Comment lisez-vous ?

Intéressant ce topic. J'avoue l'avoir un peu parcouru en diagonale...

Depuis l'agreg je sature un peu, niveau lecture, je crois avoir acquis des réflexes quasi-professionnels qui ne partiront jamais. Je peux m'envoyer 2000 pages en une semaine, et ne rien lire pendant des mois, je n'ai pas vraiment de moyenne.
Je suis super exigeant. Passé 50 pages, si j'accroche pas, je range. Marre de lire des livres parce que ce sont des classiques qu'il "faut" avoir lu. Quant aux listes de lecture, pas trop mon truc. Je prends ce que je trouve un peu au hasard.
Je relis beaucoup, aussi. Plus de relectures que de lectures, j'ai comme une défiance naturelle envers les auteurs inconnus, ce qui stupide, je le sais bien.

Je reprends une citation de Pascal Quignard que j'ai déjà utilisée (, peut-être même déjàsur ce fil!): "La littérature, c'est l'errance"...
Ce que je mets sous ces mots correspond à ma façon de lire, sans jamais savoir quel sera le livre suivant...Et il dépend très souvent de la lecture que je suis en train de faire...Je chemine, j'erre...

coline a écrit:

Je reprends une citation de Pascal Quignard que j'ai déjà utilisée (, peut-être même déjàsur ce fil!): "La littérature, c'est l'errance"...
Ce que je mets sous ces mots correspond à ma façon de lire, sans jamais savoir quel sera le livre suivant...Et il dépend très souvent de la lecture que je suis en train de faire...Je chemine, j'erre...

Ce qui était ma "méthode" avant.
Mais cette errance a pris fin dès l'instant où je suis arrivé sur un forum littéraire et ses hordes de suggestions de lectures toutes plus alléchantes les unes que les autres.

Laisser tomber un livre qui ne me séduit pas est de plus en plus fréquent: il y trop de bonnes choses à lire pour s'ennuyer avec de médiocres.

Ce qui est amusant, c'est que ça choque parfois. Une personne m'a un jour demandé si je partais aussi au milieu des films. Quand je lui ai répondu que oui, lorsque je pouvais le faire, c'est à dire lorsque j'étais seul ou que les personnes avec moi s'ennuyaient aussi, il a été très choqué.

Un auteur m'a dit un jour; il peut n'y avoir qu'une seule phrase de bonne dans un livre , c'est dommage de la rater.
Je lui ai répondu que je préférais les livres avec un peu plus qu'une seule phrase de bonne!

Nils a écrit:

Un auteur m'a dit un jour; il peut n'y avoir qu'une seule phrase de bonne dans un livre , c'est dommage de la rater.

Et pourtant, qu'il a raison !

Ah bon ? Et comment ?

La formule sonne bien, mais elle est un peu creuse quand même je trouve...

Harelde a écrit:

Pour Modiano que je n'ai jamais lu, un autre titre m'irait également.

Si tu n'as jamais lu Modiano, je ne te conseille pas de commencer avec Dora Bruder, c'est un titre un peu à part je trouve. J'ai commencé avec Dans le café de la jeunesse perdue, avec lequel j'ai beaucoup plus accroché. Et si une lecture en commun de Modiano t'intéresse, j'ai Rue des boutiques obscures et Villa triste qui attendent sagement dans ma PAL, donc si certains d'entre vous sont tentés...

Camille19 a écrit:

Et si une lecture en commun de Modiano t'intéresse, j'ai Rue des boutiques obscures et Villa triste qui attendent sagement dans ma PAL, donc si certains d'entre vous sont tentés...

deux très bons livres.. et si c'est pour une première approche (Harelde) je dirais Rue des boutiques obscures, parce que le livre prend place à Paris.. faut avoir chez Modiano cette atmosphère de Paris
Mais Villa triste est aussi trèèèès beau mais la belle Yvonne est loin de Paris (le film de ce livre s'appelle Le parfum d'Yvonne )

kenavo a écrit:

Camille19 a écrit:

Et si une lecture en commun de Modiano t'intéresse, j'ai Rue des boutiques obscures et Villa triste qui attendent sagement dans ma PAL, donc si certains d'entre vous sont tentés...

deux très bons livres.. et si c'est pour une première approche (Harelde) je dirais Rue des boutiques obscures, parce que le livre prend place à Paris.. faut avoir chez Modiano cette atmosphère de Paris
Mais Villa triste est aussi trèèèès beau mais la belle Yvonne est loin de Paris (le film de ce livre s'appelle Le parfum d'Yvonne )

Je serai très heureux d'une lecture commune sur Modiano.
L'un des deux titres me convient. Je vous laisse le choix et participerai avec plaisir. A partir du 10/15 décembre à vue de nez.

