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Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Apichatpong Weerasethakul Mer 8 Sep 2010 - 12:52
Apichatpong Weerasethakul
Citation :
Il grandit à Khon Kaen dans le nord-est du pays, où ses parents sont médecins dans un hôpital1. Il étudie à l'Université de Khon Kaen et obtient un Master en Architecture en 1994, ce qu'il dit l'avoir influencé par la suite. Il a commencé à réaliser des courts métrages dès 1993. Il va ensuite étudier aux Etats-Unis et obtient un Master en Beaux-Arts de l'Art Institute de Chicago en 1997. Depuis le début des années 1990, il tourne des films documentaires ou expérimentaux centrés principalement sur des habitants et des régions modestes de la Thaïlande. Son premier long métrage Dokfa nai meuman (Mysterious Object at Noon) mêle des images documentaires et des passages narratifs improvisés. Le film est basé sur le principe du cadavre exquis inventé par les surréalistes. En 1999, Weerasethakul fonde Kick the Machine pour développer et promouvoir ses propres projets et ceux d'autres réalisateurs thaïlandais indépendants. Dans la première moitié des années 2000, il réalise trois longs métrages formant une trilogie sur ce qui lui tient à cœur : Blissfully Yours sur sa passion pour le cinéma, Tropical Malady sur sa sexualité et ses peurs, et Syndromes and a Century sur ses parents médecins1. Les deux premiers sont présentés aux Festival de Cannes de 2002 et 2004, et le troisième à la Mostra de Venise en 2006. Dans ses films, Weerasethakul respecte peu une succession chronologique de l'action. L'intrigue se répète à partir du milieu du film dans un contexte complètement bouleversé (de la société humaine à la jungle dans Tropical Malady), d'un hôpital ancien à un autre très moderne dans Syndromes and a Century. Ses œuvres aiment partir d'une histoire évoquant un quotidien banal pour basculer à mi-chemin dans une imagerie poétique, onirique et mythologique. Le cinéaste cultive le goût du mystère et de la lenteur dans un style contemplatif inclassable qui confronte souvent le moderne à l'archaïque. Son cinéma illustre en réalité la part irrationnelle du désir, les vies multiples de l'homme et le voyage des âmes. Dans les années 2000, il milite également contre la censure du cinéma en Thaïlande1. En 2008, il fait partie du jury cannois présidé par Sean Penn. En plus de ses projets en tant que cinéaste, Apichatpong travaille également sur des courts métrages, des projets vidéo et des installations. Pour le Festival international du film de Jeonju, il a été commissionné dans le projet Three Digital Short Films, qu'il a partagé avec deux autres réalisateurs asiatiques. Son film était intitulé Wordly Desires. Shinya Tsukamoto du Japon a réalisé Haze et Song Il-gon de Corée du Sud a créé Magicien(s). En 2005, Apichatpong a été consultant pour le projet Tsunami Digital Short Films, 13 films commissionnés par le Bureau pour l'Art contemporain et la Culture du Ministère de la Culture Thaïlandais. Ces films devaient rendre hommage aux victimes du tsunami et permettre aux artistes de réinterpréter ce tragique événement. Le film d'Apichatpong s'intitulait Ghost of Asia, réalisé en collaboration avec l'artiste cinéaste française Christelle Lheureux. En 2009, Primitive Project présentée parallèlement au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris et à Liverpool se remémore les affrontements sanglants à Nabua qui ont opposé civils et forces de l'ordre lors de la Guerre Froide, quand on tentait d'éradiquer toute trace de communisme chez les villageois. Apichatpong Weerasethakul est considéré comme un réalisateur majeur en ce début du XXIe siècle : les Cahiers du Cinéma classent Tropical Malady troisième film le plus important des années 2000-20092, la cinémathèque de Toronto considère que Syndromes and a Century est le meilleur film de la décennie (Tropical Malady et Blissfully Yours obtenant respectivement les sixième et treizième places)3, etc. Après avoir reçu le Prix Un Certain Regard en 2002 pour Blissfully Yours et le Prix du Jury pour Tropical Malady en 2004, le cinéaste obtient la Palme d'or du Festival de Cannes 2010 pour son film Lung Boonmee raluek chat (Uncle Boonme Who Can Recall His Past Lives).
