a imaginées et leur a donné forme est mort, sa jeune vie se révélant aussi fragile que les gestes apeurés de ces êtres à la fois masculins et féminins, vivants et morts, inertes et, à mesure que l’on tourne autour d’eux, mobiles, comme une ronde de fantômes.
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptyMer 9 Jan 2008 - 15:24

Il y a quelques jours, j’ai participé au fil consacré à Stefan Zweig. À cause de cette discussion, j’ai repris le livre avec les nouvelles de cet auteur et me suis remis en lecture de ses œuvres.
Et quand on prend le livre de Nathalie de Saint Phalle, on voit qu’avec le nom Zweig on a l’embarras du choix – 21 citations dans différents chapitres.
J’ai donc choisi le lieu qui est celui dans « Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme » :

Monaco

Voyages Virtuels - Page 3 Casino10 Voyages Virtuels - Page 3 Monaco10

Citation :
Les Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, de Stefan Zweig, se déroulent à Monaco, avec pour décor le Casino, la gare, un hôtel et une église, dans un paysage de riviera de lendemain de jour d’orage, où la « beauté s’exalte, où elle surgit avec passion, où elle fait crier avec énergie ses couleurs vives, fanatiquement étincelantes, où elle vous lance à la tête victorieusement la richesse bariolée de ses fleurs, où elle éclate et brûle de sensibilité ».
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptyMer 16 Jan 2008 - 20:36

Après avoir lu un livre d’un auteur canadien, je me suis dit que j’aurais bien envie de faire un petit voyage dans ce pays.
(D’ailleurs – l’auteur canadien est aussi parmi les Parfumés – Guillaume Vigneault – et j’ai aimé beaucoup son "Chercher le vent" - qui est sorti il y a très peu en poche ! Il y a quelques semaines j’ai pu acheter son premier roman « Carnets d’un naufrage » et j’ai reconnu sa voix, son style… je suis curieux pour la suite de ce jeune auteur)

Château Lake Louise (Lake Louise, Alberta)

Voyages Virtuels - Page 3 Clacha10 Voyages Virtuels - Page 3 Chlake10

Citation :
Rupert Brooke, jeune poète « néo-païen » loin de Rugby et de Cambridge, s’en est plaint, lors de son voyage à travers les Etats-Unis et le Canada, de mai à octobre 1913. S’il est saisi par l’extraordinaire beauté des espaces canadiens, il l’est tout autant par ce désert spirituel….
« Une solitude candide s’impose avant tout autre détail de la vie sauvage. L’âme se dilate, s’élargit sans frontières. Il n’y a personne, il n’y a jamais personne aussi loin que ces collines et ces lacs se souviennent. Personne ne les pense, personne ne les traduits. Ils n’ont pas d’histoire, ils n’ont pas de nom (…). Un jour, peut-être, seront-ils vêtus de mémoire, d’amour et d’allées et venues. Aujourd’hui ils attendent leur Wordsworth ou leur Acropole pour recevoir leur âme et leur identité »
[...]
Citation :
Le voyageur qui arrive aujourd’hui au Château Lake Louise, immense observatoire tourné vers le lac, les cimes et les glaciers, n’est plus le premier arrivant. Le fantôme de Rupert Brooke l’y attend. Ceux qui le croisèrent au cours de l’été 1913, deux ans avant qu’il soit tué en Grèce, à 28 ans, lors des combats de Scyros, furent tous plus ou moins fascinés par sa beauté… « Le jeune homme le plus beau que j’ai jamais vu » écrivit l’éditeur de l’Atlantic Monthly de Boston, avant d’évoquer la perfection de ses traits…
Voyages Virtuels - Page 3 Rupert10

