Petites mésaventures de voyage

Deux derniers souvenirs d'Iran. Tout d'abord la visite, tôt le matin, de la citadelle de Bam, cité fantôme où je suis seul au monde. Située sur la route de la soie, la citadelle date de 2500 ans et n'est plus habitée depuis 1920. Elle a servi de décor au film Le désert des tartares.
Fin 2003, un effroyable tremblement de terre a rasé presque entièrement le site, aujourd'hui en cours de reconstruction.


Qom, ensuite, à 150 km de Téhéran. L'une des villes saintes du chiisme, dont la mosquée et ses alentours sont rigoureusement interdits aux non musulmans. Après négociation avec un gardien, j'ai pu traverser rapidement le site, le temps de prendre deux photos (ratés) et non sans une certaine angoisse.

Novembre 1995, Kobe (Japon). Je partageais une chambre (minuscule) avec un ami qui, tous les soirs, regardait les combats de sumo à la tv (non, ce n'était pas J.C). J'ai quand même réussi à le convaincre de tester les nuits de Kobe (ville bien moins japonaise que Osaka ou Kyoto) et nous avons éclusé quelques bières avant de terminer dans un bar karaoké minable où quelques cadres d'entreprises, cravates défaites, buvaient du saké jusqu'à plus soif en geisharmantes compagnie. Je ne sais pas ce qui m'a pris, l'alcool aidant, je suis monté sur scène et ai karaokisé A hard day's night des Beatles à pleins poumons. Triomphe nippon ! Ma minute de gloire. Au retour, je me suis endormi vite fait tandis que mon camarade regardait du sumo à la télé.

Deux mois plus tard, un tremblement de terre détruisait une grande partie de la ville de Kobe et faisait 5 500 victimes.

que d'aventures dans l'aventure !

pas de photo de ton karaoké ?

à tantôt

Bédoulène a écrit:

que d'aventures dans l'aventure !

pas de photo de ton karaoké ?

à tantôt

Heureusement, non.

Je ne pars en voyages qu'avec un sac à dos que je peux prendre en cabine. Quel sentiment de liberté à l'arrivée que de ne pas avoir à attendre le tapis roulant des bagages avec l'angoisse de la valise égarée. J'y glisse évidemment des bouquins, en poche exclusivement, le nombre variant selon la durée du dit voyage (je pars sur la moyenne de 200 pages/jour). Au fil de mon parcours, je les abandonne pour faire un peu de place dans le sac aux achats faits sur place. Où ça ? C'est variable, cela peut-être un cadeau fait à une personne francophone (une jeune femme à Orhid, Macédoine, par exemple, un client d'un hôtel chic de Valparaiso...), je peux les laisser dans une bibliothèque (dans sa boîte aux lettres, à Dunedin, Nouvelle-Zélande, j'imagine la tête des bibliothécaires, après), dans une chambre d'hôtel, dans un parc, un train etc. Un jour, en Albanie, j'ai abandonné un livre sur un banc, tout près du front du mer, que je pouvais voir depuis ma chambre d'hôtel. Plusieurs personnes l'ont feuilleté mais ne l'ont pas emporté avec elles. Enfin, quelqu'un s'en est saisi et est parti avec. Comprenait-il le français, d'où venait-il, où allait-il ? Aucune idée, et c'était très bien comme ça, le livre allait continuer à vivre sous d'autres cieux.

