Petites mésaventures de voyage

Novembre 2003, Salvador de Bahia.
Après la visite de la maison de Jorge Amado, gavé des couleurs pétulantes de la vieille ville, je décide de descendre vers la marina. Surprise, j'y croise Ellen McArthur et quelques vieux loups de mer en plein déjeuner. Qu'est-ce donc ? La Transat Jacques Vabre, simplement, dont j'ignorais que l'arrivée était prévue à cette époque. Tout ragaillardi, après une petite caipirinha, je décide de rentrer à pied à l'hôtel qui doit se trouver à 7 ou 8 kilomètres. Pas besoin de plan, au feeling, comptant éventuellement me renseigner auprès des locaux. J'en croise d'ailleurs quelques uns, l'air un peu hostile mais je ne me risque pas à les dévisager. Et je finis par tomber pile sur mon hôtel. En lisant mon guide du Routard, je m'aperçois que j'ai traversé une zone hautement déconseillée aux touristes car située près d'une favela et donc dangereuse. Petite sueur froide rétrospective facilement annihilée par une...caipirinha. A la tombée de la nuit, un de mes compagnons de voyage sort fumer une cigarette, juste à l'extérieur de l'hôtel. Pauvre de lui, il se fait braquer par deux adolescents. Le revolver sur la tempe, il n'a d'autre choix que de se délester de tout son argent.
Morale de l'histoire ? Il n'y en a pas. Ne pas être au mauvais endroit au mauvais moment, c'est tout. Bon, je fais le malin mais j'ai fait très attention, ensuite. Terminées, les petites virées en solitaire dans la jungle urbaine. Ah, ah, ah !

tom léo a écrit:

Et - bien sur que j`avais garde l`autre - en comparaison avec mon ancienne montre, elle etait deja et encore beaucoup moins fiable!

Et...euh...comment vas-tu faire demain pour être à l'heure pour ton bus?....

Tom Léo a écrit:

Je VENAIS aujourd`hui d`ecrire a Coline dans un MP (j`espere que ce n`est pas un secret?) que mon voyage se passe bien mais que dans ce pays la communication n`est pas toujours donne, voir le manque de maitrise d`anglais d`un cote des coreens, et le manque de maitrise de mon coreen de l`autre cote.

Mais non ce n'est pas un secret à taire...
Merci Tom Léo de nous faire partager ce beau moment qui a dû gommer bien agréablement ton sentiment de solitude...

Je te souhaite bonne route et encore de sympathiques rencontres comme celle-ci.

A bientôt!

Après avoir visité le château des Sforza à Milan avec mon copain, on a constaté qu'un pneu de notre voiture garée non loin était à plat. On le change rapidement, en super pros tout contents de nous. Et au moment de partir on s'aperçoit que le sac avec le reflex et ses objectifs, laissé sans surveillance bien sûr, avait disparu.
Le guet-appens classique.
Je me demande pourquoi on s'est échinés à expliquer la situation en anglo-italien-français à un carabinier en faction devant le château, pas très fute-fute mais beau comme un dieu.

Vous êtes incroyables avec toutes vos péripéties de voyage!...

Maryvonne a écrit:

Alors, on se met d'accord pour ne pas laisser passer ça, question de principe ...
On prévient le directeur de l 'école d'à côté. Il convoque tous les gamins pas bien loin de chez nous un soir.
A côté, on prépare du riz pour manger.
Et ... il les bat ...
Ouais... On dit à un de ses collègues que c'est pas forcément ce qu'on voulait.
Et là on nous répond que ce n'est plus à nous de nous occuper du problème.

J'ai une amie qui enseigne en ce moment au Niger et qui me parle de la pratique courante de la "chicotte" et de la "prison"...

coline a écrit:

tom léo a écrit:

Et - bien sur que j`avais garde l`autre - en comparaison avec mon ancienne montre, elle etait deja et encore beaucoup moins fiable!

