Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Ingmar Bergman

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coline
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MessageSujet: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyDim 8 Avr 2007 - 17:23

Ingmar Bergman 11947610
Ernst Ingmar Bergman est un metteur en scène de théâtre, scénariste et réalisateur de cinéma suédois, né à Uppsala le 14 juillet 1918 et mort le 30 juillet 2007 sur l'île de Fårö.

Il s'est imposé comme l'un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma en proposant une œuvre s'attachant à des thèmes métaphysiques (Le Septième Sceau), à l'introspection psychologique (Persona) ou familiale (Cris et chuchotements, Fanny et Alexandre) et à l'analyse des comportements du couple (Scènes de la vie conjugale). Il est le premier cinéaste à obtenir la Palme des Palmes au Festival de Cannes en 1997.

Citation :
Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder aux pages)

1946 : Crise (Kris)
1946 : Il pleut sur notre amour (Det regnar på vår kärlek)
1947 : L'Éternel Mirage (Skepp till India land)
1948 : Musique dans les ténèbres (Musik i mörker)
1948 : Ville portuaire (Hamnstad)  Pages 6, 9
1949 : La Prison (Fängelse)
1949 : La Fontaine d'Aréthuse ou La Soif (Törst)
1950 : Vers la joie (Till glädje)
1950 : Cela ne se produirait pas ici (Sånt händer inte här)
1951 : Jeux d'été (Sommarlek)
1952 : L'Attente des femmes (Kvinnors väntan)  Page 10
1953 : Un été avec Monika ou Monika et le désir (Sommaren med Monika)
1953 : La Nuit des forains (Gycklarnas afton)
1954 : Une leçon d'amour (En Lektion i kärlek)
1955 : Rêve de femmes (Kvinnodröm)
1955 : Sourires d'une nuit d'été (Sommarnattens leende) Page 13
1957 : Le Septième Sceau (Det Sjunde inseglet)  Page 1, 9
1957 : Herr Sleeman kommer (TV)
1957 : Les Fraises sauvages (Smultronstället)  Pages 1, 6, 9
1958 : Au seuil de la vie (Nära livet)
1958 : Venetianskan (TV)
1958 : Rabies
1958 : Le Visage (Ansiktet)  Pages 1, 11
1960 : La Source (Jungfrukällan)  Page 1
1960 : L'Œil du diable (Djävulens öga)
1961 : À travers le miroir (Såsom i en spegel)  Page 9
1963 : Les Communiants (Nattvardsgästerna)
1963 : Le Silence (Tystnaden)  Page 1
1964 : Toutes ses femmes (För att inte tala om alla dessa kvinnor) 1965 : Don Juan (feuilleton TV)
1966 : Persona  Pages 1, 11
1967 : Daniel, sketch pour Stimulantia
1968 : L'Heure du loup (Vargtimmen)  Pages 1, 6
1968 : La Honte (Skammen)  Pages 1, 6
1969 : Le Rite (Riten) (TV)
1969 : Une passion (En Passion)
1969 : Mon île Faro (Fårö-dokument) (TV) - premier documentaire sur l'île Faro
1971 : Le Lien (Beröringen)
1972 : Cris et chuchotements (Viskningar och rop)
1973 : Scènes de la vie conjugale (Scener ur ett äktenskap)  Pages 4, 11
1974 : Le Misanthrope (Misantropen) (TV)
1975 : La Flûte enchantée (Trollflöjten)
1976 : Face à face (Ansikte mot ansikte)
1977 : L'Œuf du serpent (The Serpent's Egg)
1978 : Sonate d'automne (Höstsonaten)  Pages 3, 6, 13
1979 : Mon île Faro (Fårö-dokument) (TV) - second documentaire, 10 ans après, sur l'île Faro
1980 : De la vie des marionnettes (Aus dem Leben der Marionetten)  Page 8
1982 : Fanny et Alexandre (Fanny och Alexander)  Pages 1, 12
1983 : L'École des femmes (Hustruskolan) (TV)
1984 : Le Visage de Karin (Karins ansikte)(court-métrage)
1984 : Après la répétition (Efter repetitionen) (TV)
1986 : Dokument Fanny och Alexander
1986 : Les Deux Bienheureux (De Två saliga) (TV)
1992 : La Marquise de Sade (Markisinnan de Sade) (TV)
1993 : Les Bacchantes (Backanterna) (TV)
1995 : Sista skriket (TV)
1997 : En présence d'un clown (Larmar och gör sig till) (TV)
2000 : Bildmakarna (TV)
2003 : Sarabande (Saraband) (TV)  Pages 4, 5, 6