Citation :
Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)
Longs métrages 2000 : Mysterious Object at Noon Page3 2002 : Blissfully Yours Page3 2003 : The Adventure of Iron Pussy Page4 2004 : Tropical Malady Pages2, 5 2006 : Syndromes and a Century Page2 2010 : Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures Pages1, 2, 4, 5
1993 Bullet 1994 0016643225059 1994 Kitchen and Bedroom 1996 Like the Relentless Fury of the Pounding Waves 1998 Thirdworld 1999 Malee and the Boy 2000 Dokfa nai meuman 2000 Boys at Noon 2001 Masumi Is a PC Operator 2002 Sud sanaeha 2003 Hua jai tor ra nong 2004 Sud pralad 2005 Ghost of Asia 2005 Worldly Desires 2006 Sang sattawat 2006 The Anthem 2007 L'état du monde (segment "Luminous People") 2008 Stories on Human Rights (segment "Mobile Men") 2009 Phantoms of Nabua Page4 2009 A Letter to Uncle Boonmee 2009 Haiku 2010 Empire 2011 Quattro Hongkong 2 (segment "M Hotel") 2011 M Hotel Page7 2012 Sakda 2012 Ashes 2012 Mekong Hotel
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Citation :
mise à jour à la page 7 le 25/01/2013
Je reprends quelques échanges du fil sur le festival de Cannes:
Cinéaste radical et pas très grand public (c'est le moins qu'on puisse dire) qui fait coexister vivants, morts, réincarnations, présent passé et futur, naïveté et irrationnel, son cinéma tient toujours à la fois de la mythologie et de la science fiction, du rêve et du réel le plus "documentaire". Pour une palme d'or c'est gonflé mais ça n'est que justice pour ce cinéaste génial qui est à la lisière de l'art contemporain. Oncle Boonmee étant le prolongement d'un travail qu'il a déjà exposé au musée d'art moderne en fin d'année dernière.
Pour infos: Apitchatpong Weerasethakul au musée d'art moderne
Plein d'extraits de son projet "Primitive": Ici
darkanny a écrit:
Bien contente aussi pour la Palme d'or , j'avais aimé "Tropical malady" , on me souffle également que "Blissfully yours" est une merveille , donc je sais ce qui me reste à faire.
J'avais vu "Blissfully yours" à sa sortie et je l'avais trouvé à périr d'ennui (je devais être un peu fatigué, genre vendredi soir) mais je l'ai revu plus tard et c'est assez fascinant. Il faut quand même prévenir que son cinéma ressemble à du faux documentaire avec de longues scènes en apparence banales et quelques fulgurances sous la forme de digressions étranges sur les hôpitaux, la réincarnation, la métamorphose... Un peu comme si un gentil film de vacances en vidéo se mettait à ouvrir une brêche dans le réel et à faire basculer le récit de l'autre côté du miroir comme chez Lynch. Le générique démarre parfois au milieu du film comme si tout commençait ou recommençait...
Ma préférence va aux 2 derniers: Tropical Malady et Syndromes and a century. Il a aussi un film queer complètement déjanté et aux antipodes de son cinéma abstrait habituel: The adventure of Iron Pussy (il faut le voir pour le croire!). Un film musical et kitch sur un transsexuel agent secret qui enquête sur un trafic de drogue hallucinogène. Le point commun avec les autres étant le côté "trip" qui basculerait cette fois du côté loufoque et lumineux. L'homosexualité aussi est très présente dans son cinéma.
Orientale a écrit:
Un entretient avec APICHATPONG WEERASETHAKU clic
Merci. Il est passionnant ce réalisateur dans sa démarche! Ici en vidéo:
[/quote]
Li a écrit:
Tim Burton a fait un choix courageux pour la palme.
Bien que plus cérébral et minimaliste l'univers d'Apichatpong ne pouvait que séduire Tim Burton avec ses fantômes, sa poésie et son mystère. Un univers à part qui devait trancher sur le reste de la sélection. Mike Leigh a beaucoup plu aux critiques mais dans un registre plus attendu et plus classique. Le palmarès me parait très bien même si les critiques mettaient Poetry nettement plus haut. Reste à se faire un avis en salle d'ici quelques mois !
Nous y voilà...