Et en français j’ai trouvé le texte suivant (source : LIRE)
Citation :
Enfoncé lord Byron! Jamais poète n'eut autant que Rupert Brooke le physique de l'emploi, au point qu'il n'avait même pas besoin d'écrire pour s'imposer. L'évidence de son génie sautait aux yeux. Ses photos autant que ses vers témoignent qu'Oscar Wilde s'est trompé en prétendant que «la beauté finit quand l'intelligence commence». Brooke avait tous les atouts dans son jeu, y compris la grâce de mourir avant trente ans pour entrer tout droit dans la légende. De Virginia Woolf à Mrs. Thatcher en passant par Winston Churchill il n'a cessé d'embobeliner son monde. «Est-ce à cause de toi qu'il m'attire si extraordinairement?», demande André Gide à Mme Van Rysselberghe qui fut leur maîtresse à tous deux. Et le séducteur d'avouer, faussement modeste: «Je fus un si grand amant.» En effet on ne compte plus ses conquêtes (des deux sexes) et l'on devine parfois sa lassitude «d'être aimé à ce point». La guerre de 14 lui fournit l'occasion de prendre ses distances en l'expédiant aux Dardanelles où la septicémie l'emportera en trois jours. On l'enterrera à Skyros, dans l'île d'Achille, son rival à la course. Et sa patrie en fera une sorte de Peter Pan héroïque, mâtiné de dieu grec. Que dire de son oeuvre? Sa musique ne passe guère en traduction mais la juxta (mise en regard du texte original) permet de l'entendre chanter sa nostalgie de Cambridge, l'odeur de l'eau, le goût du miel, l'art de savourer les choses une à une, voire même les plaisirs de l'amour.
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptyVen 25 Jan 2008 - 21:42

Vous le savez déjà - quand j'ai envie d'alimenter ce fil, c'est qu'il y a une 'cause' derrière.. et en fait, aujourd'hui j'ai parlé avec Bix d'un auteur espagnol que je viens seulement de découvrir et il est né à Majorque.. alors pourquoi ne pas faire une petite escale par là?? Very Happy

Voyages Virtuels - Page 3 Aussic10 Voyages Virtuels - Page 3 Home_010

Hôtel Formentor (Fermentor, Puerto de Pollensa, Majorque
Citation :
L’hôtel Formentor né peu après du désir d’Alain Diehl, un Argentin argenté qui perdit dans l’entreprise une grande partie de sa fortune, n’avait cure de recevoir des clients qui eussent pu couvrir les frais de leur séjour. Seul l’esprit comptait. Diehl invita ainsi, durant sept années, des artistes, des écrivains et des philosophes, pour des « semaines de la Connaissance » ou des séjours individuels… Isolé, entouré d’une pinède descendant jusqu’à la plage, il devint un havre d’élégance et d’intelligence, où se retirèrent un moment Churchill, Keyserling, Kessel, Francis de Miomandre, et Montherlant…
study un livre qui m'a bien plu:
Voyages Virtuels - Page 3 Xyz12

Citation :
Présentation de l'éditeur
Eté 1940. Leonor, épouse d'un haut dignitaire républicain fusillé à la fin de la guerre d'Espagne, et sa fille Camila sont envoyées en exil forcé sur la petite île de Cabrera, au sud des Baléares. Pour seule compagnie, elles auront une brave cantinière râleuse, son mari alcoolique, un pêcheur solitaire hanté par de lointains souvenirs, un mystérieux et séduisant ermite allemand et un détachement militaire terrorisé par une éventuelle attaque de la marine anglaise. Entre temps, à Majorque, un homme reçoit de la part des autorités l'ordre de se rendre à Cabrera pour exécuter une mission susceptible de lui permettre de racheter les fautes de son troublant passé. Un été à Cabrera est une ode splendide à l'énergie inépuisable avec laquelle les femmes et les hommes se relèvent après les coups cruels infligés par le destin.
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptySam 26 Jan 2008 - 12:13

Je ne suis pas une grande lectrice de récits de voyage mais j'ai lu, il y a quelques années "La route du thé et des fleurs" de Robert Fortune (je peux le cercler si cela intéresse)

Voyages Virtuels - Page 3 5119sg10

Une rencontre fascinante avec une vie quotidienne des ports chinois et la découverte des paysages théiers!

Ici Le Yunnan....on dirait un tableau

Voyages Virtuels - Page 3 Terrac10
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 EmptySam 26 Jan 2008 - 12:16

Ouh ce livre m'intéresse Chappy aime
Je suis allée visiter le Yunnan, c'est effectivement une très belle province chinoise !
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MessageSujet: Re: Voyages Virtuels   Voyages Virtuels - Page 3 Empty

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