Livre sur Bergman : Laterna Magica  Page 13

Citation :
mise à jour à la page 13 le 1/02/2013


LE SEPTIEME SCEAU
Ingmar Bergman 18440062lw3

Sélectionné à Cannes en 1957, Le Septième sceau remporte le prix spécial du jury. Cette récompense confirme la reconnaissance grandissante de l'oeuvre du cinéaste depuis le début des années cinquante. Le réalisateur suédois a déjà été récompensé au festival de Cannes pour l’un de ses films les plus légers, Sourires d’une nuit d’été.
 Le cinéaste n'a jamais remporté la Palme d'or.

Le Septième sceau reste une des oeuvres préférées de son réalisateur :
"C'est un de mes rares films qui me tiennent vraiment à coeur. Au fond, je ne sais pas pourquoi. Ce n'est pas une oeuvre sans défaut. Elle est entachée de toutes sortes de folies et on devine la hâte avec laquelle elle a été faite. Mais je la trouve énergique, pleine de vitalité, débarrassée de toute névrose. De plus, mon thème s'articule avec passion et plaisir."

L'imagerie et l'intrigue du Septième sceau ont été inspirées à  Ingmar Bergman par des fresques suèdoises datant du Moyen-âge.
Fils de pasteur, il accompagnait souvent son père dans des églises où subsistaient des peintures médiévales, des danses macabres, des fresques animées d’anges et de saints mais aussi de dragons et de démons qui peuplaient son imagination.

"Lorsque j'étais enfant, il m'arrivait de suivre mon père dans les petites églises rurales de Stockholm. Pendant que les fidèles priait, je concentrais mon attention sur les peintures médiévales".
C'est ainsi que Bergman explique l'envie de faire "Le septième sceau".
"Il y avait dans les tableaux médiévaux tout ce que la fantaisie pouvait désirer, les serpents du paradis, l'aigle de l'apocalypse, la Mort était assise et jouait dans un bois aux échecs contre le chevalier"
Ce sont donc ces peintures qui vont inspirer ce film,

«Le septième sceau» constitue une clef de lecture précieuse de l'oeuvre du cinéaste dans la mesure où il expose avec clarté l'une des questions qui y demeurera centrale jusqu'à «Saraband», à savoir : quel est le sens de l'existence humaine? Y a t-il une vie après la mort? Dieu existe t-il?

Au XVIième siècle, en Suède, une grande épidémie de peste ravage le pays.
De  retour des croisades, un  chevalier, Antonius Blok, rencontre la Mort au bord de la mer et obtient un sursis en lui demandant de jouer une partie d'échecs avec elle. S’il veut gagner du temps ce n'est pas qu'il a peur de la mort, mais c'est qu'il est tourmenté et cherche des réponses. Il veut savoir si Dieu existe ou pas, quel est le sens de la vie.

Sa route croise celle d’ un comédien ambulant, Jof,  de sa femme Mia et leur bébé Mickaël.
Deux conceptions s'affrontent. Antonius Block ne cesse de se tourmenter sur la survie de l'âme après la mort tandis que Jof et Mia ( Joseph et Marie), profitent des simples joies de leur présence sur terre et de leur amour. Ce sont les deux personnages "positifs" de l'histoire ; ceux que l'amour, la poésie, finalement sauvent de la Mort.