Citation :
INDEX DES FILMS CHRONIQUES SUR CE FIL (cliquez sur les numéros de page)
Blissfully yours, Page 3 Iron Pussy, Page 4 Mysterious object at noon, Page 3 Oncle Boonmee, Pages 1, 2, 4, 5 Phantoms of Nabua, Page 4 Syndromes and a century, Page 2 Tropical malady, Pages 2, 5
Mis à jour le 28/06/12
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Mer 8 Sep 2010 - 13:32
Oncle Boonmee celui qui se souvient de ses vies antérieures
Etaient-ce les réminiscences de ma conscience agonisante? (Le fantôme de l'épouse défunte d'Oncle Bonmee évoquant sa première sensation de la présence des vivants à ses côtés après sa mort)
traversay a écrit:
Oncle Boonmee de Apichatpong Weerasethakul
Citation :
Les apparitions magiques de sa femme défunte et de son fils disparu depuis des années confirment à Oncle Boonmee que sa fin est proche. Dans son domaine apicole, entouré des siens, il se souvient alors de ses vies antérieures. Accompagné de sa famille, il traverse la jungle jusqu’à une grotte au sommet d’une colline, lieu de naissance de sa première vie. De cette première vie, Oncle Boonmee ne se souvient de rien, s’il était animal ou végétal, homme ou femme ; mais il sait à présent qu’il est prêt à aborder la mort avec apaisement.
Palme d'Or ou Palme qui endort ? La fracture est nette entre ceux qui portent le film aux nues et ceux qui le qualifient, pour résumer, de brouet inepte. Comme je ne me sens ni dans un camp, ni dans l'autre, et que j'aime bien que les éventuels spectateurs se fassent leur propre religion, je vais juste vous livrer des impressions décousues, qui correspondent, somme toute, à ce que j'ai ressenti. Je précise tout de suite que, pour moi, c'est le film le plus accessible d'Apichatpong Weerasethakul, comparé à Blissfully yours, Tropical malady ou Syndrome and a century. La preuve, c'est qu'on peut le résumer (prenez la critique de Télérama, tout y est raconté et interprété. Ce n'est plus de la critique, c'est de l'explication de texte ! Je ne vois pas trop l'intérêt de voir le film après un tel pré-mâchage). Passons. Ce film est une sorte de trip, je suis d'accord, mais doux, rien à voir avec Enter the void (trip dur), Film Socialisme (trip barré) ou les trips de Caen. Ca fonctionne plutôt bien dans la première partie avec l'apparition progressive des êtres aimés et disparus d'Oncle Boonmee (qui n'a pas bonne mine) autour de la table. Le fantôme et le singe sorti de La guerre des étoiles, ont une conversation avec l'oncle qui ne manque pas d'intérêt et on comprend tout (si, si). La plus belle scène vient un peu plus tard avec la rencontre d'une princesse et d'un poisson-chat (je n'en dis pas plus, c'est très beau, et là, je suis sérieux). J'ai dû avoir un coup de moins bien ensuite parce que j'ai eu du mal à suivre les épisodes suivants, celui de la grotte, en particulier. Je me suis repris avec les scènes finales, certes énigmatiques (pour l'explication, voir Télérama) mais qui surprennent agréablement par leur réalisme (je sais, c'est contradictoire) et un certain humour (sic). Moyennant quoi, je dis : allez-y, qu'est-ce que vous risquez ? Au mieux, de trouver ça génial. Au pire, de vous ennuyer comme un rameau (ben oui, pourquoi un rat mort ?). Au moins, vous ne resterez pas indifférents. Dans quelque temps, Marko revient. Il trouvera les arguments pour vous emballer la chose avec force conviction. On parie ?
Le noir se fait dans la salle de cinéma dans le silence, le générique démarre au son des bruits de la jungle. Dans une semi-obscurité apparaît un buffle au milieu de vapeurs qui émanent du sol, du vent et des feuillages de la forêt. On est dans un espace temps indéfini, dans l'univers primordial où naissent les légendes. C'est mystérieux et envoûtant, beau à contempler. Une voix off qui pourrait être la parole du réalisateur en train de raconter un rêve nous annonce qu'Oncle Boonmee va bientôt mourir et qu'il va d'abord rencontrer les fantômes de son passé et quelques unes de ses réincarnations passées ou à venir...
Le film alternera des séquences oniriques hypnotiques, en état d'apesanteur, renforcées par une bande son sourde et enveloppante, et des scènes de la vie quotidienne presque documentaires qui font découvrir la campagne thaïlandaise, un habitat rudimentaire, les soins qu'Oncle Boonmee doit recevoir puisqu'il est gravement malade et doit être régulièrement dialysé.
Apichatpong est un artiste conceptuel qui utilise le cinéma comme l'un des maillons de tout un travail élaboré où prédominent les thèmes de la maladie et des hôpitaux, la nature, le rêve et l'animisme, des témoignages abstraits des tensions qui secouent la Thaïlande (guerres civiles, pauvreté...). Oncle Boonmee est l'aboutissement d'une oeuvre plus globale sur le thème de la réincarnation, très important dans cette partie de l'Asie.