Et...euh...comment vas-tu faire demain pour être à l'heure pour ton bus?....

Euh, dans ma chambre j`ai quand meme un vrai reveil antediluvien, et puis j`ai fait attention maintenant, combien de minutes perd ma montre par jour (on est a une quinzaine...), et je l`ai tout simplement avance maintenant en me disant qu`il vaut mieux attendre une minute de plus que d`arriver une minute en retard...

Premier voyage au Etats Unis avec mes parents (premier voyage tout court avec mes parents). J'ai 16 ans, je parle un peu anglais, mais ce n'est pas encore ca.
Nous nous balladons dans Los Angeles à la recherche d'un café, dans un endroit pas vraiment touristique.
Tout le quartier est décoré avec des drapeaux, que nous avons déjà vu quelque part, mais impossible de se souvenir où ... des drapeaux arc-en-ciel... .
Tout d'un coup, arrive un monsieur, noir de peau, Blond, qui commence à draguer mon père et lui faire des suggestions assez osées en anglais.
Difficile de ne pas rire devant l'étonnement et la gêne de mon papa qui ne sait pas comment réagir !
Et on a fini, après, par tilter sur la signification du drapeau !

Au final, on a fini par trouver un super resto gay, où les propriétaires nous entendant parler français, ont changé la musique pour mettre du Edith Piaf.
Magnifique (et très drole) souvenir de cette balade !!

Ha ha, super vos histoires! je n'avais pas eu le temps de voyager avec vous jusque là mais ca vaut le coup!
J'admire Traversay qui dépose ses livres aux quatre coins du globe. Je ne pourrai pas faire un truc pareil. (ou alors c'est involontaire, dans les trains par exemple..)

L'histoire de Maryvonne au Niger me rappelle une similaire au Sénégal. Pourtant on m'avait bien prévenue: pas de bijoux dans ces pays, c'est comme dévorer une côte de boeuf devant un miséreux, la tentation est trop forte pour eux. De plus je me baladais à l'époque avec des lunettes à strass façon hollywood (ne riez pas, j'ai eu quelques tares comme ça dans ma jeunesse et ça peut encore m'arriver-voire le parapluie- bref) les autochtones m'ont prise pour une américaine, ils me demandaient toujours si c'était des vrais brillants

Un matin, au réveil, envolées mes bagues (dont l'alliance que je ne quitte que la nuit) Je n'ai jamais su comment ils ont fait leur compte mais on n'a rien entendu. Ils avaient dû nous marabouter avec un vin spécial car cette nuit là nous avons dormi comme des sonneurs.
Mais le plus surréaliste était pour après. L'enquête diligentée par les inspecteurs Ipandi et Boussougou qui ont passé la matinée à mesurer la chambre d'hotel, portes et fenêtres comprises...

Venant de l`Allemagne, la France etait pour moi en 1981 un pays etranger et adore. C`est avec mon cours de francais qu`on a fait l`excursion anuelle pour quelques jours a Paris et puis a Saint Malo. Cette annee meme un sujet du cours avait ete la presse francaise... Et de voir maintenant dans des vrais magasins ces journaux et magasines (L`Express, Le Monde, Le Figaro, etc.) me mettait dans tous mes etats!

Avec emotion et fierte je me suis promis d`acheter "Le Monde": C`etait le lendemain des elections de Mai 81 et j`en achetai un exemplaire de ce titre mythique, meme pour un Allemand. Et quelle ne fut ma surprise: sur le haut du journal etait ecrit "Derniere edition". Je ne voulais pas croire mes yeux et ma chance: j`etais a peine en France pour ce voyage, et cela tombait pile sur le jour de la derniere parution de "Le Monde"! Donc, j`etais en posession d`une edition historique que j`ai garde au retour en Allemagne des mois et des mois comme un tresor precieux!

C`est seulement plus tard que j`ai compris la signification de "derniere edition" de l`epoque.

