Stanley Kubrick

Pour 2001, Alex North avait composé toute une partition que Kubrick a mise "à la poubelle" pour mettre à la place de la musique classique.
Cette bande son est sortie en CD, ça peut permettre de se donner une idée de ce que cela aurait donné. Sans doute moins bien.

Kubrick est un cinéaste visuel, oui, et cérébral en même temps ; il était photographe (notamment de boxe).
Ses grands trucs, c'est l'image et la violence sous toutes ses formes.

Il regrettait que l'image soit tellement banalisée ; perfectionniste, il avait même demandé de repeindre certaines salles de cinéma, car la couleur n'allait pas tout à fait bien avec son film projeté.

Dommage qu'il n'ait finalement pas pu faire son film napoléonien, j'aurais été curieux de voir un autre film en costumes (autre que Barry Lyndon, je veux dire).
Et son concept de guerre vue comme des mouvements de blocs, globalement, une sorte de ballet (j'exagère sans doute sa pensée) aurait sans doute été fascinante.

Je me permets de poster un lien vers une vidéo qui reprend les principaux films de Kubrick. J'adore l'humour des "gars en T-shirt" et je trouve que cette vidéo constitue finalement un bel hommage.
Dans l'attente de vos impressions
https://www.dailymotion.com/relevance/search/gars%2Ben%2Bt-shirt/video/x1erfr_les-films-faits-chez-kubrick_fun

Nibelheim a écrit:

Je me permets de poster un lien vers une vidéo qui reprend les principaux films de Kubrick. J'adore l'humour des "gars en T-shirt" et je trouve que cette vidéo constitue finalement un bel hommage.
Dans l'attente de vos impressions
https://www.dailymotion.com/relevance/search/gars%2Ben%2Bt-shirt/video/x1erfr_les-films-faits-chez-kubrick_fun

c'est juste ...

excellent !

je connaissais pas du tout ces gars ! strop fort de voir tous les pitis personnages de kubrick faire un barbecue.

Nibelheim a écrit:

Je me permets de poster un lien vers une vidéo qui reprend les principaux films de Kubrick. J'adore l'humour des "gars en T-shirt" et je trouve que cette vidéo constitue finalement un bel hommage.
Dans l'attente de vos impressions
https://www.dailymotion.com/relevance/search/gars%2Ben%2Bt-shirt/video/x1erfr_les-films-faits-chez-kubrick_fun

...
Il n'existe pas la version Bergman pour Babelle?....

J'adore tout particulièrement la reprise de Shining ...
"Hé peut-être que j'vais devenir fou, j'sais pas, peut-être j'vais tuer toute ma famille avec une hache, j'sais pas. Pt'êt demain, j'sais pas."

Après des mois de recherche infructeuse auprès de mes amis, j'ai enfin déniché Full metal jacket. J'en avais tellement entendu parler !
La première partie du film, dans le camp d'entrainement américain m'a beaucoup plu. Observer comment le bourrage de crâne des aspirants soldats peut leur retirer toute lucidité et faire d'eux des machines à tuer, est particulièrement intéressant. Et puis j'ai noté un rythme plus soutenu pour cette séquence que le style de Kubrick le veut habituellement, ce qui m'a beaucoup réjouie.

Deux scènes surtout m'ont fascinées: celle de l'humiliation de Léonard après que le chef a découvert un beignet planqué dans ses affaires. Et celle de la soudaine métamorphose du même personnage dans les toilettes la veille du départ pour le Viet-Nâm. Une performance d'acteur à la hauteur de celle de Nicholson passant du gentil papa au tueur sanguinaire dans The Snining. Quel bonheur d'observer ainsi au travers des films de Kubrick l'ambivalence des passions chez l'homme et sa volonté irrépressible de destruction.

Par contre la suite m'a un peu moins emballée. Je n'aime vraiment pas les films de guerre alors forcément... Et puis je trouvais le message véhiculé par le réalisateur un peu moins convaincant dans cette partie très (trop ?) illustrative, voire grandiloquente dans sa façon de nous présenter les horreurs de la guerre dans toute leur barbarie. C'est vrai que c'est quelque chose dont nous devons prendre pleinement conscience, mais de là à faire durer la scène finale de combat à la mitraillette contre le tireur vietnamien embusqué aussi longtemps...

Citation :

mais de là à faire durer la scène finale de combat à la mitraillette contre le tireur vietnamien embusqué aussi longtemps...

