Apichatpong Weerasethakul

Arabella a écrit:

Il sera peut être projeté dans le cadre de Cannes à Paris ?

Il est en section parallèle donc il ne sera pas au Gaumont Opera. Mais je crois que le Reflet Médicis projettera des films de la catégorie Un certain regard... À suivre

LIEN

Dreep a écrit:

Le miracle d'un film tout simple, presque con, mais c'est juste magiquement fait.

Je ne sais pas si c'est con mais magique certainement Et dire que tu n'as pas encore vu Tropical Malady ou Boonmee! Apichatpong Weerasethakul est le chaman du cinéma contemporain!

Marko a écrit:

Arabella a écrit:

Il sera peut être projeté dans le cadre de Cannes à Paris ?

Il est en section parallèle donc il ne sera pas au Gaumont Opera. Mais je crois que le Reflet Médicis projettera des films de la catégorie Un certain regard... À suivre

LIEN

Merci. Cela m'attire presque plus. Et le quartier regorge de librairies...

Je ne comprends pas pourquoi, Naomi Kawase est dans les deux ?

Et Alice Winocour, aussi sélectionnée dans Un certain regard est au Gaumont....Il y a des choix qui m'échappent.

Marko a écrit:

Dreep a écrit:

Le miracle d'un film tout simple, presque con, mais c'est juste magiquement fait.

Je ne sais pas si c'est con mais magique certainement Et dire que tu n'as pas encore vu Tropical Malady ou Boonmee! Apichatpong Weerasethakul est le chaman du cinéma contemporain!

C'est d'un ordre plus poétique qu'intellectuel (Mais oulah, je vais marcher sur des oeufs si on me demande de me dire en quoi la poésie et l'intellect sont dissociables), à vrai dire. Et je disais ça par rapport au synopsis, qui pourrait paraître simple, mais l'important est bien ce qu'en fait Weerasethakul. C'est vrai qu'il me reste ses autres films à voir, ça devient pressant que je les regarde, bien que j'ai eu quelques échos de déception par rapport à Boonmee.

Arabella a écrit:

Et Alice Winocour, aussi sélectionnée dans Un certain regard est au Gaumont....Il y a des choix qui m'échappent.

Peut-être qu'ils passent les films disponibles toutes catégories confondues...

Dreep a écrit:

C'est d'un ordre plus poétique qu'intellectuel (Mais oulah, je vais marcher sur des oeufs si on me demande de me dire en quoi la poésie et l'intellect sont dissociables), à vrai dire.

Je suis complètement d'accord. La logique est onirique et poétique. Mais pour certains cette abstraction qui en résulte peut-être considérée comme quelque chose de très intellectuel. Alors qu'il suffit de se laisser emporter par un bain sensoriel.

Marko a écrit:

Arabella a écrit:

Et Alice Winocour, aussi sélectionnée dans Un certain regard est au Gaumont....Il y a des choix qui m'échappent.

Peut-être qu'ils passent les films disponibles toutes catégories confondues...

Les choix de Gaumont comprennent des films de la sélection officielle : compétition + un certain regard, d'où les doublons avec le Reflet Medicis.

Premier retour enthousiaste...

Inrocks

Et 2ème... (Super article de Clément Ghys et Didier Péron)

Libération

Un film avec une étrange maladie du sommeil et un public qui s'endort pendant la projection. J'adore !!

Sortie du film le 2 septembre.

Cemetery of Splendour


Une femme qui boite, une médium joyeusement lubrique qui peut voir les vies antérieures de militaires atteints d'accès intermittents et imprévisibles de sommeil profond, un chantier sur un ancien cimetière d'un royaume oublié, deux princesses fantômes, d'imperceptibles dérèglements atmosphériques affectant les personnages et les lieux, des figurines animales et des dinosaures en plastique, une forêt qui ouvre un espace spatio-temporel invisible par les yeux mais omniprésent par son évocation (la splendeur du titre), des hallucinations visuelles subliminales...



Tous les ingrédients animistes et hypnotiques de notre cinéaste chaman sont bien présents plus que jamais. Mais la forme est étonnamment fluide et délicate. Les glissements oniriques et fantastiques sont en continuité avec le réel sans effets spéciaux (ou presque). Tout réside dans les dialogues et le doux cheminement qui enchante progressivement la banalité du paysage sans que rien de spectaculaire n'apparaisse en dehors de ces lampes de luminothérapie phosphorescentes. Disparues les ruptures esthétiques abstraites des précédents films même s'il est probablement encore plus abstrait dans sa simplicité apparente.