Oncle Boonmee est donc un voyage vers la mort. Mais un voyage paisible et volontaire où vont se manifester successivement, avant de peut-être pouvoir les rejoindre, les fantômes du passé (son épouse, son fils déjà lui-même en mutation vers un autre état animal), ses propres réincarnations successives (un buffle, un poisson chat ou une vieille princesse... ), dans un mouvement qui tend à une sorte de fusion de tous les éléments, animaux, végétaux, humains, pour rejoindre la grotte cosmique, utérus accueillant et source de vie, permettant à la mort de se transformer en renaissance dans un abandon de soi. Un état de transe où le temps et l'espace se contractent, ou l'on peut se souvenir de son futur et être ici en même temps qu'ailleurs (magnifique dernière séquence).
Et ce qui est beau dans ce film c'est ce mélange d'expérimentation sidérante (la séquence sur la terrasse, celle de la chute d'eau ou la traversée de la grotte sont inouïes) et de simplicité presque naïve, les apparitions étant littérales en ayant recours à des trucages très simples comme à la naissance du cinéma (celui de Mélies, de Murnau...). On est constamment en éveil, on ne sait jamais ce qui va se passer le plan suivant, c'est subjuguant.
On se demande parfois si un film peut changer une vie. Et bien j'ai eu le sentiment bouleversant en voyant cette histoire sublimement panthéiste, et bien que non croyant, que la mort pouvait être cette chose accomplie et sereine dont il ne faut pas avoir peur. Apichatpong est d'une douceur infinie, ce film est un baume à tous les tourments humains et sa magie n'a pas d'équivalent dans le cinéma actuel. Apichatpong, artiste chaman, est grand!
Dernière édition par Marko le Ven 10 Sep 2010 - 16:33, édité 3 fois
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Mer 8 Sep 2010 - 15:04
Comment ne pas avoir maintenant une folle envie de voir ce film?...
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Mer 8 Sep 2010 - 15:22
coline a écrit:
Comment ne pas avoir maintenant une folle envie de voir ce film?...
Je pense que tu ne peux qu'être tansportée par ce film. Pour tout dire je n'en ai presque pas dormi de la nuit tellement j'étais ému parce que j'avais vu. Et je n'exagère pas. C'est si rare. Et je suis sidéré quand je lis certaines réactions hostiles au film (notamment Alain Riou au Masque... il est en train de devenir gâteux?). Ce n'est pas du cinéma intello, c'est un conte de fée limpide et poétique d'une beauté incroyable.
darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Mer 8 Sep 2010 - 17:23
Bon alors Marko , c'est raté , entendons nous ce n'est pas le film qui est raté loin de là , mais c'est ma vision du film. Encore une fois (d'ailleurs le // avec Lynch est très vite fait) , il me faudra plusieurs séances , car mon esprit vagabondait trop et quand il fallait se laisser aller je cherchais à comprendre et quand il était conseillé d'avoir un minimum d'attention , je rêvassais ou étais préoccupée par ma journée de demain.
BREF , si vous voulez vous imprégner de ce film , allez-y l'esprit totalement libre et disponible (est-ce possible?) , sinon , vous passez à côté comme moi. Mais j'y retournerai (j'ai bien vu 3 fois Tropical malady) , et je suis sûre que ma vision sera bien meilleure.
ps : à aucun moment , ce film ne m'a donné envie de dormir ni ne m'a semblé ennuyeux.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Mer 8 Sep 2010 - 21:03
darkanny a écrit:
Bon alors Marko , c'est raté , entendons nous ce n'est pas le film qui est raté loin de là , mais c'est ma vision du film. Encore une fois (d'ailleurs le // avec Lynch est très vite fait) , il me faudra plusieurs séances , car mon esprit vagabondait trop et quand il fallait se laisser aller je cherchais à comprendre et quand il était conseillé d'avoir un minimum d'attention , je rêvassais ou étais préoccupée par ma journée de demain.
Le début d'après midi c'est parfois dur! C'est l'heure de la sieste et de la digestion Mais je te comprends. Il faut être tous les sens en éveil et se connecter au système nerveux du film pour entrer dans la transe. Je suppose qu'on peut facilement se sentir éjecté. Retente le coup!