Décembre 2000. Voyage en Afrique du sud, en grande partie en groupe, pour une fois. Le groupe en question est composé uniquement de belges ce qui va me valoir d'assister à de nombreuses chamailleries entre flamands et wallons, les deux communautés faisant bande à part au bout d'un moment. Après Jo'burg et Soweto, et avant Durban, les vignobles (ah !) et Le Cap, arrivée de nuit près du célèbre parc Kruger, dans un lodge en pleine nature. Petit souci, l'électricité est coupée et on n'y voit rien malgré les bougies. Juste le temps d'apercevoir un étang où se prélassent des crocodiles (pas très rassurant ça) et me voici dans ma chambre. La nuit sera blanche (ou plutôt noire sans lumière) à cause des bruits de jungle, éloignés, et surtout à l'intérieur de la chambre. Il y a des animaux à proximité de mon lit, c'est sûr, mais lesquels ? Je pense à des serpents qui se seraient introduits et je vérifie que la moustiquaire est bien close. Angoisse, angoisse.
Au petit matin, je découvre plusieurs crapauds dans la salle de bains, ce sont eux qui m'ont empêché de dormir. Petit déjeuner (les crocodiles n'ont pas bougé) et départ pour le parc Kruger. On nous raconte que, récemment, dans un lodge voisin, des lions se sont enfuis de leur enclos et ont croqué deux touristes. Français, me fait-on remarquer, comme si ces carnivores avaient choisi leur nationalité. J'ai oublié tout cela après la journée passée au parc Kruger. Deux lions assoupis à portée de main, un vieil éléphant qui semble se diriger vers le cimetière, un troupeau de pachydermes qui s'attaquent à un rhinocéros esseulé, des zèbres tendrement enlacés...Pas de trace de léopard, animal habile à se dissimuler. Et une nouvelle histoire horrible que notre guide nous conte. Une nuit, un ranger sort de sa jeep pour fumer une cigarette. Mauvaise idée : un léopard tapi dans un arbre le tue d'un coup de patte sur la nuque. Ce félin est un animal qui ne tue pas uniquement pour manger. Pour le plaisir, alors ?

Août 2003, dans les montagnes du Caucase en Géorgie. Ma guide pour la journée est une jeune fille aux cheveux blonds oxygénés. Dès que nous nous arrêtons dans un petit village, c'est le même rituel : on s'adresse à moi en pensant que je suis géorgien et la jeune fille...une touriste. Nous sommes allés voir une église magnifique à 2000 mètres d'altitude, comme abandonnée avec quelques vaches paissant à proximité. Après la montagne, commençait la Tchétchénie. Il a fallu chercher la clé de cette église pendant une bonne heure dans un minuscule village.
A Tbilissi, mon quartier général était le Prospero's books, un salon de thé/librairie propice aux conversations débridées entre géorgiens anglophones et routards improbables.

Certains savent que je me trouve actuellement pour sept semaines (encore deux et demie a venir) en Coree du Sud. Bien sur il y aurait des histoires et "aventures" a raconter...

La, j`ecris de la ville d`Andong, situe dans une region culturellement tres riche. J`ai trouve logement dans un motel avec ordinateur dans la chambre, quel luxe! Alors je profite de vous raconter ce qui m`est arrive aujourd`hui.

Se trouver pendant un voyage qu`on fait seul, sans montre, peut s`averer chose difficile pour attraper des bus, le reveil etc... Donc, quand j`ai constate hier et encore aujourd`hui que ma montre deviait franchement de l`heure exacte et avait de plus en plus de retard, je me suis dit que je devais alors faire echanger la pile ou quoi d`autre! Donc, en rentrant d`une visite dans un monastere bouddhiste ce matin, je me suis rendu dans le quartier des horlogers (ici tout va par quartier...). Chez un premier il ouvrait habilement la boite du cadre et verifia la pile: non, Monsieur elle est bien pleine! Ce n`est pas le probleme. J`etais confus, mais ne pouvant pas me decider sur le champ, je quittais. Chemin faisant je me decide a faire un petit investissement et de m`acheter une montre. Donc j`entre chez un autre horloger et lui explique ma situation: ma montre avait perdu 20 Minutes dans une journeee, cela va pas, le matin j`avais presque rate un des rares bus!!! J`ai une autre montre a la maison, mais est-ce qu`il a une montre bonne marchee qui pourrait me depanner? Mais oui: il me montra alors... un des plus chers, autour de 280 Euro! Je n`avais ni l`argent ni l`envie a cela! Mais non, la plus bonne marchee! Il etalait alors d`un coeur lourd devant moi trois montres plus simples pour 18 Euro chacun. Je choisis... Merci! Au revoir!

Bon, je vais dans le prochain restaurant, je mange avec bonheur et, pleine de fierte, je compare l`heure de ma nouvelle montre avec l`horloge du restaurant. Mais ce n`est pas possible! En espace de 45 minutes il y avait deja un ecart de 10 Minutes! Et - bien sur que j`avais garde l`autre - en comparaison avec mon ancienne montre, elle etait deja et encore beaucoup moins fiable!