Le cinéaste essaie de restituer cette  période du Moyen Age en restant fidèle possible aux faits. Il fait  mention des croisades, de  la peste, des processions religieuses, des  bûchers de "sorcières".

L’atmosphère du film ressemble par moment à une atmosphère de  fin du monde. Le climat y est angoissant de violence et de terreur populaire. Mais l’univers n’est pas dénué d'humour.

Ingmar  Bergman est le maître de la photographie en noir et blanc superbement contrastée. Ses plans sur les visages sont époustouflants de beauté. Les yeux sont éclairés de façon à dévoiler l’âme des personnages.

On assiste aux débuts de Bibi Anderson , actrice fétiche de Bergman.
Ingmar Bergman 10825if6

Dans le rôle d’une sorcière, Maud Hansonn : portrait craché de Queenie !   Very Happy
Ingmar Bergman Watermarkqb7
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyMar 10 Avr 2007 - 10:27

"Maud Hansonn : portrait craché de Queenie !" Tu as bien raison! C'est assez fantastique! Queenie est-elle passée par ici?
Je viens enfin de plonger dans Laterna magica de Bergman. Une autobiographie très plaisante à parcourir.
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyMar 10 Avr 2007 - 11:22

Babelle a écrit:
"Maud Hansonn : portrait craché de Queenie !" Tu as bien raison! C'est assez fantastique! Queenie est-elle passée par ici?
Je viens enfin de plonger dans Laterna magica de Bergman. Une autobiographie très plaisante à parcourir.

vous me flattez, je roucoule, et mon orgueil fait des bulles avec mon égo Cool

Aaaaah Le septième sceau !! Coline, tu as le don des piqûres de rappel : je me suis promis de voir ce film un jour, et je ne l'ai toujours pas fait
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyMar 10 Avr 2007 - 14:59

Babelle, tu vas pouvoir nous donner toutes sortes d'informations sur Bergman à partir de ce livre.

Piqûre de rappel, oui...
"Le septième sceau" va passer plusieurs fois sur CinéClassic. Ne connais-tu pas quelqu'un qui peut te l'enregistrer?
Mon graveur de DVD est malheureusement out....sinon, je l'aurais fait. A voir absolument.

Par contre, hier soir, j'ai voulu regarder "Le visage" et il ne m'a pas plu du tout. Ce sont deux films que je ne connaissais pas.

Je suis assez fana de Bergman et j'ai pensé qu'il serait intéressant de consacrer un fil à ce grand réalisateur...aussi metteur en scène de théâtre. Ne serait-ce que pour se faire plaisir en plaçant dans nos commentaires quelques unes des sublimes photos extraites de ses films.

Quelqu'un demandait (Babelle?) un jour quels étaient nos films cultes...Mon film culte, c'est Persona.
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyMar 10 Avr 2007 - 15:05

Le visage

Je dois être honnête, je n'ai pas pu regarder ce film jusqu'au bout...Peut-être ai-je mal choisi mon moment pour le faire? Je ne sais pas...

Je glisserai donc ici seulement une image du film (un passage sublime de l'arrivée de la cariole des comédiens-magiciens dans la forêt)

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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyLun 16 Avr 2007 - 13:25

La source

Date de sortie : 1960
Oscar du meilleur film étranger.

Je découvre en ce moment sur CinéClassic des films très anciens de Bergman que je ne connaissais pas. J’en avais vu pas mal (et apprécié aussi) mais pas ceux-là qui m’inspiraient un peu de crainte quant à leurs sujets. Peut-être aussi parce que je ne suis pas franchement attirée par les très vieux films.

Hier donc, LA SOURCE.