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Mer 8 Sep 2010 - 23:38
Sur MUBI.COM (site où on peut visionner pas mal de films moyennant paiement) on peut voir un court métrage d'Apichatpong qui est une sorte de préparation à Oncle Boonmee ou même un variante possible du parcours de ce personnage ubiquitaire :
A Letter to Uncle Boonmee
Thailand, Germany, United Kingdom 2009 17 Min Color Thai Subtitled in English 2 euros pour visionner
Je viens de lire un dossier passionnant sur "Oncle Boonmee" dans les cahiers du cinéma et notamment une interview d'Apichatpong qui évoque ici la fameuse dernière séquence très étrange où apparaissent des actions simultanées. On se rend compte qu'il y a de nombreux échos entre ses différents films et ses travaux vidéos.
Sakda Kaewbuadee est un soldat dans un film, puis il se réincarne en moine dans un autre (dans Oncle Bonmee). C'est une manière de suggérer que l'on a plusieurs vie. En Thaïlande, lorsqu'un proche meurt, il arrive qu'on lui rende hommage en devant moine pour une journée. C'est ce que fait le personnage de Sakda dans Oncle Bonmee. Il revêt l'habit de moine comme une coquille, c'est pour cela que je le montre se déshabiller et prendre une douche. Quand il est face à son double, il voit une autre vie possible. Il y a plusieurs vies, plusieurs réalités, et à cet instant le personnage ne sait plus laquelle est la vraie, si jamais il y en a une plus vraie que les autres. La vie est riche, dans une vie il y a beaucoup de vies. Et il n'y a pas de conflit entre les personnages et leurs doubles, pas de conflit entre les réalités. Le double, c'est juste une perturbation du temps, et c'est ce que le cinéma peut montrer.
Le David Lynch d'Inland Empire n'est effectivement pas très loin...
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Ven 10 Sep 2010 - 19:54
J'ai oublié la bande annonce d'Oncle Boonmee. Elle restitue plutôt bien le climat planant du film même si elle ne montre pas les passages plus documentaires sur le quotidien de ces gens. J'aime particulièrement la douceur hypnotique des voix des personnages.
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Ven 10 Sep 2010 - 20:26
j'enrage la BA me fait plus envie qu'un semblant d'a priori !
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Ven 10 Sep 2010 - 20:36
animal a écrit:
j'enrage la BA me fait plus envie qu'un semblant d'a priori !
Il passe par chez toi? Va le voir... Ce coup-ci il pourrait bien te plaire
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Ven 10 Sep 2010 - 20:38
ça passe encore avec un horaire un peu bancal... je verrai ce weekend comment ça (ou je) me déroule.
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Sam 11 Sep 2010 - 0:27
J'ai cru mourir d'ennui en voyant ce Boonmee... Je lirais les critiques positives plus tard, pour voir quelle perle j'ai raté. Là, j'ai rien compris.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Sam 11 Sep 2010 - 0:29
Queenie a écrit:
J'ai cru mourir d'ennui en voyant ce Boonmee... Je lirais les critiques positives plus tard, pour voir quelle perle j'ai raté. Là, j'ai rien compris.
Ben zut alors. C'est un mystère pour moi de voir tant de gens rester tellement à distance. Il y a un clivage que je n'ai jamais vu pour aucun autre film. Même les films de Jia Zhang Ke ne divisent pas autant... C'est si beau pourtant.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Sam 11 Sep 2010 - 6:39
Queenie a écrit:
J'ai cru mourir d'ennui en voyant ce Boonmee... Je lirais les critiques positives plus tard, pour voir quelle perle j'ai raté. Là, j'ai rien compris.
Je crois que me concernant, ça aurait été pareil... J'ai du mal avec le cinéma Thaïlandais, même avec le gros commercial qui tache (les frères Pang, Danny et Oxide - un prénom pareil, tu parles... il paraît quand même que leur tout dernier film est visible). Alors, je le regarde quand ça passe à la télé. Ainsi, à chaque fois j'ai une excuse toute prête : si je n'ai pas aimé, si je me suis rasé mortellement, ce n'est pas complètement de ma faute : c'est un vrai film de cinéma, ça a du à exprimer toute sa plénitude sur petit écran. Et hop ! (mais peut-être que je le trouverai passionnant, finalement, ce film !)
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Apichatpong Weerasethakul Sam 11 Sep 2010 - 8:05
mouais vu je sais plus lequel de "Danny & Oxide". pas le plus emballant. essaye Goodman Town (et Bang Rajan).