Antonio Lobo Antunes est né en 1943. Il est aujourd'hui un des romanciers les plus féconds et talentueux de cette génération d'écrivains européens. Poète raté à l'âge de quatorze ans, il fait des études de médecine et devient psychiatre. En 1971, il part pour vingt-sept mois en Angola où il sera engagé dans la "sale guerre" coloniale que mène là-bas le Portugal. De cette terrible expérience, naîtra (bien qu'il s'en défende) sa vocation d'écrivain ainsi que trois romans qui le rendront célèbre au Portugal puis en Europe : Mémoire d'éléphant, Le Cul de Judas et Connaissance de l'enfer. Cette cruelle révélation au peuple portugais des heures les plus sombres de son histoire connaîtra un succès immense auprès de son public ; Le Cul de Judas se vendra à près de 500 000 exemplaires dans un pays de 10 millions d'habitants où le taux d'illettrisme est l'un des plus élevés d'Europe. La trilogie toute entière ne démentira pas le succès de son second tome.
Au sein de sa génération d'écrivains, Antonio Lobo
Antunes fait figure d'enfant terrible. Continuel favori d'un prix Nobel qui sans cesse lui échappe, il reste toutefois en dehors des réseaux classiques d'influence littéraire. Ecrivain authentique, ennemi de la théorie mais amoureux de la phrase, du texte et du sens, sa littérature fait oeuvre utile en portant un regard critique sur son pays, s'interrogeant sur l'avenir du Portugal en scrutant son "glorieux" passé.
De l'enfance d'Antonio, paradis perdu, on ne sait que ce qu'il veut bien en faire apparaître dans ses livres.
Mais cette enfance semble être toutefois le point nodal de son oeuvre. Ce lieu où se fomente un complot social qui conduira à la perte de l'innocence sauvage, à la découverte de la cruauté calculée et sadique du monde des hommes, où les hommes tuent et se soûlent, où les femmes pleurent et où les enfants ont peur de leur père..., à cette perte capitale, celle du sentiment d'être juste.
Au delà des thèmes explorés au travers de ses seize livres, il y a ce chant dense et obscur parfois, évident toujours qui forme la langue de Lobo-
Antunes. A la logorrhée imprécatrice des débuts a désormais succédé une phrase plus construite, ample et musicale dans laquelle s'insinue un peu de ce lieu commun portugais, la « saudade », cette nostalgie d'un temps qui n'a jamais eu lieu. C'est peut-être dans ces silences que l'on devine l'âme toujours inquiète de l'auteur qui sans arrêt se questionne sur ce qui construit un homme aujourd'hui, sur ces guerres et ces déchirements vains et meurtriers qui ravagent aussi bien un pays qu'une famille, qu'un homme.
"Tout art tend vers la musique et la musique tend vers le silence.
Je rêve que les gens lisent ce qui n'est pas là."Lobo AntunesBibliographie - Citation :
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1979 Mémoire d'éléphant,
1979 Le Cul de Judas,
Pages 3,
4,
7,
9,
1980 Connaissance de l'enfer,
1982 Explication des oiseaux,
1983 Fado Alexandrino,
1985 La Farce des damnés,
1988 Le Retour des caravelles,
1990 Traité des passions de l'âme,
1992 L'Ordre naturel des choses,
Page 51994 La Mort de Carlos Gardel,
1996 Le Manuel des inquisiteurs,
Page 81997 La Splendeur du Portugal,
Page 71998 Livre de chroniques,
1999 Exhortation aux crocodiles,
2000 N'entre pas si vite dans cette nuit noire,
2001 Que ferai-je quand tout brûle ?,
2002 Dormir accompagné - Livre de chroniques II,
Page 62003 Bonsoir les choses d'ici-bas,
2004 Livre de chroniques III,
2005 Lettres de la guerre,
Page 52007 Il me faut aimer une pierre,
Page 22009 Livre de chroniques IV,
2009 Je ne t'ai pas vu hier dans Babylone,
2011 Mon nom est légion,
Page 72012 La Nébuleuse de l'insomnie,
2014 Quels sont ces chevaux qui jettent leur ombre sur la mer?,
2015 Au bord des fleuves qui vont,
2016 De la nature des dieux,
Conversations avec Antonio Lobo Antunes,
Maria Luisa Blanco ,
Page 2 - Citation :
- mise à jour le 16/09/2013, page 9