Chroniques de la vie quotidienne

aériale a écrit:

Par contre j'hésitais pour la pièce de Elza Zylberstein et si elle passe encore quand j'y retourne je fonce!

Fonce!
Je ne sais pas si c'est du grand art. Elle n'est pas parfaite. Au début de la pièce, elle était si tendue qu'elle a eu du mal à rentrer dans son personnage. Mais une fois qu'elle y fut! Ouaou! Elle est si entière, elle est vivante, elle est touchante. Je t'explique pas ce qu'elle donne, elle doit être vidée après de pareilles représentations. Il n'y a qu'à regarder ses mains pour comprendre. Celles-ci débordent de sentiments.
Je ne sais pas si cela te plaira.
Mais moi je sais qu'elle m'a touché, le reste ne compte pas.

Clown a écrit:

Je vais démolir le mythe et aller voir cette expo ^^

bix229 a écrit:

Lara par çi Lara par là...

Un oeil par çi trois pas pas par là

Zazie Zazie, la revoilà !

Je n'ai pas le culot de la fille de Queneau.
J'aimerai.

Coucou Bix.

Clown a écrit:

Le 15e (allez-y, riez)
C'est juste le syndrome "flemme gluante des vacances" en ce moment, en fait.
Sinon il m'arrive même de m'aventurer jusque dans le 18e pour acheter des livres

Bon si tu as des noms de bar sympa dans le 15ème, je prends.
On a cherché... pas facile !

Vraiment très sympa tes impressions sur Paris Lara
Et je suis contente que tu te sois décidée à aller voir Elsa Zylberstein et surtout qu'elle t'ait plue

@ Lara
Merci pour les impressions à bâtons rompus de ton séjour à Paris. C’est super et 5

@ Clown
Le 15e n’est pas si horrible, l’arrondissement est très grand, j’y ai vécu pendant mon dernier périple parisien (8 ans) au milieu du village suisse

Maline a écrit:

@ Clown
Le 15e n’est pas si horrible, l’arrondissement est très grand, j’y ai vécu pendant mon dernier périple parisien (8 ans) au milieu du village suisse

Je ne le trouve pas horrible, loin de là, c'est pour ça que je rechigne à en sortir
(le "allez y, riez" faisait référence à ma flemme de bouger jusqu'au 8e... au moins 5 ou 6 stations de métro dites voir!)

Lara a écrit:

Je ne sais pas si c'est du grand art. [...] Elle est si entière, elle est vivante, elle est touchante. Je t'explique pas ce qu'elle donne, elle doit être vidée après de pareilles représentations. Il n'y a qu'à regarder ses mains pour comprendre. Celles-ci débordent de sentiments.
[...]moi je sais qu'elle m'a touché, le reste ne compte pas.

Très joli ce que tu dis de cette comédienne...J'aime bien sa sensibilité mais je ne l'ai jamais vue sur scène (seulement au cinéma, ou sur des plateaux de télé)...Uneamoureuse des livres elle aussi!...

Ton programme parisien a été bien rempli...
Merci du partage!

La maison de mon père était vieille et vétuste.
Mais elle était vaste et accueillante...
Pendant de longues années, elle fut un refuge pour quelques personnes d' age incertain.
Je n' ai jamais très bien compris comment ils étaient arrivés chez nous.
Une force mystérieuse semblait les avoir attirés jusque là.
Qui étaient-ils ?
Des gens de rien, sortis de nulle part.
Des etres provisoires, de passage et qui semblaient s' excuser d' etre simplement là.
Des etres dépareillés, bléssés, naufragés, en manque de tout.
Tellement semblables en fait.

Pour l' enfant que j' éais, il faisaient partie du paysage. Une sorte de famille d' élection.
Ils étaient là et trop heureux d' y etre. Donnaient un coup de main à mon père au jardin, notre seule ressouce.
Ils faisaient de leur mieux. Parlaient ou gardaient le silence. Souriaient
maigrement.
Un verre de vin, une tasse de café, une partie de boules, et ils rentraient
chez eux en fin de journée.

En fin de compte, je comprends aujourd' hui pourquoi ils venaient chez nous.
Mon père était pauvre, comme eux. Ils venaient un jour, et racontaient
ou non leur pauvre histoire.
Mon père les écoutait et ne leur posait pas de question.
Je crois qu' ils se sentaient utiles à nouveau. Vivants et dignes...
Quelque chose comme ça.
La chaleur humaine est la seule chose qui meme divisée reste toujours
entière.

Quand mon père est mort, bien des années après, ils étaient encore là.
Eux ou leur parenté. Incroyablement nombreux.
J' en connaissais à peine quelques uns.
Ils étaient là, défaits, malheureux, et me serraient la main très fort.
Et ils bredouillaient :
- Votre père vous savez....

Non, je ne savais pas. Pas vraiment. Pas à ce point.
J' ai compris plus tard. Trop tard. Comme toujours...

ce que tu dis Bix me fait penser à la chanson de Daniel Guichard "mon vieux" et notamment la phrase : mais quand on a juste 15 ans on a pas le coeur assez grand....

