Tsai Ming-liang

Visage...

Alors c'est simple j'ai pratiquement RIEN COMPRIS. C'est barré, symbolique à nous foutre des miroirs, de l'eau, de la sauce tomate, de la masturbation, des bruits, un cerf qui se paume dans la nature (de Paris), des gens qui se suivent, des phrases qui veulent rien dire, des personnages désincarnés, des acteurs tout vidés, des scènes qui s'enchaînent sans qu'on comprenne d'où elles viennent et où elles vont.

J'ai cru mourir d'ennui, de bêtise (ouais on se sent con quand on comprend rien de rien), de Bordel il est quel heure là. D'envier les gens qui sortent de la salle (mais j'ai tenu jusqu'au bout). D'étaler mes jambes n'importe où, de m'endormir un peu.

Ce film est le pire film que j'ai vu depuis looongtemps, peut être même depuis des années.

Il se regarde le nombril plein de sens cachés et de métaphores qu'on comprend pas.

Nul.
Nul.
Nul nul nul.

J'ai vraiment rien envie de rattraper. (Même si de bonnes âmes pourront déceler 3 plans superbes, et une scène extra). J'ai pas envie, parce qu'il m'a ENERVEE. Si je le croise je lui pète la gueule à TML. Tiens jvais aller écouter les itv. Voir si d'un coup j'ai une révélation...

Je suis en train de regarder des bouts d'image, ça me rappelle que j'ai oublié un "détail" important :
Les chansons sont NUllISSImes !

Waouh ! C'est ce qui s'appelle une critique négative. Et qui confirme ce que j'ai lu ici ou là. Marko, où es-tu ?

Je viens de voir qu'il passait en fait à Lille au Majestic (Bravo Allociné et le site du majestic qui ne l'indiquent pas!!!). J'irai demain ou dans le week end. En fait ce que dit Queenie me donne très envie

Hâte de voir tes super explications de cerveau en ébullition...
(Et Jean-Pierre Léaud fait pitié dans ce film. Pathétique de sénilité)

Queenie a écrit:

Hâte de voir tes super explications de cerveau en ébullition...
(Et Jean-Pierre Léaud fait pitié dans ce film. Pathétique de sénilité)

Pourtant Tsai ming Liang est souvent beaucoup plus sensoriel que cérébral ou intellectuel. Pas forcément mille choses à decrypter ou à comprendre. Mais je verrai ce soir. Les critiques ont l'air très contrastées!

C'est vrai que ce cinéaste me pose bien des problèmes , entre "la rivière" , "la saveur de la pastèque" et "là bas quelle heure est-il ?" , je suis toujours un peu décontenancée par les thèmes et surtout j'ai l'impression de ne pas capter grand chose.

D'habitude je comprenais. Y'avait des images qui parlaient toutes seules. Et on pouvait suivre l'histoire sans chercher moult sens.

Visage. c'est tout le contraire : aucune histoire, des images avec des sens de malade à débrouiller tout seul. Tout ce que je déteste.

Mais j'attends Marko. J'aimerais vraiment savoir.

Queenie a écrit:

Mais j'attends Marko. J'aimerais vraiment savoir.

Quel dommage Queenie que tu ne sois pas rentrée dans ce film stupéfiant (dans tous les sens du terme!). C'est le plus grand réalisateur du monde! Personne n'est sorti de la salle pendant la projection parce que j'étais... tout seul! Projection privée

Je prends le temps de faire les choses bien... Pas mal de choses à décanter. En tout cas tu avais surtout 1 clé à avoir et le reste coule tout seul. Cette clé c'est le tableau de Leonard de Vinci...

Marko a écrit:

Quel dommage Queenie que tu ne sois pas rentrée dans ce film stupéfiant (dans tous les sens du terme!). C'est le plus grand réalisateur du monde! Personne n'est sorti de la salle pendant la projection parce que j'étais... tout seul! Projection privée

Je prends le temps de faire les choses bien... Pas mal de choses à décanter. En tout cas tu avais surtout 1 clé à avoir et le reste coule tout seul. Cette clé c'est le tableau de Leonard de Vinci...

