Lecture en commun - Edmund White : Hôtel de Dream

et je viens de le retrouver dans


New York, Histoire, Promenades, Anthologie & Dictionnaire

- Citation: au tournant du siècle, l'esprit de Zola influence le travail naturaliste de Stephen Crane, Frank Norris, Theodore Dreiser et Upton Sinclaire. Ces auteurs ont beau décrire la novelle métropole américaine, qu'il s'agisse de New York (chez Crane), [...], ils utilisent pour ce faire la critique sociale ainsi que d'autres formes essentiellement européennes
- référence à Dos Passos et Manhattan Transfer: Bud Korpening, le vagabond de Bowery, qui n'aurait pas détonné dans Maggie, fille de rues de Stephen Crane tant il est évocateur d'un monde de livres oublié, ne trouve jamais le "choeur des choses" et se jette du pont de Brooklyn
- Dans la partie Anthologie sur le sujet Bas-fonds, il y a 4,5 pages de Maggie, fille des rues
- Extrait de Zuckerman unbound de Philip Roth ou il mentionne Stephen Crane
- 1/2 page avec sa biographie
- mention dans la biographie de Theodore Dreiser

il me semble que cet auteur n'est pas inconnu dans le monde des littéraires.. mais auprès des lecteurs??!!

kenavo a écrit:

une sorte de "dictionnaire" avec des curiosités, informations, dates, listes,.... sur tout genre d'auteur..

- il se trouve dans la liste des porteurs d'une barbe lèvre supérieur

Ils ont des critères de classement bizarres dans ce guide.

Plus sérieusement, on apprend donc que Crane aurait réellement brûlé un roman (Maggie). Edmund White devait être au courant de ce fait et l'a utilisé pour "Le garçon maquillé".

kenavo a écrit:

- Citation: au tournant du siècle, l'esprit de Zola influence le travail naturaliste de Stephen Crane, Frank Norris, Theodore Dreiser et Upton Sinclaire. Ces auteurs ont beau décrire la novelle métropole américaine, qu'il s'agisse de New York (chez Crane), [...], ils utilisent pour ce faire la critique sociale ainsi que d'autres formes essentiellement européennes
[...]
- référence à Dos Passos et Manhattan Transfer:
[...]
il me semble que cet auteur n'est pas inconnu dans le monde des littéraires.. mais auprès des lecteurs??!!

Théodore Dreiser! Je n'ai pas lu Maggie de Crane, mais depuis le début de notre lecture je me disais ce roman, son titre et vaguement son sujet (une jeune fille dans la grande ville) me rappelaient quelque chose, un autre auteur..Mais qui ?
C'était donc Dreiser et Sister Carrie!

Merci pour toutes ces infos, le rapprochement avec Dos Passos est particulièrement bien vu.

Le nom de Crane n'est pas inconnu des étudiants et profs d'anglais, même si on ne l'a pas lu on en a au moins entendu parler. En France, je pense qu'il a un lectorat essentiellement universitaire donc limité, en effet. Dommage, car comme je le dis plus haut, The Red Badge est vraiment une lecture intéressante.

Nezumi a écrit:

Ils ont des critères de classement bizarres dans ce guide.

c'est ce qui fait parfois très amusant la lecture

Nezumi a écrit:

Dommage, car comme je le dis plus haut, The Red Badge est vraiment une lecture intéressante.

j'ai noté 2 titres de lui et veux bien lui ouvrir un fil.. au moins qu'il ne tombe pas dans l'oublie sur Parfum


j'ai lu le Chapitre 8 ce matin.. très intéressant.. je reviens

kenavo a écrit:

Nezumi a écrit:

Ils ont des critères de classement bizarres dans ce guide.

c'est ce qui fait parfois très amusant la lecture

J'imagine.

kenavo a écrit:

j'ai noté 2 titres de lui et veux bien lui ouvrir un fil.. au moins qu'il ne tombe pas dans l'oublie sur Parfum

Ce serait une bonne idée! Cela lui attirera peut-être de nouveaux lecteurs. Par contre je ne vais pas relire The Red Badge de sitôt (plein de trucs en attente).

kenavo a écrit:

j'ai lu le Chapitre 8 ce matin.. très intéressant.. je reviens

Je reviendrai également en parler ce soir, je crois qu'on aura pas mal de trucs à en dire.

