Que lisez-vous en septembre

Winter de Rick Bass. faute de pouvoir vivre dans un monde à la Stifter l'option s'enterrer au fond des bois avec personne ou presque autour à l'air raisonnable.

Dites-moi, suis-je donc totalement hermétique à toute réflexion un peu poussée, ou bien tout ceci vous semble t'il à vous aussi un peu nébuleux ? (je saisis quand même l'idée générale)

l'auteur vient de se gameller en vélo dans la forêt de Confucius :

"Une racine m'attendait...
Une fois la tête dans l'humus (...) je me dis que c'est moi qui l'attendais. Alors je reste à terre où je me sens retenu par des bras familiers. Je me méfie des emmêlements, bien qu'avec l'âge la conscience de l'unité de la vie l'emporte sur les catégories de notre mental. Un lien existe entre la mort, l'amour et la mystique. On l'a souvent répété, mais dans des interprétations différentes. En ce moment précis je n'interprète rien, je vis seulement une pulsion qui a bien la tête d'une trinité. Aucune angoisse si j'avais à m'abandonner au sein de la terre, comme avec l'aimée, comme, trop rarement, dans la prière. L'énigme est ce moi, qui est une respiration. On en fait un tout, il est un mouvement. Retrouver l'origine _ la mort est autant notre origine que notre fin _ n'est pas avoir le goût du néant. Eros n'est pas macabre ; il décante. Resterait à prier... "

Il y a pourtant de très belles réflexions dans ce livre, notamment sur la beauté de la langue française et la nécessité de la préserver des idiots qui veulent la réformer en la simplifiant ou en y incorporant les erreurs de syntaxe à la mode. De jolies rencontres. Mais toutes ces considérations formulées d'une manière obscure à mes yeux me lassent et m'ôtent une grande part de mon plaisir.

PS : Je préfère quand il cite Montaigne ou François Cheng, là au moins je pige...

Pouah pouah je ne suis pas sure d'être capable d'apprécier ce genre de littérature. Et je ne comprends pas bien le Eros n'est pas macabre, il décante

Theo a écrit:

Pouah pouah je ne suis pas sure d'être capable d'apprécier ce genre de littérature. Et je ne comprends pas bien le Eros n'est pas macabre, il décante

On est deux alors !

Il y a des auteurs qui aiment bien mettre des passages comme ça, qui "font" littéraire pour rappeler de temps à autre qu'ils ont des trucs très profonds à dire. "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement", pourtant.

De mon côté, j'ai lu Pas ici, pas maintenant (qui avait déjà été publié sous le titre de Une fois un jour, Erri de Luca ; pas mal mais pas son meilleur livre, ce qui est aussi bien puisque c'est son premier) ; et puis Nouvelle grammaire finnoise, de Diego Marani ; je crois qu'il figurait dans ce livre "1001 livres qu'il faut avoir lu dans sa vie". Je sais bien que ce genre de listes prêtes toujours à commentaire, mais là c'est un livre pas bien bon. L'auteur n'a vraiment pas grand chose à dire. On se demande toujours pourquoi certains livres sont traduits plutôt que d'autres.

mince, je voulais commander La tentation des Indes de Germain-Thomas mais la citation d'Armor me refroidit singulièrement...

Shanidar a écrit:

Citation :

mince, je voulais commander La tentation des Indes de Germain-Thomas mais la citation d'Armor me refroidit singulièrement...

c'est justement un auteur assez froid, je trouve qu'on s'ennuie un peu en sa compagnie.

Madame B. a écrit:

Shanidar a écrit:

Citation :

mince, je voulais commander La tentation des Indes de Germain-Thomas mais la citation d'Armor me refroidit singulièrement...

c'est justement un auteur assez froid, je trouve qu'on s'ennuie un peu en sa compagnie.

bon alors je le range au fond du placard à potentialité, merci !

Marie Antoinette de Stefan Zweig :) J'adore pour le moment!

Je suis en plein dans Hypothermie d'Arnaldur Indridason et j'ai la suite sous le coude !

Elizabeth et son jardin allemand d'Elisabeth von Arnim.

L'Evangile selon Jésus-Christ (Saramago)

Limonov d'Emmanuel Carrère.

Shanidar a écrit:

Citation :

Madame B. a écrit:
Shanidar a écrit:

Citation:
mince, je voulais commander La tentation des Indes de Germain-Thomas mais la citation d'Armor me refroidit singulièrement...


c'est justement un auteur assez froid, je trouve qu'on s'ennuie un peu en sa compagnie.


bon alors je le range au fond du placard à potentialité, merci !

C'est joli comme expression .

Tu devrais peut-être essayer, on ne sait jamais, cela pourrait te plaire.

Armor-Argoat a écrit:

Dites-moi, suis-je donc totalement hermétique à toute réflexion un peu poussée, ou bien tout ceci vous semble t'il à vous aussi un peu nébuleux ? (je saisis quand même l'idée générale)

l'auteur vient de se gameller en vélo dans la forêt de Confucius :

"Une racine m'attendait...
Une fois la tête dans l'humus (...) je me dis que c'est moi qui l'attendais. Alors je reste à terre où je me sens retenu par des bras familiers. Je me méfie des emmêlements, bien qu'avec l'âge la conscience de l'unité de la vie l'emporte sur les catégories de notre mental. Un lien existe entre la mort, l'amour et la mystique. On l'a souvent répété, mais dans des interprétations différentes. En ce moment précis je n'interprète rien, je vis seulement une pulsion qui a bien la tête d'une trinité. Aucune angoisse si j'avais à m'abandonner au sein de la terre, comme avec l'aimée, comme, trop rarement, dans la prière. L'énigme est ce moi, qui est une respiration. On en fait un tout, il est un mouvement. Retrouver l'origine _ la mort est autant notre origine que notre fin _ n'est pas avoir le goût du néant. Eros n'est pas macabre ; il décante. Resterait à prier... "

Il y a pourtant de très belles réflexions dans ce livre, notamment sur la beauté de la langue française et la nécessité de la préserver des idiots qui veulent la réformer en la simplifiant ou en y incorporant les erreurs de syntaxe à la mode. De jolies rencontres. Mais toutes ces considérations formulées d'une manière obscure à mes yeux me lassent et m'ôtent une grande part de mon plaisir.

PS : Je préfère quand il cite Montaigne ou François Cheng, là au moins je pige...

Il faut s'accrocher en effet... Je crois que j'ai décroché à partir de la troisième ligne...