Je suis donc une tâche.
Pfff...
Pourquoi il ne nous l'a pas donnée sa "clé" hein...

Queenie a écrit:

Je suis donc une tâche.
Pfff...
Pourquoi il ne nous l'a pas donnée sa "clé" hein...

Non ta réaction est extrême et c'est bien. On ne peut pas rester neutre. Ce film provoque une sidération parce qu'il est d'une densité incroyable. On peut être terrassé (y compris d'ennui) ou en transe. Je le vois de plus en plus clairement en moi et je suis prêt à faire mon post. J'espère que ça te donnera des pistes pour le revoir un jour et peut-être te rendre compte que c'est d'une beauté et d'une émotion incroyablement puissantes. Je vois que beaucoup de critiques son restés à la porte aussi et il a été oublié de Cannes (Isabelle Huppert voulait le récompenser et le mettait très haut je crois). C'est que Tsai Ming Liang est allé tellement loin dans son univers artistique qu'il rentre dans une dimension qui nous laisse tout petits. Je n'en suis pas encore remis. Ce n'est pas un palme d'or qu'il aurait fallu mais un récompense Olympienne!

Marko a écrit:

Queenie a écrit:

Je suis donc une tâche.
Pfff...
Pourquoi il ne nous l'a pas donnée sa "clé" hein...

C'est que Tsai Ming Liang est allé tellement loin dans son univers artistique qu'il rentre dans une dimension qui nous laisse tout petits.

N'ayant pas vu ce film, je réagis juste sur ces mots-là Marko.
Le réalisateur qui va aussi loin que tu le dis, "dans une dimension qui nous laisse tout petits", fait-il un film pour lui-même ou pour des spectateurs?...Ou juste pour une élite minoritaire de spectateurs capables de décoder?...

(Si je généralise, le mot Culture aujourd'hui s'applique massivement à des productions tendant à un nivelage vers le bas pour faire des rentrées assurées d'argent...Et par ailleurs, il semblerait qu'une nouvelle "tendance Culture" se développe, élitiste, accessible seulement à des minorités éduquées et déjà très cultivées...L'entre deux disparaît...comme la classe moyenne semble-t-il...Mais je m'égare...)

coline a écrit:

N'ayant pas vu ce film, je réagis juste sur ces mots-là Marko.
Le réalisateur qui va aussi loin que tu le dis, "dans une dimension qui nous laisse tout petits", fait-il un film pour lui-même ou pour des spectateurs?...Ou juste pour une élite minoritaire de spectateurs capables de décoder?...

Je vais essayer de montrer que même s'il y a quelques symboles à décoder (assez peu finalement), il suffit de s'y abandonner pour faire une expérience de cinéma éblouissante. Car Queenie pourra probablement au moins reconnaitre qu'il y a une succession de plans ahurissants de beauté et de singularité. Il ne vise pas une élite minoritaire, il explore un monde, un langage, une manière de nous dire certaines choses. Et ce qu'il montre ne peut pas passer par les mots. Quand on commence a ressentir ce qu'il nous suggère ça devient bouleversant. Et si je me sens tout petit c'est que je ne peux qu'admirer son génie comme lorsque j'écoute Mozart ou que je vois une toile de Rembrandt. Il est à ce niveau là pour moi. Et que quelques rares oeuvres demandent une certaine réflexion et un certain effort pour les apprécier dans leur totalité, qu'ils résistent un peu, qu'ils chamboulent nos certitudes et notre confort, me parait rassurant et salutaire.

Me voilà rassurée par ta réponse...Et j'attends ton commentaire dans l'espoir de voir ce film...
Le fait que tu aies dit être le seul dans la salle lors de la projection m'avait aussi interpelée...
Ici c'est courant...mais à Lille!...