Roman Polanski

Enfin vu The Ghost Writer. C'est très fidèlement adapté du roman de Harris, L'homme de l'ombre, que j'avais lu ,et qui, d'après mes souvenirs , était un excellent polar. Là, était-ce parce que je connaissais l'histoire, ou, parce que c'est vrai , notre fin observateur eXPie le dit bien, il y a des détails un peu gros et attendus, le film m'a semblé longuet. Mais il y a des fulgurances, certains plans magnifiques , et une scène très courte, mais extraordinaire, d' un employé ratissant les feuilles qui toujours sont rabattues par le vent, et qui finit par hausser les épaules devant l'absurdité de sa tâche.. Et de très beaux rouges!
Les acteurs sont parfaits. Quant à la maison.. ne rêvons pas, elle n'existe pas, Polanski explique dans le bonus comment ils ont fait. Dommage!

Marie a écrit:

Mais il y a des fulgurances, certains plans magnifiques , et une scène très courte, mais extraordinaire, d' un employé ratissant les feuilles qui toujours sont rabattues par le vent, et qui finit par hausser les épaules devant l'absurdité de sa tâche..

Ah oui, tiens, je m'en souviens encore, de cette scène !

Marie a écrit:

Quant à la maison.. ne rêvons pas, elle n'existe pas, Polanski explique dans le bonus comment ils ont fait. Dommage!

Elle est vraiment si belle que ça ?

J'arrive après la "bataille" mais je ne l'ai vu qu'hier.
Un très bon exercice de style, tout à l'économie, même le scénario qui au bout du compte accouche d'une souri. Mais Polanski est un grand professionnel et ça se sent, à chaque plan, chaque scène. La lumière, les couleurs, tout est maitrisé.
Rien de nouveau d'un point de vue cinématographique mais un grand bravo !

Igor a écrit:

J'arrive après la "bataille" mais je ne l'ai vu qu'hier.
Un très bon exercice de style, tout à l'économie, même le scénario qui au bout du compte accouche d'une souri. Mais Polanski est un grand professionnel et ça se sent, à chaque plan, chaque scène. La lumière, les couleurs, tout est maitrisé.
Rien de nouveau d'un point de vue cinématographique mais un grand bravo !

Oui, c'est exactement ça. C'est extrêmement bien réalisé, mais le scénario... il vaut mieux ne pas trop y réfléchir...

Enfin vu The Ghostwriter
et je suis un peu d'accord avec tout ce que vous avez posté, c'est bien ficelé, les scènes se déroulant pour la plupart en Nouvelle Angleterre, on a droit à une atmosphère bien particulière, assez glaciale, ce qui colle très bien avec l'idée du thriller politique
Par contre la maison en forme de blockaus, on se croirait sur une plage du débarquement, les baies vitrées ne m'ont pas forcément envie d'admirer le paysage

Quant à comparer avec ce que fait Hitchcock ou De Palma, je trouve qu'on en est loin car de dimension psychologique, je n'en ai pas vu.
Les personnages, notamment les rôles féminins, apportent une touche d'ambiguité, la seule vraiment intéressante.

Comme dit eXPie, Polanski n'aurait pas été le réalisateur, le film n'aurait pas eu ce retentissement
Et Marie a raison, il y a des longueurs, c'est dingue....

Bref je m'attendais à mieux, surtout au regard des critiques
ça reste un bon film mais pas impérissable pour moi.

Bonne nouvelle, avec une distribution plus que bonne (enfin, je ne sais pas si chacun va dans son rôle, mais ce sont de sacrés acteurs/actrices).

AFP a écrit:

Tournage: Roman Polanski démarre lundi l'adaptation d'une pièce de Yasmina Reza
Le cinéaste Roman Polanski va entamer lundi en région parisienne le tournage de l'adaptation d'une pièce de Yasmina Reza, "Le Dieu du carnage", a-t-on appris dimanche dans l'entourage de l'écrivain et dramaturge, confirmant une information parue dans le quotidien Le Parisien.

Pour le réalisateur franco-polonais, 77 ans, il s'agit du premier tournage depuis qu'il a retrouvé la liberté après le refus de la Suisse, mi-juillet, de l'extrader vers les Etats-Unis pour une affaire de moeurs remontant à 1977.

Selon Le Parisien, le tournage va démarrer dans les studios de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) avec notamment Kate Winslet et Jodie Foster, ainsi que les comédiens américain John C. Reilly ("Frangins malgré eux") et autrichien Christoph Waltz ("Inglourious Basterds").

"Le Dieu du carnage" narre une violente dispute entre deux couples de parents réunis pour régler un différend entre leurs enfants.

Synopsis :

Citation :

Fiona et Nigel Dobson font un voyage qui les mène de Turquie en Inde. Lorsque le couple britannique fait la connaissance d'une jeune française et d'Oscar, son mari américain, le périple prend une tournure inattendue. Oscar entreprend le récit de son obsession pour une femme rencontrée un jour par hasard...

