Coen (Joel ou Ethan)

colimasson a écrit:

Par dérision, je sous-entendais également surenchère. Et de la surenchère, il y en a beaucoup dans les crimes commis par Anton Chigurh dans No country for old men ^^

C'est très vrai !

Quant à Big Lebowski, je ne l'ai pas vu, mais si tu me dis qu'il est lui aussi plein de dérision alors, il faudra que j'y pense plus sérieusement

colimasson a écrit:

Quant à Big Lebowski, je ne l'ai pas vu, mais si tu me dis qu'il est lui aussi plein de dérision alors, il faudra que j'y pense plus sérieusement

The Big Lebowski a des passages délirants, des personnages barrés : Nobody fucks with Jesus. Et une scène psychédélique avec Hotel California en fond...

C'est noté. Ce sera le prochain film des frères Coen que je me passerai devant les yeux

Nezumi a écrit:

colimasson a écrit:

Quant à savoir si c'est un film religieux, je ne sais pas... Je dirais plutôt que c'est un film sur la religion, ce qui est différent...

Je ne sais pas justement, c'est un film sur la religion telle qu'elle est vécue certes, mais avec cette fin il y a une prise de parti d'une certaine façon, car elle semble vraiment chargée d'une morale. Larry semble avoir mérité ce qui lui arrive.
Décidément cette fin me chiffonne.

colimasson a écrit:

Mais les frères Coen n'étaient-ils pas juifs ? Je crois avoir entendu qu'ils avaient beaucoup souffert de tout ce que leur religion leur avait fait endurer et dans ce sens, il semblerait étrange qu'ils cherchent à diffuser un message pro-religion à travers leur film... Difficile de comprendre ce qu'ils ont cherché à montrer!

C'est vrai que cette fin est très troublante, et mis en avant avec la comparaison du truc de Job... Je ne sais pas trop quoi en penser non plus. Parce que ça donne tout de même l'impression qu'il subit un châtiment... Peut-être qu'ils ont souffert à cause de leur religion, mais que cette souffrance a un sens... En tout cas, le film le donne un peu à penser. Tout en se moquant des religieux... etc... la puissance divine a le mot de la fin.

Il m'avait profondément ennuyée, pourtant je m'en souviens pas mal.

(Ah, le film à chanson unique, ça peut être drôle, mais ça finit souvent par être lourd).

Tant que la chanson ne passe pas en boucle et sans ininterruption du début à la fin du film, et s'il s'agit d'une chanson audible, ça reste encore supportable !

colimasson a écrit:

Tant que la chanson ne passe pas en boucle et sans ininterruption du début à la fin du film, et s'il s'agit d'une chanson audible, ça reste encore supportable !

J'ai énormément de mal avec les titres/morceaux qui servent de thèmes récurrents à un film, et qui reviennent sans arrêt. On finit par s'y attendre, cette impression de tourner en boucle m'ennuie puis m'exaspère.

C'était le cas pour A serious man et dernièrement pour la petite mélodie dans Tamara Drewe. James Cameron est pas mal aussi dans le genre...

Ca ne m'avait pas tellement dérangée dans A Serious man... Les musiques choisies par James Cameron sont en revanches plus insoutenables, je peux comprendre

Je viens de terminer le visionnage de Big Lebowski et l'histoire ne m'a pas réellement passionnée... Les personnages avaient peut-être du caractère (ce qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler Pulp Fiction) et certaines scènes psychédéliques sont assez agréables à regarder mais sur 1h50, j'ai trouvé le temps long...

Par contre, le Russe Blanc a l'air d'être un très bon cocktail...

True Grit

Citation :

1870, juste après la guerre de Sécession, sur l'ultime frontière de l'Ouest américain. Mattie Ross, 14 ans, engage Rooster Cogburn, un U.S. Marshal alcoolique, pour retrouver l'assassin de son père.

Vous aimez les westerns, les vrais, où l'on sent physiquement la poussière, la saleté et le goût du sang ? True Grit en est un, et de la plus belle eau (de vie). Et non, ce n'est pas un remake de 100 dollars pour un shérif, film poussif de Hathaway, tout entier destiné à mettre en valeur un John Wayne vieillissant. Le matériau de base est le même, le roman d'un certain Charles Portis, et c'est tout. Sur l'affiche du film des frères Coen, on ne voit que le borgne Jeff Bridges. Sa composition est savoureuse (et quel organe vocal, dommage pour ceux qui ne verront que la VF), mais elle est quasiment éclipsée par celle de la jeune Hailee Steinfeld, dont l'aplomb (dans la tête) est proprement sidérant. Une actrice est née, ce serait bien le diable si on n'entendait pas parler d'elle dans le futur. Quant à Matt Damon, méconnaissable, son jeu, tout en subtilité, complète à merveille la prestation de ces deux petits camarades. Un vrai western donc, classique, à la mise en scène renversante (les pendaisons, la traversée d'une rivière à cheval, les fusillades) avec 20 dernières minutes à couper le souffle. Et la Coen's touch, dans tout ça ? Elle est bien présente, même si moins marquée que d'habitude, dans des dialogues qui claquent comme des fouets, dans le défilé de trognes improbables, dans l'irruption de la violence, sèche et sans concession. Si vous aimez les westerns, courez-y ! Si vous détestez les westerns, raison de plus pour y aller. Ne serait-ce que pour prendre une petite leçon de réalisation.