Je n'ai pas dormi une seconde alors que c'était mon troisième film d'affilée. J'ai d'abord été déçu par l'absence de véritable climax dramatique ou esthétique. Mais c'est que la transe y est plus délicate et insidieuse. C'est une sorte de longue séance de méditation comme on en pratique dans le mindfulness inspiré du bouddhisme zen. Apichatpong Weerasethakul cherche-t-il à nous réconcilier avec la nature et à abolir les distances entre le passé et le futur? A nous proposer un espace d'évasion d'un monde qu'il trouve de plus en plus désespérant? A panser nos plaies et à nous réconforter comme le monde médical qui a baigné son enfance?

La magie y est portée par l'imaginaire et le verbe, la sexualité libre et ludique, l'humour toujours présent jusque dans la peur et la tristesse.

Et si ce film était un chef-d'oeuvre modeste et libre? Mon ressenti immédiat était la frustration et une forme de déception devant sa forme épurée. Mais il me poursuit de ses connexions mystérieuses et souterraines. Il me fait du bien à distance. Quelle est cette étrange magie? Celle d'un artiste qui a fui la réalité douloureuse de son pays pour mieux le rêver et le sublimer. Il est prêt à le quitter maintenant. Que nous offrira-t-il ensuite?

ça donne envie ! ton commentaire et les images associées donnent l'impression d'un grand calme.

colimasson a écrit:

ça donne envie ! ton commentaire et les images associées donnent l'impression d'un grand calme.

Complètement. Et c'est intéressant de lire une interview du réalisateur (dans les inrocks je crois) qui laisse transparaître un mal de vivre relativement important. Son cinéma est peut-être sa façon bouddhiste de s'apaiser. Et d'en faire autant avec le spectateur. Tout semble réconcilié jusqu'à la violence militaire qui se trouve ici comme anesthésiée, léthargique. J'aime la façon dont il parle de la maladie, de la mort, du sexe... Il y a d'étranges scènes dans le film où une amibe psychédélique traverse le ciel nuageux, des passants échangent leurs places sur des bancs au bord d'un lac de façon aléatoire ou un Escalator de grande surface fusionne visuellement avec  la salle d'hôpital (une ancienne école) sous luminothérapie. Plus j'y pense plus le film m'apparaît d' une grande richesse. Je retournerai le voir à sa sortie. Une fois passée la relative déception je pourrai l'apprécier davantage pour ce qu'il est et y chercher d'autres trésors.





Sortie du film: le 2 septembre 2015.

Regardé Tropical Malady hier soir.

Difficile d'exprimer ce que j'ai pu en tirer. Peut-être à cause de sa nature, encore une fois, non tant intellectuelle que poétique. Quoique, la photographie et le visuel du film – qui lui donnent une dimension contemplative – n'ont pas les défauts ce type de film (contemplatifs, justement) car tout ça a un sens et une portée visant au beau. Mais pour moi, tout l'intérêt du film n'est pas du tout là.

Weerasethakul parvient à faire un film en toute simplicité, qu'on peut (que j'ai) regardé dans le même esprit. Un matin, un après-midi, une soirée, au calme. Tranquillement.

Les mots que je peux y mettre n'ont pas beaucoup d'importance... suffit de regarder !

Bon, je pense que le film aurait pu être encore mieux, et j'ai préféré Blissfully Yours. Juste pour tempéré un peu mon commentaire qui fait quand même très élogieux (comme si j'avais vu le film de l'année, c'est pas du tout le cas) mais en tout cas, il confirme définitivement ma reconnaissance pour le réalisateur.

That what I f***** talking about !

Et définitivement, j'attends la sortie de Cemetery of Splendour.

Dreep a écrit:

Weerasethakul parvient à faire un film en toute simplicité, qu'on peut (que j'ai) regardé dans le même esprit. Un matin, un après-midi, une soirée, au calme. Tranquillement.

C'est rare ces films qui invitent au calme et à la méditation, au rêve aussi. Même s'il est traversé d'un sous-texte assez violent finalement.