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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Mer 30 Nov 2011 - 10:17
shanidar a écrit:
Queenie a écrit:
Comme Marko (je crois) j'ai aimé les invraisemblances, le côté référentiel légèrement Grand Guignol : ça apportait cette ambiance irréelle, flou, mystérieuse. Qui change des films ultra réalistes.
ah c'est étrange, l'ambiance je la trouve vraiment, puissamment, complètement dans la relation entre le héros et sa voisine, une folie, une tragédie moderne, un florilège de retenues, de non-dits, de mots à peine murmurés qui donnent au film une profondeur, une esthétique, une signature, à l'inverse les scènes de 'genre' me sont apparues comme 'tirées par les cheveux' et desservant le propos, comme quoi... en fait, après pas mal de questionnements, je crois que Drive se rapproche beaucoup de l'esthétique, lente, valsée, émouvante, désirée et désirable de In the mood for love, qui a mon sens est lui d'un onirisme total et du coup l'aspect bandit m'a déroutée et mise à distance.
J'ai bien aimé la façon dont avait été traitée l'histoire d'amour. C'est vrai que c'est beau ces non-dits, la force des regards, et des sourires. Mais... c'est clair qu'à ma première vision du film ce n'est pas ce qui m'a le plus marqué. Finalement c'est une question de sensibilité. Peut-être que si tu regardes une autre fois le film, tu trouveras des qualités à ces "scènes de genre" et moi je serais bouleversifiée par les scènes de romantisme. (Enfin In the mood for love, je n'accroche pas trop trop. Par contre, tu as déjà vu les films de James Gray ? Comme Two Lovers ? Ça pourrait te plaire!)
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Mer 30 Nov 2011 - 10:24
alors je connais très peu de choses en cinéma, je découvre lentement, je note le nom de James Gray, je suis absolument d'accord pour penser que si je revois Drive ma vision du film peut évoluer (mais la petite terreur sera plus envers la musique que tout le reste !!) et ne serait-ce que pour un ou deux regards, une position du corps, ce que cela dégage, il faut voir Drive.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Mer 30 Nov 2011 - 12:55
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Mer 30 Nov 2011 - 21:35
Marko a écrit:
animal a écrit:
Mais la vraie question reste.... et cette scène du et de parking alors ?
Je ne sais pas si vous évoquez la même chose mais cette séquence sur le parking est clairement explicitée par le personnage interprété par Christina Hendricks dans le motel quand Ryan Gosling la force à parler. C'était un coup monté pour récupérer l'argent et se débarrasser de l'ex-taulard et père du gamin. Elle en était informée mais elle ne savait pas qu'il serait tué. C'est aussi elle qui a prévenu les truands par sms au moment de la tuerie dans le motel.
beaucoup plus fondamental qu'un détour scénaristique, l'effet de manière incongru, inconcevable, surprenant, dédramatisant, du jamais vu, même dans The Legend of Speed* (<- m'a fallu depuis que j'ai vu le film pour retrouver ce titre à la noix qui contient beaucoup de poses du jeune et dangereux Ekin Cheng !) ... mais peut-être dans Nosferatu, le type qui se gare sans regarder ce qu'il fait mais en fixant les deux bonzommes.
* : en passant la bande-annonce de Legend of Speed (et elle est mieux que le film....)
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Mer 30 Nov 2011 - 22:57
c'est ce que j'essaie de dire depuis le début : le meilleur c'est d'être installé à côté du type et de regarder la trotteuse de sa montre d'un oeil, en fixant de l'autre le bout du capot (là où tout se joue et qu'on ne voit pas) à partir du moment où Refn devient explicite il perd le principe même de son film... (je trouve...).
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Mer 30 Nov 2011 - 23:13
animal a écrit:
le type qui se gare sans regarder ce qu'il fait mais en fixant les deux bonzommes.
C'est drôle parce que c'est justement une scène que je voulais citer parmi celles que j'aime particulièrement (forcément ). Cette fluidité irréelle qui donne le sentiment que ce type et la voiture ne font qu'un. La manière dont la voiture semble glisser presque toute seule en apesanteur et se garer à la perfection est jouissive. Le final donne à nouveau ce sentiment qu'il est comme un moteur qui n'attend qu'à être réactivé pour poursuivre la route. On ne regarde pas du tout ce film de la même façon à l'évidence.