Ce matin, j' ai vu par la fenetre de la cuisine le lièvre...
Immobile, tranquillement posé sur ses pattes arrière.
Il avait tellement l' air digne que je n' ai pas osé lui reprocher tous les arbustes qu' il a croqués pour satisfaire son appétit de lièvre...
Oh et puis, ce n' est pas nimporte quel lièvre, c' est le Lièvre de Mars
en personne.
Oui, l' une des créatures de Lewis Carroll...

J' ai aussitot levé les yeux sur le pin.
Et j' ai vu le chat de Cheshire... Enfin ce qu' il en restait, un vestige de
sourire sardonique et chafouin.
Apparaitre et disparaitre jusqu' à ce que subsiste son seul sourire, c est un de ses vieux tours, mais il ne s' en lasse jamais.
Et donc le Lièvre de Mars et le Chat de Cheshire, jamais l' un sans l' autre.
Je n' ai encore jamais vu le chappelier ni le loir, mais je ne désespère pas.
Ce qu' on croit vraiment finit toujours par se produire.
Question de patience et d' imagination !

Par contre, je crains de ne jamais voir Alice...Oui, vous savez, la jolie Alice Liddell...
Je sais, de source sure, qu' elle remonte le fil du temps en copagnie de Charles Dodgson, alias Lewis Carroll.
Dans un pays nommé Wonderland ou pays des amours impossibles...
On y touve aussi bien Peter Ibbetson que Madame Bovary, Karen Blixen,
Diadorim, Anna Maria Ortese et Tess d 'Urberville, Ebenezer le Page,
les soeurs Bronte, Emily Dickinson...
Ils s' y trouveraient bien...

Tu m'embrouille, il y avait vraiment un lièvre et un chat sur l'arbre.
ça fait toujours plaisir de voir un lièvre c'est plutôt rare.

Le lièvre je suis certain, le chat, il y a des doutes...

Mais ce sont aussi des personnages de Lewis Carroll, Alice au Pays des
merveilles et De l' autre coté du miroir...

j'aime bien les lièvres de tans un temps j'en vois un, c'est rare
seulement l'été jamais l'hiver je ne sais pas ou ils hivernent.

C'est beau ce que tu as écrit Bix.
Parfois, la réalité nous apparaît surréaliste. La fiction semble s'inviter dans notre quotidien et nos souvenirs contribuent souvent à cette impression.

Comme me l'a siffloté l'initiateur de ce sujet, je copie ici l'histoire du brasato al barolo...

Alors, je vais vous raconter l'histoire du brasato.

Il y a deux ans, j'avais acheté "Chaud Brûlant" de Bill Bufford, journaliste qui a fait une pause carrière pour apprendre sur le tas le métier de cuisinier. Il a fait ses armes nulle part ailleurs qu'au renommé et étoilé "Babbo" à New York où excelle Mario Batali, cuisinier extraordinaire et déjanté.
C'était une période où j'étais assez déprimée, vivant un passage difficile dans ma vie. Je me souviens de ce dimanche de mars, où j'avais décidé de ne rien faire d'autre que de lire dans mon lit. Un pâle rayon de soleil jouait à cache-cache avec mes tentures pourpre, les premices du printemps approchant se faisaient sentir. Les déboires du journalistes débutant en cuisine me divertissaient, lorsque j'arrive à la page où il explique la recette du brasato tel qu'il est réalisé chez Batali. Habitant à l'époque en face d'un restaurant espagnol, au fur et à mesure que je dévorais la lecture, les effluves de bouillon, de paella et autres montaient à mes narines.
Mon estomac se mit de la partie, lui aussi réclamant....mais quoi?
Le brasato ! Sous les diktats de mes organes en furie, je sortis de mon lit malgré mon serment d'être alitée une journée entière, plongeai dans mes habits et me précipitai chez le marchand pour acheter les dignes ingrédients de ce met royal.
De retour chez moi, je n'hésitai pas une seconde, les casseroles teintant tel un chimes hystérique, mes effluves entraient en compétition avec ceux de l'espagnol. Vite un regard par la fenêtre, le sourire narquois sur les lèvres, je narguais mon voisin devenu subitement concurrent.
Face à pareille agitation, estomac et déprime se rangèrent au placard, ne trouvant plus de place pour brailler.
Armée de patience, la sauce mijota, mijota, se transformant en velouté onctueux. Jamais pareille odeur n'avait embaumé dans ma cuisine.
M'offrant une petite pause, je contemple la marmite crachant quelques soufflets de vapeur et me dis : "Et maintenant, tu manges ça avec qui?"
C'était cette mégère de déprime qui revenait à la charge. Mais, foi de Brasato, tu ne m'auras point, satanée vipère. Je vais inviter l'homme de ma vie et on verra qui aura le dernier mot (ou maux...) !

Chose pensée, chose faite.

Nous dégustâmes à deux et ce désormais pour toujours.


Fin de l'histoire.