(Je suis retourne au magasin tout en m`imaginant des scenarios les plus divers..., mais j`obtins sans probleme un remboursement complet.)

Je VENAIS aujourd`hui d`ecrire a Coline dans un MP (j`espere que ce n`est pas un secret?) que mon voyage se passe bien mais que dans ce pays la communication n`est pas toujours donne, voir le manque de maitrise d`anglais d`un cote des coreens, et le manque de maitrise de mon coreen de l`autre cote.

Apres avoir ecrit cela dans l`apres-midi. je suis sorti a nouveau, prenant un taxi pour aller a environ une dizaine de kilometres d`ici ou se trouve un barrage assez impressionnant (Andong-Dam), mais on y pouvait pas faire grande chose... Je demandais a une jeune couple s`ils connaissaient un bon chemin de retour a pied, mais ils m`ont assure plusieurs fois qu`il n`y avait pas de chemin de terre, mais seulement la route. C`est a dire: elle en bredouillant, car lui ne parlait pas l`anglais!!! Bref, je m`eloignais, pensant que je pourrais rentrer en ville avec un bus annonce pour une heure plus tard. Mais ils me rappelaient apres quelques secondes (ils avaient parle entre eux) et me proposaient de me ramener en ville (c`etait vraiment un endroit isole). D`abord j`hesitais, puis j`opina et on rentra donc ensemble. En route on echangait comme la connaissance de l`anglais d`elle le permettait et quand on arrivait en ville, ils m`invitaient pour une biere (et deux...) et meme (j`avais voulu paye mais ils refusaient) pour un repas, tout en continuant notre echange interessant...

J`ai bien eu un echange tout gratuit et splendide avec eux!!!

merci pour vos aventures et anecdotes.. c'est trop bon

et bonne continuation pour ton voyage, Tom Léo

Merci tom léo pour tes anecdotes. N'oublie pas de prévenir les coréens que j'arrive dans les derniers jours de novembre. Bon séjour....

Dans la catégorie nuit blanche.

j'étais au Niger, on était logé dans une baraque qui ne fermait pas ... logique.

Au bout de plusieurs jours, on est plusieurs à s'être rendu compte que certaines choses disparaissaient (mais pas le da vinci code étrangement), mais de façon plutôt finaude (cad progressivement).
Pour ma part les piles de rechange pour l'appareil, les timbres alors que je n'ai pas écrit, et oui, des tampons (mais ça me fait rire ça).... un pantalon que je ne retrouve pas (et ça me soule parce que j'en avais que 2).

Au bout d'une semaine, quand on était tous ensemble, je fais la remarque que ça ne me dérange pas de filer des trucs, mais qu'il faut juste me laisser un mot histoire que je ne devienne pas parano.
Là, on se rend compte que ce n'est pas des emprunts au sein du groupe, mais bien de l'emprunt définitif.
Et on fait le lien avec des enfants d'un village d'à côté qui rôdent souvent près des fenetres.
Le plus génant, c'est la cumul de petites sommes d'argents qui manquait.
Et sachant que pour pas mal, le budget était serré, on est franchement dégouttés. Surtout que du matos pour l'école, on en a ramené.

Alors, on se met d'accord pour ne pas laisser passer ça, question de principe ...
On prévient le directeur de l 'école d'à côté. Il convoque tous les gamins pas bien loin de chez nous un soir.
A côté, on prépare du riz pour manger.
Et ... il les bat ...
Ouais... On dit à un de ses collègues que c'est pas forcément ce qu'on voulait.
Et là on nous répond que ce n'est plus à nous de nous occuper du problème.

Finalement, j'arrive plus à manger, et on regarde tous nos pieds.

Après une bonne heure de cris que nous subissons en ne sachant pas où se mettre et en se demandant ce qu'il aurait fallu faire, le directeur revient et nous rend fièrement 95% des choses perdues.

Mouais. Fin de l'histoire.
Le seul truc positif, c'est que ce n'étaient pas les enfants avec qui nous travaillions.

Aîe, aïe, aïe. T'en as d'autres comme ça ?

Très bien ces anecdotes, continuez