kenavo a écrit:

New York, Histoire, Promenades, Anthologie & Dictionnaire

Kenavo ou la main droite du diable :

Je l'avais vu ce book puis......oublié et bien sûr j'ai lu ce message et je n'ai pas résisté , il est dans mes menottes .

darkanny a écrit:

Kenavo ou la main droite du diable

mais ce livre est vraiment trop bon.. tu trouves de tout.. et tout le monde

Chapitre 8

On retrouve Stephen qui a dormi profondément après (ou pendant ?) la session de dictée avec Cora, et n’a maintenant plus sommeil. Donc, il se fait d’abord quelques soucis concernant l’argent et parle de son dernier livre The O’Ruddy – et laisse tomber le nom de Robert Barr, qu’il a demandé pour terminer le livre au cas où il n’arriverait plus. Apparemment, Robert Barr a refusé, vu que le style de Stephen est si unique et pas facile à imiter.
Mais je vais chez Wikipedia et qu’est-ce que je trouve dans la bibliographie de ce monsieur :

Citation :

The O'Ruddy, A Romance, with Stephen Crane (1903)

Il l’a terminé posthume.

Après ces quelques lignes concernant Cora, son travail et l’argent, il repart dans ses souvenirs d’Elliott et raconte la visite d’un ami de celui-ci.. « sa mère » comme il dit : Jennie June, parfois Ralph ou Earl.
Personnage qui selon Stephen est plus modeste de parler sur ses études que sur sa vie sexuelle.

J’adore le moment quand Stephen demande comment il arrive à intégrer « son hobby d’être bi-sexuel » dans sa vie !

A la sortie il y a de nouveau Theodore Koch qui attend Elliott et il utilise une image pour le décrire :



Antoine Watteau, Gilles 1719

kenavo a écrit:

Apparemment, Robert Barr a refusé, vu que le style de Stephen est si unique et pas facile à imiter.

Et Barr "avait suggéré le nom d'un jeune écrivain américain, Edward Stewart White" pour terminer le roman.
Ce dernier a bien existé apparemment (il a écrit des bouquins style scoutisme sur la vie au grand air) mais sa bio ne mentionne pas de rapport avec Stephen Crane. Mais on peut remarquer la similitude avec le nom d'Edmund White, qui, lui, a "écrit" un vrai-faux roman de Crane. Est-ce un clin d'oeil de l'auteur ?

Citation :

J’adore le moment quand Stephen demande comment il arrive à intégrer « son hobby d’être bi-sexuel » dans sa vie !

Oui, il est gratiné Ralph/Earl/Jennie June, l'"androgyne nymphomane" déguisé en shéhérazade, riche et cultivé mais qui aime jouer les filles à soldats.
Après les travestis hystériques du bar, c'est avec ce personnage caricatural, précieux et zozotant, que Crane poursuit sa découverte du milieu homosexuel. Si Elliott le considère comme un modèle de bonnes manières et de féminité, Crane trouve son physique et son comportement "aberrants" au possible. Et il se rend compte à quel point Elliott n'a "rien de singulier", lui, et ressemble à un adolescent comme les autres.

Merci pour l'image du Gilles, oui, la posture déconfite et l'air triste correspondent bien à la description de Theodore Koch!

Nezumi a écrit:

mais sa bio ne mentionne pas de rapport avec Stephen Crane.

oui.. je l'avais aussi recherché, et quand je n'ai trouvé pas de rapport avec Crane, oublié

Nezumi a écrit:

Mais on peut remarquer la similitude avec le nom d'Edmund White, qui, lui a "écrit" un vrai-faux roman de Crane. Est-ce un clin d'oeil de l'auteur ?

uh... très bien.. oui.. si l'auteur ne le dit pas dans sa postface, on ne le saura pas, mais j'aime bien cette idée..

en revenant chez Robert Barr - ce qui m'a -encore une fois- frappé dans sa biographie:

Citation :

the best-selling writers of his day, including Bret Harte and Stephen Crane.

avant cette lecture, aucun des noms ne m'était connu.. et cela me rappelle aussi le romand L'enfant du carnaval de Stéphane Audeguy - et le côté éphémère de beaucoup d'auteurs..