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Jeu 1 Déc 2011 - 8:06
Marko a écrit:
animal a écrit:
le type qui se gare sans regarder ce qu'il fait mais en fixant les deux bonzommes.
C'est drôle parce que c'est justement une scène que je voulais citer parmi celles que j'aime particulièrement (forcément ). Cette fluidité irréelle qui donne le sentiment que ce type et la voiture ne font qu'un. La manière dont la voiture semble glisser presque toute seule en apesanteur et se garer à la perfection est jouissive. Le final donne à nouveau ce sentiment qu'il est comme un moteur qui n'attend qu'à être réactivé pour poursuivre la route. On ne regarde pas du tout ce film de la même façon à l'évidence.
Pareil que Marko (oui c'est hyper constructif !)
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Jeu 1 Déc 2011 - 10:17
shanidar a écrit:
Et pourquoi mettre un masque pour tuer un type ? rappel de film d'horreur ? ah mais oui mais non, pas besoin de ces clins d'oeil qui rendent le film grotesque
C'est un clin d'oeil aux slashers avec tueurs masqués (Vendredi 13, Halloween, Scream...) mais c'est surtout la continuité de cette idée d'une fable avec ce chevalier à la fois courtois et guerrier qui défend sa belle. Il en a pas mal d'attributs. Le cheval, l'armure (le blouson blanc), le blason (le scorpion), éventuellement la lance (dans la scène de la douche du Motel), et donc ce heaume qui masque ses propres traits et qu'il met lors de certains combats. Je pense que Refn veut dire encore autre chose avec ce masque mais je tourne autour sans vraiment trouver. Dans tout récit chevaleresque il y a de l'amour courtois et des combats.
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Ven 2 Déc 2011 - 15:06
je les vois bien les clins d'oeil aux films d'effroi et l'histoire du preux chevalier convient bien aux symboles développés par Refn, mais je trouve qu'ils ont une dimension grotesque qui donne au film un aspect potache, je trouve qu'à force d'avoir tirer des boulets de canons dans toutes les directions : films noirs, films de gangsters, de série B, film onirique et film chevaleresque, films d'épouvante et films de romance, Refn perd totalement l'originalité de sa mise en scène sèche et millimétrée.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Mar 6 Déc 2011 - 13:57
Tribute to Drive
Citation :
Tom Haugomat & Bruno Mangyoku ont aimé le film Drive. A tel point qu’ils ont décidé de créer cette vidéo d’animation en l’honneur du film de Nicolas Winding Refn. Splendide création, utilisant avec talent les aplats de couleurs et les contrastes.
darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
Sujet: drive Sam 11 Fév 2012 - 22:13
Drive
Assez déçue par ce film, je l'ai trouvé fastidieux, et il me tardait que ça finisse. En fait je crois que ces histoires de gangsters et de bagnole (comme tout ce qui tourne autour de la boxe, les conflits israélo-palestiniens , aucun rapport mais j'ai comme ça une petite liste de thèmes qui m'emmerdent royalement), ce n'est pas fait pour moi. La musique à part le 1er morceau, je l'ai trouvée sirupeuse. Bon voilà, je n'en retiendrai rien sinon des baillements.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Dim 12 Fév 2012 - 12:21
darkanny a écrit:
En fait je crois que ces histoires de gangsters et de bagnole (comme tout ce qui tourne autour de la boxe, les conflits israélo-palestiniens , aucun rapport mais j'ai comme ça une petite liste de thèmes qui m'emmerdent royalement), ce n'est pas fait pour moi.
C'est curieux parce que je n'aime pas tellement non plus les histoires de gangsters et de mafieux en tous genres et je ne suis pas spécialement captivé par les voitures et les courses-poursuites mais le côté planant de Drive ma transporté comme dans un conte de fée (où trainent quelques monstres forcément). Pour moi on est davantage du côté de Sailor et Lula par exemple ( qui revisitait le magicien d'Oz) par ce mélange de romance éthérée et d'ultraviolence plus ou moins stylisée. Dommage que tu n'aies pas été transportée. On perd peut-être aussi pas mal sur la télé?
Invité Invité
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Ven 25 Mai 2012 - 10:17
Pusher (1996)
Premier volet de la trilogie et premier film du réalisateur.