LA SOURCE est considéré comme le point d'orgue de la décennie des années 50 pour Bergman. Après, Bergman va prendre un virage vers plus de dépouillement.
Il est encore en proie à ses questions religieuses. Ici la question du "silence de Dieu" est encore au centre du film. Dans les suivants, il règlera son compte à la religion.
Mais ce film est aussi imprégné de mythologie scandinave, de sorcellerie puisqu’il est basé sur une ballade du XIVe siècle.

Ingmar Bergman Sourceyk6
Karin, est la fille unique et gâtée de Tore et de Mareta, de riches paysans. Très pieux ils veulent qu’elle se rende à l’église du village voisin pour porter des cierges. Elle se fait prier car la veille elle a beaucoup dansé. Elle choisit cependant sa plus jolie robe et part à cheval, accompagnée d'une servante, Ingeri, enceinte.

Cette dernière déteste Karin, elle est jalouse d’elle . Alors, en cours de route, elle s'attarde chez un vieux sorcier et pratique un rituel qui doit provoquer un mauvais sort contre Karin.

Pendant ce temps, Karin, sûre d’elle et innocente, poursuit son chemin, seule. Elle rencontre trois bergers avec lesquels elle partage son repas (deux adultes et un enfant). Les hommes ensuite la violent avant de l’assassiner.

Les assassins trouvent l'hospitalité chez les parents de Karin inquiets de ne pas voir revenir leur fille chérie. Ils se trahissent en voulant vendre aux parents les vêtement luxueux dont ils ont dépouillé leur victime.
Le père les tue à son tour.

Puis toute la famille se rend sur les lieux du crime.
Désespéré, Tore interroge Dieu.
« Je ne te comprends pas, je ne te comprends, pas ! Et pourtant, je te demande pardon. Je ne connais pas d'autre moyen de me réconcilier avec mes propres mains, je ne connais pas d'autre moyen de vivre. Je te promets seigneur, seigneur sur le corps de mon unique enfant sur les saintes écritures je te promets qu'en pénitence, je bâtirai une église, je la bâtirai ici en chaume et en pierre… avec ces deux mains. »

Et Dieu répond : dans une scène lumineuse, superbe, au moment où le père déplace le corps de Karin, une source jaillit.
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyLun 16 Avr 2007 - 13:34

N.B:

Peut-être ce texte rappellera-t-il des souvenirs à certains...Moi, je ne connaissais pas...C'est une vieille chanson des années 60 qu'interprétait Isabelle Aubret. Je trouve ces paroles assez belles. Elle est inspirée de la même légende que le film de Bergman.

La source:

Elle chante au milieu du bois
La source et je me demande
S'il faut croire à cette légende
D'une fille qu'on y trouva.

Elle était blonde, elle était douce
Elle aimait à se reposer
Dans le bois, couchée sur la mousse
Ecoutant les oiseaux chanter.

Un jour qu'elle allait à la ville
Par le bois où elle passait
Elle vit soudain, immobiles
Trois hommes qui la regardaient
Trois hommes qui la regardaient

Elle chante au milieu du bois
La source, et je me demande
S'il faut croire à cette légende
D'une fille qu'on y trouva

Ils étaient là, trois, à l'attendre
Trois hommes-loups, cette brebis
Elle avait la chair bien trop tendre
Ils avaient bien trop d'appétit.

Elle ne savait pas défendre
Le souffle léger de sa vie
Elle tomba sur l'herbe tendre
Comme un oiseau tombe du nid
Comme un oiseau tombe du nid

Elle chante au milieu du bois
La source, et je me demande
S'il faut croire à cette légende
D'une fille qu'on y trouva.