Pour l`anecdote soi-dit que j`ai eu l`honneur de rencontrer Hubert Beuf-Mery en personne lors d`un repas en ... a peu pres 1986, quand je vivais deja en France. Je lui ai raconte cette histoire et on a bien rigole ensemble...

Hubert Beuve Méry... Beuf, il n' aurait pas aimé !

bix229 a écrit:

Hubert Beuve Méry... Beuf, il n' aurait pas aimé !

tom léo a écrit:

Et quelle ne fut ma surprise: sur le haut du journal etait ecrit "Derniere edition". Je ne voulais pas croire mes yeux et ma chance: j`etais a peine en France pour ce voyage, et cela tombait pile sur le jour de la derniere parution de "Le Monde"! Donc, j`etais en posession d`une edition historique que j`ai garde au retour en Allemagne des mois et des mois comme un tresor precieux!

C`est seulement plus tard que j`ai compris la signification de "derniere edition" de l`epoque.

j'adore aussi ce genre de 'mésaventure'

kenavo a écrit:

tom léo a écrit:

Et quelle ne fut ma surprise: sur le haut du journal etait ecrit "Derniere edition". Je ne voulais pas croire mes yeux et ma chance: j`etais a peine en France pour ce voyage, et cela tombait pile sur le jour de la derniere parution de "Le Monde"! Donc, j`etais en posession d`une edition historique que j`ai garde au retour en Allemagne des mois et des mois comme un tresor precieux!

C`est seulement plus tard que j`ai compris la signification de "derniere edition" de l`epoque.

j'adore aussi ce genre de 'mésaventure'

Hé hé, oui, c'est excellent !

Avril 2003. Petite semaine en Arménie. Plutôt que l'hôtel, j'ai préféré la formule location de studio à Erevan. Cela m'a permis de vivre à l'Arménienne : coupures d'eau entre midi et 18 heures, courses à la supérette...Seul ennui : le téléphone qui sonne sans arrêt. Visiblement, une erreur, mais le type au bout du fil a insisté pendant plusieurs jours et j'ai fini par me fâcher violemment. Point d'orgue de ce voyage : le musée du génocide arménien. Pas de chance, il était fermé pour cause de rénovation. Bonheur absolu quand on m'invite à une visite privée et guidée du lieu, pour la raison que la France a reconnu officiellement le génocide arménien dans une loi déclarative de 2001. Inutile de dire que la découverte est forte en émotion, avec, entre autres, des lettres de Anatole France qui se trouvait sur place, à l'époque. Le soir, petit cognac (le célèbre Ararat) dans un café où une chanteuse entonne "Tombe la neige" en français. Séquence nostalgie.

Sri Lanka, 1981. Avec un ami, on etait invite de passer quatre semaines dans la famille de nos correspondantes epistolaires singhalaises dans la banlieu de Colombo. La semaine, on la passait plutot tranquillement dans les environs, mais le week-end, le Pere de famille se liberait, et on partait en excursion dans le pays.

Un week-end on etait dans les anciennes villes royales de Anouradhapoura et Polounarouva. Le soir s`approchait et on arrivait seuls a un lac de barrage isole, nous invitant a une baignade. Le Pere voulait rester comme vigile aupres de nos vetement, de l`argent etc... et Peter et moi, nous sommes entres dans l`eau. C`etait tres plat et il a fallu marcher longtemps jusqu`a ce que l`eau nous arrivait au ventre et qu`on puisse nager un peu.

Cri d`alarme de la plage: On voit des jeunes aupres de notre ami et on craignait une attaque. Et voila: des bruits, des cris! On sort le plus vite qu`on pouvait, mais courir dans l`eau - il faut le faire! Quand on sortait, les jeunes s`etaient eloignes deja. On demandait le Pere s`ils etaient menacants ou ce qu`ils voulaient. Non, non, ils n`etaient pas menacants, ils voulaient juste prevenir qu`ici la baignade est deconseillee a cause... des crocodiles!