Synopsis : A Copenhague, Frank vend de l’héroïne et fréquente le milieu de la petite criminalité. Sa dette envers le trafiquant serbe Milo l’incite à tenter un gros coup. Mais la police fait irruption pendant la transaction, et au cours de la poursuite qui s’ensuit, Frank perd à la fois la marchandise et l’argent. De rage, Frank expédie à l’hôpital son acolyte Tonny. Mais Milo commence à s’impatienter et se fait menaçant…
Que dire de ce premier opus ? Mon sentiment est mitigé, j’y ai vu une sorte de sous-tarantino dopé au Dogme95 mais pas seulement, il a aussi son petit quelque chose en plus, c’est indéniable.
Pourquoi du sous-tarantino ? Ben c’est moins bon que son illustre prédécesseur mais on retrouve toutes ces petites scènes intimistes, ces discussions entre potes qui n’apportent pas grand-chose à l’intrigue mais qui donnent un petit supplément d’âme à ces revendeurs à la petite semaine. Importance aussi de l’univers musical du film.
Pourquoi Dogme95 ? Tout le film est tourné caméra à l’épaule, prise directe et que je te zoome, que je te dézoome, et que je passe de l’un à l’autre, et que je te contourne, et que je te cadre à moitié bref ça se veut cracra, inesthétique, vif, brutal, nerveux et ça l’est. Image flottante pour une attention flottante aussi en ce qui me concerne, je ne suis pas toujours parvenue à rester aussi concentrée que je l’aurais voulu.
J’ai pensé aussi au film C’est arrivé près de chez vous de Rémy Belvaux tant finalement on n’oublie jamais la personne en train de filmer les scènes même si elle n’est jamais visible en tant que telle. Un peu comme si on assistait à une sorte de reportage sur les dealers, donnant un côté très réaliste et très cru à l’ensemble.
Le meilleur du film ? La direction des acteurs, indéniablement. Les bas-fond plus vrais que nature. Et une tension paroxystique à la fin qui donne un final qui a vraiment de la gueule wouah quel plan sur le visage de l’acteur. On est dedans à ce moment-là, totalement à ses côtés et on flippe à mort, on est paumé de chez paumé tout en se préparant à bouffer le bitume. Très prenant, très dur, très émouvant aussi. Un final qu’on ne risque pas d’oublier tant il est intense à tous points de vue.
En conclusion, un premier film d’un réalisateur qui se cherche encore, mais ambitieux à mort tant on sent qu’il veut (et va) poser ses marques très rapidement. Pour public averti, cela va sans dire : c’est glauque, violent, pesant, nous sommes conviés à une véritable descente aux enfers, ni plus ni moins.
Quelques images qui donnent le ton :
Dernière édition par sentinelle le Ven 25 Mai 2012 - 10:41, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Ven 25 Mai 2012 - 10:28
sentinelle a écrit:
Pusher (1996)
En conclusion, un premier film d’un réalisateur qui se cherche encore, mais ambitieux à mort tant on sent qu’il veut (et va) poser ses marques très rapidement. Pour public averti, cela va sans dire : c’est glauque, violent, pesant, nous sommes conviés à une véritable descente aux enfers, ni plus ni moins.
J'avais vu la trilogie en une journée et ce fut pour moi un super moment.
Invité Invité
Sujet: Re: Nicolas Winding Refn Ven 25 Mai 2012 - 10:44
Kierkegaard a écrit:
sentinelle a écrit:
Pusher (1996)
En conclusion, un premier film d’un réalisateur qui se cherche encore, mais ambitieux à mort tant on sent qu’il veut (et va) poser ses marques très rapidement. Pour public averti, cela va sans dire : c’est glauque, violent, pesant, nous sommes conviés à une véritable descente aux enfers, ni plus ni moins.
J'avais vu la trilogie en une journée et ce fut pour moi un super moment.
La trilogie en un jour ? Impossible pour moi, besoin de souffler entre les films mais j'ai commencé à visualiser le début de Pusher II. Encore plus hard que le premier il me semble ? Mais la caméra est plus posée aussi, bref je suis entre la tentation de poursuivre la trilogie et le rejet rien qu'à l'idée de devoir me replonger dans un univers aussi glauque.