Quand on l’a soulevée de terre
Comme une grande fleur coupée
Sa robe blanche et la lumière
On aurait dit une mariée
Quand on l’a soulevée de terre
On aurait dit comme un grand lys
Entre les feuilles, entre les pierres
Une claire source a jailli
Une claire source a jailli

Elle chante au milieu du bois
La source, et je me demande
S'il faut croire à cette légende
D'une fille qu'on y trouva

S'il faut croire à cette légende
D'une fille qu'on y trouva
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyJeu 14 Juin 2007 - 23:52

Je viens de voir Le Silence mais je n'ai pas tout compris.
J'ignore de quoi souffre la soeur aînée pour devoir arrêter le voyage en train.
J'ignore ce qui fait que les deux protagonistes se haïssent.
Qui est le père de ce petit garçon? En quelle année sommes-nous, dans quel pays d'après guerre où les chars ne font que passer?
Un espace fantasmagorique, cet hôtel ; des couloirs, des portes, des escaliers, un espace en dehors du temps où l'on ne croise que l'extraordinairement vieux majordome dont les 3 photos de famille sont incroyables -l'enfant les cache sous le tapis, et une troupe d'artistes nains.
Très peu de paroles, Bach (au loin, pas longtemps).
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyLun 30 Juil 2007 - 12:55

Ingmar Bergman est mort

Le cinéaste suédois Ingmar Bergman est mort à l'âge de 89 ans dans sa maison de l'île suédoise de Farö , a annoncé, lundi 30 juillet, sa fille Eva Bergman à l'agence de presse TT. Sa mort est survenue "calmement et doucement" selon Eva Bergman.

Bergman a réalisé au fil de sa longue carrière plus de quarante films où, avec une vision souvent tragique, il a sondé la complexité des rapports entre hommes et femmes. (source Le Monde)

L'article dans Le Monde:
cliquer ici
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyLun 30 Juil 2007 - 15:46

C’est donc aujourd’hui que Bergman après une un demi-siècle de règne cinématographique sur la Suède est mort.
Ces films, malgré une certaine impression d’austérité n’avait pas leur pareil pour s’adresser directement aux spectateurs, surtout sur un sujet qui touche tout le monde, notre mortalité. Sa mort en cela, rappelle qu’on peut bien jouer aux échecs avec elle. Ou pas longtemps, et elle finit toujours part gagner.



1957 : Le Septième sceau

Colline en à déjà longuement parler, je ne vais pas m’étendre. Film au premier abord terrible ou un chevalier tente de gagner du temps en jouant aux échecs. Il décrit un moyen-âge fait de sorcières, d’un clergé sournois et de peste bubonique.
Bizarrement pourtant je m’en souviens plutôt comme un film joyeux, la mort accepte après tout d’accorder du temps au chevalier, ce qui lui permet de sauver autrui, à défaut de pouvoir se sauver lui-même. La mort d’ailleurs n’est pas vraiment terrifiante, au contraire il* accepte de bon cœur de jouer aux échecs, et il emmène les personnages dans une sarabande, il y aussi le comédien et sa femme qui semble toujours s’amuser. Tout cela donne une impression de burlesque et de bouffonnerie.
Finalement, cette dérision de la mort que rien ne peux empêcher est probablement l’attitude la plus saine que fait adopter Bergman à ses personnages..

« For life is quite absurd
And death's the final word
You must always face the curtain with a bow.
Forget about your sin - give the audience a grin
Enjoy it - it's your last chance anyhow.
So always look on the bright side of death
Just before you draw your terminal breath “


*La mort, comme il est bien connu, est de sexe masculin.

1957 : Les Fraises sauvages


Il s’agit en fait d’un Road-Movie. Un vieil universitaire doit se faire remettre une récompense d’honneur, de fin de vie pourrait-on dire. Le professeur sait qu’il va bientôt mourir, et en allant chercher sa récompense, il va croiser de nombreuses personnes, surtout des jeunes, ce qui sera pour lui l’occasion de se rappeler sa propre jeunesse. Sa vie, comment la justifie-t-il ? Car sa vie est constituée de nombreux échecs, surtout sentimentaux. A travers une série de flash-back il va « revivre » ou plus exactement, découvrire sa vie passée,.
Ainsi, on se rend compte qu’il ne s’est pas transformé en vieillard aigri du jour au lendemain, mais qu’il n’a sans doute jamais vraiment profité de la vie, faisant non seulement son malheur, mais aussi celui de ses proches. Les jeunes qu’il va rencontrer vont lui donner ainsi une dernière chance de pourvoir rattraper les erreurs qu’il a commises. Mais quel que soit l’aide qu’il peut parfois apporter, comment ne pas s’empêcher de trouver cela dérisoire face au gâchis que sa vie a pu être.