Nezumi a écrit:

Si Elliott le considère comme un modèle de bonnes manières et de féminité, Crane trouve son physique et son comportement "aberrants" au possible. Et il se rend compte à quel point Elliott n'a rien de singulier, lui, et ressemble à un adolescent comme les autres.

oui.. Crane entre dans ce monde vraiment en tant que journaliste et il ne peut pas ne pas voir tout ce qui le repousse..

Nezumi a écrit:

Gilles, oui, la posture déconfite et l'air triste correspondent bien à la description de Theodore Koch!

contente que White a donné ce nom, s'il faut se faire une image de cet homme, c'est en effet ainsi que je me l'imagine..

Oui, il avait l'air bigrement populaire Crane, à la fois auprès de la critique et du public.
Comment se fait-il qu'il ait été aussi fauché ?

kenavo a écrit:

avant cette lecture, aucun des noms ne m'était connu.. et cela me rappelle aussi le romand L'enfant du carnaval de Stéphane Audeguy - et le côté éphémère de beaucoup d'auteurs..

Je note cette référence. - Soupir -Comme le dit Darkanny tu es diabolique. Déjà que cette LC nous fait découvrir toute une nébuleuse d'auteurs et d'artistes de l'époque...

Nezumi a écrit:

contente que White a donné ce nom, s'il faut se faire une image de cet homme, c'est en effet ainsi que je me l'imagine..

Je l'imagine avec une barbe en plus.

J'avais un bête a priori sur cet Edmund White, genre l'auteur Gay Culte... Et ça faisait peur, quand on voit que la littérature de table de chevet des gays s'arrête souvent aux chroniques de San Francisco de Maupin.

Après j'avais plus ou moins cru que White était une sorte de sous Selby Gay, et je me disais A quoi bon?

Et puis là, je parcours votre discussion, et... mmm... ben ça m'a l'air pas mal en fait. Et pas tellement comme je l'imaginais.

J'ai l'impression que ça fait très "français", genre univers artistique qui foisonne comme tout ce qui tournait autour de Sartre-Beauvoir, voyez ?

Nezumi a écrit:

Je note cette référence. - Soupir -Comme le dit Darkanny tu es diabolique. Déjà que cette LC nous fait découvrir toute une nébuleuse d'auteurs et d'artistes de l'époque...

oui, j'ai toute une liste de livres - je l'avais dit, ils "tombent" de ce livre
concernant Audeguy - j'avais fait un petit mot sur son fil.. si tu veux, tu peux l'avoir via cerclage, c'est vraiment extra (pas pour tout de suite, juste que tu saches )

Nezumi a écrit:

Je l'imagine avec une barbe en plus.

ah tiens.. non, moi pas du tout.. marié, deux enfants qui aime ce jeune garçon? non, il se donne l'aspect "innocent" ce qu'il arrive avec un visage 'ouvert', sans se cacher derrière une barbe..

Queenie a écrit:

J'ai l'impression que ça fait très "français"

il a fuit New York qui était assez terrible dans son temps pour vivre sa vie - et il a vécu longtemps à Paris..

Queenie a écrit:

J'ai l'impression que ça fait très "français", genre univers artistique qui foisonne comme tout ce qui tournait autour de Sartre-Beauvoir, voyez ?

Tu veux dire le style de White ou le milieu artistique qui gravite autour de Crane ? Parce que oui, en effet, il a toute une cour d'admirateurs qui le considèrent comme un petit génie, sa femme en premier.
C'est pour ça que Kena et moi nous étonnons que quelqu'un qui tenait de l'écrivain culte à l'époque soit à moitié oublié aujourd'hui.

kenavo a écrit:

concernant Audeguy - j'avais fait un petit mot sur son fil.. si tu veux, tu peux l'avoir via cerclage, c'est vraiment extra (pas pour tout de suite, juste que tu saches )

Très volontiers (j'ai beaucoup aimé sa Théorie des nuages et le petit livre sur la douceur). Pour un peu plus tard alors...

Nezumi a écrit:

Très volontiers (j'ai beaucoup aimé sa Théorie des nuages et le petit livre sur la douceur). Pour un peu plus tard alors...

contente que quelqu'un veut tenter.. parce que c'est vraiment archi intéressant.. et là aussi il y a toute une ribambelle d'admirateur (dans ce cas, des auteurs français) mais le bonhomme en cause - à peine qu'il soit encore connu..
je le mets de côté pour t'envoyer un de ces jours