On peut apprécier le talent de Polanski lorsque l’on sait que Lunes de fiel est un de ses films les plus décriés.

Les raisons ?
- Film outrancier et vulgaire. Ici, je pense que la mauvaise foi des spectateurs joue beaucoup. Lorsqu’on se pose devant un film nommé Lunes de fiel et que l’on en a lu le synopsis, on sait à quoi s’attendre, pas la peine d’être surpris. Remarque d’autant plus surprenante qu’un premier travail de lissage avait déjà été effectué lors de la transposition du livre original de Pascal Bruckner (j’ai d’ailleurs été surprise de voir qu’il avait été l’auteur de ce livre…)
- Mauvais jeu d’Emmanuelle Seigner. Encore une fois, je ne suis pas d’accord. Je l’ai trouvée éblouissante dans ce film, et si les critiques lui reprochent de jouer d’une manière trop peu naturelle, il me semble, au contraire, que ce ton s’accorde exactement avec la nature de son personnage un peu naïf et enfantin, tout du moins dans la première partie du film… Et physiquement, elle dégage un attrait irrésistible, ce qui pourrait à la limite lui valoir le reproche d’écraser par sa présence les autres acteurs.


Lunes de fiel est une histoire d’amour décomplexante qui évoque sans crainte l’éventail des sentiments qui peuvent traverser les partenaires d’un couple mais aussi les sentiments que cette relation fait naître chez ceux qui en subissent l’influence.
A la passion tumultueuse des débuts succède bientôt une indifférence et une lassitude, éprouvée seulement d’un côté, tandis que de l’autre côté on continue à se languir d’amour et à se désespérer, allant même jusqu’à s’humilier et à disparaître totalement devant l’être aimé. Et puis les rôles changent. La victime devient la tortionnaire, et malgré la maltraitance, une forme de dépendance similaire à celle induite par l’amour s’instaure. En apparence, Oscar et Mimi ont toujours formé un couple ordinaire, alors que dans l’intimité, le rôle de chacun dans ce ménage à deux a été chamboulé de nombreuses fois. Polanski nous propose ici une réflexion intéressante sur le couple et les raisons qui peuvent pousser deux individus à perdre une partie de leur liberté individuelle pour se mettre en ménage avec quelqu’un d’autre.


Au-delà de cet aspect, Lunes de fiel est aussi un film efficace et dynamique, qui sait surprendre le spectateur par des scènes imprévisibles et au suspens bien dosé. Doté d’un humour puissant, il nous fait parvenir jusqu’au final tragique, dans un malaise induit par cette recherche frénétique du bonheur qui semble ne jamais pouvoir être atteint.

Le locataire

Synopsis :

Citation :

Trelkovsky, d'origine juive polonaise, travaille dans un service d'archives et se lie difficilement avec ses collègues. Il visite un appartement inoccupé dans un quartier populaire de Paris et la concierge lui apprend que la locataire précédente s'est jetée par la fenêtre quelques jours auparavant. Trelkovsky s'installe dans l'appartement. Mais il est bientôt victime de multiples vexations de la part de ses voisins...

Le locataire, après la réalisation par Polanski de Répulsion et de Rosemary’s baby, clôt la trilogie des films horrifiques se déroulant à l’intérieur d’un appartement. Considéré comme le chef d’œuvre du réalisateur, ce film m’a au contraire laissé un sentiment d’inachevé… L’angoisse n’a pas réussi à m’atteindre avec une force égale que celle ressentie devant les deux autres films de la trilogie.

Je crois que ce décalage tient d’abord au personnage joué par Polanski lui-même : Trelkovsky, le petit employé de bureau discret et empoté n’a jamais l’air de se rendre véritablement compte de ce qui lui arrive. Traduisant peut-être son malaise et son incapacité à communiquer avec les autres, je retiens surtout de lui son petit air goguenard qui détruit toute la puissance de certaines scènes qui auraient pu s’avérer, sans cela, très efficaces. Cette ironie, surtout présente dans la première partie du film, m’a d’ailleurs fait croire que Le locataire était une parodie de film d’angoisse… Finalement, la suite confirmera que tel n’est pas le cas, ce qui laisse une impression d’incohérence dérangeante…
Dommage aussi que les scènes de délire de Trelkovsky soient aussitôt éclaircies et expliquées par le regard d’une personne extérieure. Lorsqu’on réalise que ses voisins ne le traquent pas véritablement jour et nuit et qu’ils ne lui apparaissent qu’en hallucination, le pouvoir de ces visions est beaucoup moins fort.

Dans la trilogie des films horrifiques de Polanski, je classe donc ce Locataire loin derrière Répulsion et Rosemary’s baby qui eux, au moins, ne s’embarrassaient pas d’explications décevantes de la folie de leurs personnages.

colimasson a écrit:

Le locataire
Dans la trilogie des films horrifiques de Polanski, je classe donc ce Locataire loin derrière Répulsion et Rosemary’s baby qui eux, au moins, ne s’embarrassaient pas d’explications décevantes de la folie de leurs personnages.