1966 : Persona

Dans un hôpital puis dans une résidence d’été, la rencontre entre une actrice qui ne parle plus, et une infirmière. Le film commence avec une séquence d’image tel un test de Rorschach. Ce qui annonce le coté psychanalytique du film. Dans une séance ordinaire le malade parle de ses problèmes et le thérapeute l’écoute coi. Ici, c’est le contraire qui se déroule. L’infirmière peu à peu va se projeter sur l’actrice, celle-ci ne disant rien, l’infirmière va interpréter ses silences de diverses manières.
On pourrait analyser ce film de milliers de façon différentes je suppose. En ce qui me concerne j’y ai vu le désir de chacun de se voir approuver, quelques soit la réalité, quitte à imaginer ses signes.

1968 : L'Heure du loup

Souvent considéré comme son film d’horreur, je ne peux m’empêcher de donner tord à cette idée. La mort apparaissait dans le 7ème sceau, et si ces films sont éprouvants, on aurait du mal à y trouver les techniques utilisées dans ce genre de film. En l’occurrence L’heure du Loup fait référence à l’heure entre jour et nuit mais aussi, je pense, à la mythologie Viking lorsque l’immense Chien-Loup Fénir doit venir dévorer la Terre, (plus jeune je me passionnais pour la mythologie viking). Cette impression, est renforcée car le couple, un peintre et sa femme, vivent sur une île reculée, ou à la fois hallucinations et réalité se confondent, et où la vie humaine semble peu à peu disparaître.
Le peintre vie donc sur cette île, et cette île vit de l’homme. Il y a un rapport direct entre l’île et l’esprit du peintre, ces angoisses, ces fantasmes semblent se concrétiser. Sur cette île vit aussi un châtelain, ou le peintre et sa femme auront l’occasion de se rendre pour une soirée, et c’est un à un déploiement d’étrangeté et de révélation qui ont lieu.

1968 : La Honte

Un film assez horrible, il y est question d’une guerre et de résistance. Il s’agit au départ d’un couple indifférent au monde extérieur, jusqu’au jour où ils sont obligés d’y faire face car la guerre déboule chez eux. Et l’on en ignore, tout comme les personnages, qu’elles en sont les enjeux. Ces derniers cherchent vainement à se rassurer mais sans vraiment y parvenir, car avant de pouvoir rassurer l’autre, c’est eux-même qu’ils ont besoin de rassurer. Le couple commence alors à ne plus se comprendre.
La guerre devenant de plus en plus présente, c’est pour survivre, qu’ils feront preuve de lâcheté voir de cruauté. Il est alors difficile de constater autre chose que la destruction morale de couple. Difficile aussi de savoir s’il faudrait pointer du doigt sur l’absence de réaction face à la guerre, ou au contraire sur le fait d’y participer. Tout semble brouiller.

1982 : Fanny et Alexandre


Un film inhabituellement chatoyant et hanté par Hamlet. Ainsi la famille d’Alexander, une riche famille bourgeoise du début du Xxème siècle possède et fait passion du théâtre. Années de joie de vivre, les couleurs brillent, servantes et maîtres sont proche, on festoie et on s'embrasse ; puis le père d’Alexandre meurt lors d’une représentation de Hamlet. Sa femme se remariera avec un homme d’église austère.
Les choses tourneront alors de mal en pis, la vie de la famille bohème se trouvant confronté à des règles doctes et absurdes. Un film en plusieurs actes, qui a tout de la pièce de théâtre entre fantastique, du moins tel qu’il peut être perçut par les yeux d’un garçon d’une dizaine d’année, et drame.