C'est justement ce que j'ai trouvé intéressant dans cette partie : résumer tout le conflit vietnamien en une seule embuscade, en tirer l'essentiel, là où les autres films sur le Vietnam nous montrent les scènes habituelles de soldats qui crapahutent dans la jungle et tous les clichés qui vont avec.
En plus, ici, le tireur embusqué se révèle être...une tireuse, ce qui est plutôt innatendu.

Sinon, concernant le pauvre Léonard de la première partie, il n'y a pas si longtemps que j'ai découvert que l'acteur était Vincent d'Onofrio à ses débuts ! Bref, l'inspecteur retors Goren de la série New-York Section Criminelle.
Je ne l'aurais jamais reconnu sans voir son nom au générique (difficile de faire le lien entre les deux personnages, il est vrai, quand on passe du souffre-douleur obèse à l'imposant flic manipulateur). Ah, il a bien grandi le petit Vincent (et maigri aussi ).

PS : amusante la vidéo des gars en tee-shirt. Ca me rappelle Soyez sympa, rembobinez de Michel Gondry.

LOLITA

Enfin vu.
du coup j'ai relu vos commentaires.

Alors, déjà je ne lui ai pas trouvé de longueur à ce film, mais peut-être (sûrement?) parce que je l'ai regardé en deux fois.

Pour le côté désuet, c'est ce qui fait tout le charme du film, et puis vu que le film a été tourné en 62 et est censé se passer en 47, Kubrick a certainement voulu ce côté vieillot (alors que ce n'était certainement pas le cas pour son 2001, ou Orange Mécanique par exemple).

J'ai trouvé les répliques désopilantes de noirceur et de glauque.
Les acteurs sont extra, et comme beaucoup ici, je n'éprouve aucune empathie pour eux, mais je ne suis pas certaine qu'il faille en éprouver.
Il est tellement pathétique ce gars...
Et elle, tellement paumée.
Ils sont vraiment archi nuls.

Mais je trouve qu'on sent terriblement bien le désir chez lui, proche de la folie parfois.

et le cadre petit bourgeois hypocrite est à se planter des couteaux dans le dos.


C'est un film vraiment très bon, je trouve.
Sur la paranoïa, sur l'étouffement, le mensonge, la trahison...

Le moment d'un voyage à Venise?!



28/08 - 14/11/10

Citation :

Stanley Kubrick est tombé dans la photographie quand il était petit. A l'âge de treize ans, il développait lui-même ses photos. Entre 17 et 22 ans, il a bossé pour le magazine « Look ». Il avait inventé le photo-récit, qui le mènera naturellement vers la carrière de cinéaste. Un chercheur allemand a retrouvé tous ses clichés, exposés pour la première fois à Venise.

lien

Sacrée nouvelle pour tous les fans de Kubrick !

Citation :

Fear and Desire, sa toute première œuvre réalisée en 1953 et invisible depuis, devrait bientôt être restaurée ! Une copie, que l’on croyait définitivement perdue, vient effectivement d’être retrouvée dans un ancien laboratoire de Porto Rico. Désavoué par Stanley Kubrick himself qui le traitait d’”exercice filmique amateur et maladroit”, le film, mettant en scène une poignée de soldats parachutés derrière les lignes ennemies lors d’une guerre imaginaire et tourné avec les moyens du bord (10 000 dollars), avait effectivement été retiré de la circulation peu de temps après sa sortie. Résultat, très peu de gens avaient eu la chance d’avoir pu le visionner. Et ces dernières années, seule une très mauvaise version pouvait éventuellement être téléchargée sur Internet (légalement, étant donné que, selon les lois américaines, la chose appartient désormais au domaine public). On espère donc que la société George Eastman, en charge de la restauration, divulguera cet “exercice” bien vite auprès des millions de fans du réalisateur de Lolita, pour qui cette nouvelle n’a effectivement pas de prix… Reste toutefois une dernière incertitude : on ne sait pas encore sir le négatif est complet ou non. Raison de plus pour le vérifier, et fissa !

traversay a écrit:

Sacrée nouvelle pour tous les fans de Kubrick !