J'ai adoré True Grit.

Jeff Bridges est succulent de rocaille (même si il commence à l'écluser ce type de rôle), la jeune Hailee Steinfeld est époustouflante de répliques qui tuent, de regard qui imposent le respect, et elle donne toujours l'envie de lui dire : "vas-y poulette, fonce, on est tous avec toi!".
Matt Damon a un rôle vraiment très intéressant (dommage qu'il ne soit pas un chouia plus développé), et il assure vraiment dans la composition en équilibre, entre le gars qui en a vu mais qui reste un peu "bleu" malgré tout. Un peu seul et désespéré aussi.

Les décors de poussière, de nature, de cabane, de bric et de broc, les chevaux qui suent, qui soufflent, qui galopent. Une vraie ambiance chevauchée de l'Ouest qui donnent envie de choper un canasson et de les suivre.

Une vraie aventure épique, avec plein d'évènements, de rebondissements, d'avancée et de suspens (la traversée de la rivière de la jeune fille avec son cheval, déjà, ça pose le ton du défi, du danger, de l'envie... et de l'admiration).

Je ne dirais pas que les 20 dernières minutes sont à couper le souffle par contre. Rien que, parce que dès le début on sait que c'est Mattie qui raconte l'histoire, une partie du suspens final est bouffé. Mais la scène est intense émotionnellement et physiquement.

Un film classique dans son histoire et son scénario, avec une fin normal. Presque banal. Mais... tout est parfait, et cette histoire qu'on nous raconte et ces gens qu'on croise, on en redemande !

Ouais et puis bon, c'est les frères Coen, faut pas oublier...

Faut que je le voie ce film !

True Grit
Joel and Ethan Coen

Sans blague, les frères Coen sont troooop forts et peuvent donner à quiconque une belle leçon de cinéma. Après 'A Serious Man' que j'avais moyennement apprécié, les voilà de retour dans ce qu'ils font en général très bien : parler de leur pays, de ce qui est spécifique aux USA. Et là, ils nous proposent un bon western, un de ceux qui fera date dans l'histoire du cinéma. Avec les gentils et les très méchants, les sans-foi-ni-lois qu'il faut poursuivre avec courage et bravoure, à coup de chevauchées, d'embûches, de pièges, de ruses et de traquenards.

Le film est bien mené, bien filmé, les images sont remarquables. Bien sûr les premiers rôles sont parfaits et en prime, les Coen se débrouillent toujours pour avoir un casting d'enfer pour les seconds rôles avec de vraies gueules, des tordus ou des balafrés mal rasés qui n'ont jamais vu un orthodontiste de leur vie. Un bon scénario avec des répliques cinglantes surtout pour la jeune fille / femme Hailee Steinfield et une fin sans complaisance (rare dans les fims américains).

Quand on ressort de là, on se dit, 'ça c'est du cinéma ! et du vrai !

Allez le voir même si vous n'aimez pas les westerns, c'est tout simplement un très bon film.

Hier, dans l'émission de cinéma de Moati ( il est à pleurer en matière de culture cinématographique, ce Moati.. ou il a un début d'Alzheimer??), quelqu'un disait que le livre que les frères Coen ont adapté ( Charles Portis) était excellent. Il y a une traduction quelque part, je ne trouve pas?

L'ouvrage de Charles Portis est ressorti récemment avec une traduction française : lien amazon

J'ai aussi apprécié le film, la simplicité et la maîtrise de la mise en scène (caractéristique des frères Coen), ainsi que la clarté et l'unité de la photographie.
Sur l'interprétation, Hailee Steinfeld se fond dans son personnage avec aplomb et caractère, et peut rendre ainsi crédible cette quête incertaine. Face à elle, Jeff Bridges se régale, à la fois tenance et désabusé : à lui seul, il apporte un équilibre au récit et ne se laisse pas enfermer dans les caricatures. Matt Damon, par contre, reste un peu en retrait à jouer les utilités, même si sa présence s'avère rapidement indispensable.
True Grit contient plusieurs scènes mémorables, s'achève par le constat d'une amertume et la perception d'une finitude. Je regrette simplement que la trame semble parfois s'égarer en cours de route, le film manquant de ligne directrice...mais cela ne m'a pas empêché de passer un très bon moment. Et comme souvent chez les frères Coen, on peut ressentir une tension, une distance, un regard qui peuvent davantage s'apprécier à la révision.

Marie a écrit:

Hier, dans l'émission de cinéma de Moati ( il est à pleurer en matière de culture cinématographique, ce Moati.. ou il a un début d'Alzheimer??), quelqu'un disait que le livre que les frères Coen ont adapté ( Charles Portis) était excellent. Il y a une traduction quelque part, je ne trouve pas?

D'accord avec toi Marie, qu'est-ce que Moati fait dans cette émission ?
Je ne sais pas si le roman a été traduit mais voilà un lien ici où tu trouveras une bonne critique de ce livre. clic