J'ai fait la découverte du Locataire il n'y a pas longtemps et moi aussi je place dans cette trilogie "d'intérieurs" d'abord Rosemary's baby puis Répulsion. Cependant il me semble que l'angoisse du Locataire n'offre pas moins de suspens que celles de Rosemary, qui ne peut se raccrocher à aucun témoin objectif extérieur. D'ailleurs, est-on vraiment certain que Trelkovskyl a pété les plombs tout seul, à part lors de sa défenestration lorsque les locataires prennent un air abasourdi et naïf en le découvrant sur les pavés de la cour?
Simone Choule, l'ancienne locataire, avait-elle des raisons, elle, de se jeter par la fenêtre?
Dans Répulsion il me semble qu'aucun personnage n'intervient pour expliquer à Carol qu'elle devient schizophrène. Pourtant on le devine dès le début.
Quelqu'un a-t-il lu Le Locataire chimérique de Roland Topor (1964)?
J'ignorais que ces 3 films faisaient partie d'une trilogie "horrifique" chez Polanski. Pourquoi n'a-t-il pas récidivé?

Ce qui est sûr, c'est qu'on n'a pas intérêt nous, Colimasson, à consulter le docteur Sapirstein

Babelle a écrit:

colimasson a écrit:

Le locataire
Dans la trilogie des films horrifiques de Polanski, je classe donc ce Locataire loin derrière Répulsion et Rosemary’s baby qui eux, au moins, ne s’embarrassaient pas d’explications décevantes de la folie de leurs personnages.

J'ai fait la découverte du Locataire il n'y a pas longtemps et moi aussi je place dans cette trilogie "d'intérieurs" d'abord Rosemary's baby puis Répulsion. Cependant il me semble que l'angoisse du Locataire n'offre pas moins de suspens que celles de Rosemary, qui ne peut se raccrocher à aucun témoin objectif extérieur. D'ailleurs, est-on vraiment certain que Trelkovskyl a pété les plombs tout seul, à part lors de sa défenestration lorsque les locataires prennent un air abasourdi et naïf en le découvrant sur les pavés de la cour?
Simone Choule, l'ancienne locataire, avait-elle des raisons, elle, de se jeter par la fenêtre?
Dans Répulsion il me semble qu'aucun personnage n'intervient pour expliquer à Carol qu'elle devient schizophrène. Pourtant on le devine dès le début.
Quelqu'un a-t-il lu Le Locataire chimérique de Roland Topor (1964)?
J'ignorais que ces 3 films faisaient partie d'une trilogie "horrifique" chez Polanski. Pourquoi n'a-t-il pas récidivé?

Ce qui est sûr, c'est qu'on n'a pas intérêt nous, Colimasson, à consulter le docteur Sapirstein

Pas lu Le locataire chimérique, non. Peut-être que cela m'éclaircirait un peu sur cette "folie" de Trelkovskyl justement... Toujours est-il que, quoiqu'il en soit, sa plongée dans la psychose m'a semblé beaucoup moins troublée et troublante que dans Répulsion et Rosemary's baby.

Et le docteur Sapirstein, c'est une bonne raison pour pas faire de gosse

colimasson a écrit:

Et le docteur Sapirstein, c'est une bonne raison pour pas faire de gosse

N'importe quoi Coli!

Babelle a écrit:

colimasson a écrit:

Et le docteur Sapirstein, c'est une bonne raison pour pas faire de gosse

N'importe quoi Coli!

Roh ben ça va, tu me donneras tes noms ! Et après tu t'occupes du gosse.

Carnage


Nous sommes tous des connards caractériels (Le personnage joué par l'excellent Christoph Walz).

Bienvenue au théâtre ce soir avec Le Dieu du Carnage de Yasmina Reza pour un jeu de massacre joyeusement cruel aux allures de thérapie pour 2 couples en présence. Le fils de l'un à blessé le fiston de l'autre et on vient s'expliquer en bonne intelligence en tant qu'individus responsables et civilisés. Sauf que le vernis se craquèle rapidement et la rencontre se transforme en petit précis d'incivilité avec résurgence des vieux archaïsmes opposant mâles et femelles nouant des alliances et oppositions mouvantes. C'est lucide, cynique, très réjouissant. La dimension sociologique est un peu succincte et très lisible mais quand c'est interprété avec un tel plaisir par des cabotins hystériques on peut passer un bon moment. Je n'ai pas vu le temps passer (1h20). A noter le thème musical d'Alexandre Desplat qui pastiche John Adams ou Steve Reich (Etats-Unis oblige). Pas le meilleur Polanski mais une récréation dans sa filmographie plus sérieuse sans changer vraiment de thèmes pour autant. L'enfer reste l'autre.

Oulala ça a l'air bon ça ! A voir !