Leporello a écrit:

Nils a écrit:

Un auteur m'a dit un jour; il peut n'y avoir qu'une seule phrase de bonne dans un livre , c'est dommage de la rater.

Et pourtant, qu'il a raison !

Nezumi a écrit:

Ah bon ? Et comment ?

La formule sonne bien, mais elle est un peu creuse quand même je trouve...

Clair. Je trouve que ça fait un peu péteux comme phrase.

Surtout qu'en cherchant bien il doit bien y avoir de bonnes phrases chez Marc Levy et Bernard Werber. A ce compte-là, il faut TOUT lire, y compris les bouses.

odrey a écrit:

Surtout qu'en cherchant bien il doit bien y avoir de bonnes phrases chez Marc Levy et Bernard Werber. A ce compte-là, il faut TOUT lire, y compris les bouses.

Chez Werber, c'est pas sûr.

Harelde a écrit:

odrey a écrit:

Surtout qu'en cherchant bien il doit bien y avoir de bonnes phrases chez Marc Levy et Bernard Werber. A ce compte-là, il faut TOUT lire, y compris les bouses.

Chez Werber, c'est pas sûr.

Oh, je dirais qu'il y a quand même plus de chances de trouver de bonnes phrases chez Werber que chez Levy ! (à moins que je confonde et que je ne veuille dire : il y a moins de chances de trouver de phrases qui poussent au suicide chez Werber que chez Levy, je ne sais pas...)

Au risque de déplaire, je vous dirai que pour moi, lire c'est écrire. Donc, j'écris en lisant et vice-versa. J'ai fort bien peu lu pour l'instant comparativement à ce que je me promets de lire. Ceci pour deux raisons principalement : je n'ai pas écrit de livre à ce jour et j'oriente souvent mes lectures et choix de lectures en me préoccupant de ce que je me promets à écrire.

Pour le moment, je me suis souvent cantonné à l'expression de type journalistique et politique, tout en me voulant littéraire dans mon expression. C'est ma manière d'outrepasser ce qui serait autrement irréconciliable. De plus, j'évolue au sein d'une communauté, la communauté sourde. Cette condition signalétique de mon existence me place face à l'éventualité de faire face à des interlocuteurs dont l'habileté de lire et écrire, autrement dit de se débrouiller en langue auditive, soit de l'ordre de la langue tierce, sauf la stricte minorité qui daigne lire et se débrouiller dans des conditions d'existence qu'encouragent le contexte d'intégration ambiant. Donc, nous perdons en essence et en singularité.

Je me suis souvent demandé si je publierais un livre de fiction en premier, ou passerais à la rédaction biographique afin de mieux revenir à la littérature. Chose certaine, le politique au Québec semble être une condition sine qua non à l'émergence d'une préoccupation d'écrivain, même si elle n'est pas absolument irréductible. Je me suis esquissé certains scénarios d'une entrée dans le monde de l'écriture, même si j'y suis du moins dans la sphère des écrits journalistiques. Je suis déterminé à écrire mais bien malin serait celui qui saurait prévoir quand mon éclosion littéraire aura lieu. Chose certaine, je dois beaucoup à Hubert Aquin et Raymond Dewar dans ma démarche.

Je lis assez vite. C’est vrai que ma liste de livre s’est allongée depuis que je suis sur le forum. Mon choix s’est affiné et je suis plus motivée. J’ai enfin réussi à laisser tomber certaines activités qui ne m’enrichissaient pas. Je vis enfin le mode vie qui me plait mais ça n’a pas été sans une prise de conscience. J’ai toujours cru que je pouvais remettre à plus tard, mon grand problème. Certains comprennent très jeunes certaines choses, et ont très vite et très tôt conscience de ce qu’il veulent. Moi pas. Donc je dois dire que j’ai eu des périodes où j’ai moins lu. Et pourtant j’ai toujours été entourée de livres. Je suis une boulimique de livres et ce n’est pas de lire tout ce que je veux lire qui me met la pression, mais de communiquer par la suite ce que j’en ai pensé. Et aussi tous ces fils qui sont très intéressants mais qui prennent beaucoup de temps sur ma lecture. Je veux absolument faire partie et je me sens donc obligée d’être présente à tout prix. L’impression sinon d’être oubliée. Je n’ai pas encore trouvé mon rythme. Mais mon rythme pour communiquer est plus lent que celui de ma lecture.