Citation :

Fear and Desire, sa toute première œuvre réalisée en 1953 et invisible depuis, devrait bientôt être restaurée ! Une copie, que l’on croyait définitivement perdue, vient effectivement d’être retrouvée dans un ancien laboratoire de Porto Rico. Désavoué par Stanley Kubrick himself qui le traitait d’”exercice filmique amateur et maladroit”, le film, mettant en scène une poignée de soldats parachutés derrière les lignes ennemies lors d’une guerre imaginaire et tourné avec les moyens du bord (10 000 dollars), avait effectivement été retiré de la circulation peu de temps après sa sortie. Résultat, très peu de gens avaient eu la chance d’avoir pu le visionner. Et ces dernières années, seule une très mauvaise version pouvait éventuellement être téléchargée sur Internet (légalement, étant donné que, selon les lois américaines, la chose appartient désormais au domaine public). On espère donc que la société George Eastman, en charge de la restauration, divulguera cet “exercice” bien vite auprès des millions de fans du réalisateur de Lolita, pour qui cette nouvelle n’a effectivement pas de prix… Reste toutefois une dernière incertitude : on ne sait pas encore sir le négatif est complet ou non. Raison de plus pour le vérifier, et fissa !

C'est une très bonne nouvelle ce Fear and Desire ! Il sera disponible bientôt ?

Je suis venue sur ce fil suite à une seconde visualisation de 2001, L'Odyssée de l'espace que j'ai faite récemment (mon copain qui ne le connaissait pas encore voulait le voir, très bonne idée )
Je me souviens avoir vu ce film une première fois il y a deux ou trois ans. A l'époque, j'en avais gardé le souvenir d'un film long, avec des scènes qui s'étendaient sur plusieurs dizaines de minutes sans qu'il ne se passe d'évènements dont on puisse vraiment comprendre l'intérêt ou le but (à cet égard, la première demie-heure du film est la plus éprouvante). Ce qui m'avait aussi marquée c'était l'histoire de l'ordinateur, d'une intelligence glaciale et vraiment effrayante.
Revoir ce film m'a fait le plus grand bien. Sachant où Kubrick voulait nous mener, j'ai pu apprécier avec beaucoup plus de patience les passages que j'avais trouvé longs la première fois. Je savais que je devais me mettre dans un état de contemplation : accepter de regardes des scènes durant lesquelles il ne se passe rien de spécial et se laisser charmer par la beauté et le kitsch des décors (je le rappelle encore une fois que pour moi, le kitsch est un compliment très sincère )
J'ai retrouvé avec tout autant de plaisir (plaisir malsain) le fameux robot, et la scène de sa déconnexion est l'une des plus denses du film. Le pari de rendre ce "personnage" aussi crédible que les autres semblait dur à relever, Kubrick a parfaitement triomphé.
La musique colle à merveille (elle rappelle parfois la musique dans la secte de Eyes Wide Shut) et les couleurs sont éblouissantes. En plus, Kubrick a crée le premier extraterrestre intemporel dans l'histoire du cinéma : un monolithe ! Impossible de trouver ça démodé.
Bref, 2001 est un grand film : comme tous les grands films, il se fait apprécier davantage à chaque nouvelle visualisation et les mots manquent pour en parler comme il le mériterait.

Sinon, j'ai vu pas mal d'autres films de Kubrick :
- Orange mécanique : Un chef d'oeuvre lui aussi qu'il me tarde de regarder une nouvelle fois. Il m'a permis de découvrir Anthony Burgess et le roman dont le film a été adapté. Une pépite lui aussi.
- Shining : Excellent. Angoissant de bout en bout sans relâche.
- Barry Lindon : Un peu moins apprécié, peut-être à cause de l'histoire. Malgré tout, les décors restent magnifiques. Quelqu'un sur le forum a dit que les scènes ressemblaient à des tableaux. C'est exactement ça !
- Lolita : Pas mauvais mais je n'en garde pas beaucoup de souvenirs. Il faudrait que je le revoie.
- Eyes wide shut : Excellent lui aussi. Toujours dans la même veine angoissante. On ne sait jamais ce qui va suivre et jusqu'où Kubrick va nous emmener.

Je me sens moins attirée en revanche par ses films plus orientés politique/guerre tels que Full Metal Jacket ou Docteur Folamour. Mais si c'est du Kubrick, ce sera forcément bon, alors faudra que je me les passe un de ces quatre...

colimasson a écrit:

Bref, 2001 est un grand film : comme tous les grands films, il se fait apprécier davantage à chaque nouvelle visualisation et les mots manquent pour en parler comme il le mériterait.

C'est la bonne voie!
Et passé la 10° visualisation, je suis sûr que comme moi, vous verrez dans chaque seconde de ce film la marque du pur chef d'œuvre.

Je reviendrai te dire ça dans 8 visualisations

Ok, j'en prends note.
Mais petit conseil, évite l'overdose.
Ce film comporte 4 parties bien distinctes qui une fois sa totalité connue peuvent être visionnées indépendamment. Profites en !