En voulant écrire cet « hommage » Je me rends compte qu’il est vraiment difficile de parler des films de Bergman en termes généraux. Il s’agit vraiment de films qui semblent s’adresser personnellement au spectateur,faisant ressortir nos mythes et nos croyances personnels pour les afficher sur grand écran.
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyLun 30 Juil 2007 - 19:36

Persona(1966)


Depuis le temps que je veux en parler de ce film...et c'est si difficile!
Je vais le faire aujourd'hui...C'est mon hommage à Ingmar Bergman par l'intermédiaire d'un film qui est sans doute un de ceux qui m'a le plus marquée dans ma vie...sans que je puisse toutefois en connaître les raisons...
cliquer ici

Merveilleux film que je n’arrive pas à épuiser…Avec deux actrices fétiches d’Ingmar Bergman : Liv Ullmann et Bibi Anderson.

L’histoire :
Une comédienne, Elisabeth Vogler (Liv Ullmann) est soudainement frappée de mutisme alors qu’elle interprète le rôle d’Electre. Elle est hospitalisée dans un hôpital psychiatrique et c’est une jeune infirmière, Alma (Bibi Anderson), qui va s’occuper d’elle.
cliquer ici
Pour parfaire le traitement, l’infirmière et sa patiente vont aller séjourner dans une maison isolée en bord de mer (je crois que c’est sur l'île de Farö, chère à Bergman).

cliquer ici

Les deux femmes se ressemblent physiquement…et se complètent.
L’une se tait et écoute…L’autre parle, parle sans retenue, lui faisant les confidences les plus intimes…
Qui bénéficie du séjour thérapeutique ?
Les deux femmes sont d’abord complices et proches. Elles n’ont pas un comportement homosexuel mais l’intimité est si grande entre elles que leur relation peut sembler ambiguë, en tout cas énigmatique. Les gestes et les regards sont infiniment sensuels.

Puis elles finissent par s’affronter. Alma se sent manipulée et détruite par Elisabeth qui semble d’un égoïsme incroyable. Alma est angoissée devant tout ce silence qui a pillé son âme en lui laissant la place de la parole. Elle devient dure, agressive. Se sentant bafouée, elle veut ainsi se venger d'Elisabeth.

Je ne peux pas faire une analyse psy du film, je ne m’en sens pas les compétences mais je dirais que chacune est fascinée par l’autre, dans sa différence. Progressivement, chacune s’approprie un peu la personnalité de l’autre.

Les images de ce film sont d’une grande poésie et d’une grande pureté.
Il est en noir et blanc.
A un moment, il y a un gros plan sur les visages des deux actrices. La lumière se fait vive. Leurs visages, côte à côte, perdent un côté de leur contour et les deux moitiés qui restent nettes dessinent un nouveau visage qui pourrait être aussi bien celui de l’une que celui de l’autre. C’est une scène magique qui symbolise l’osmose entre les deux personnalités.
Ingmar Bergman Bergman-persona

Ingmar Bergman Personajl5

Persona est un film sur la solitude des êtres qui conduit à l’enfermement.
La communication entre les êtres fut toujours pour Bergman une préoccupation : « Ce qui importe avant tout dans la vie, c’est d’être capable d’entrer en contact avec un autre être humain. Sans cela, vous êtes mort, comme le sont aujourd’hui tant de gens. »


Dernière édition par le Lun 30 Juil 2007 - 20:11, édité 1 fois
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Babelle
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyLun 30 Juil 2007 - 20:06

Merci de cette ouverture sur Persona Coline.
Tu nous avais promis, il y a longtemps, de te jeter sur ce bouleversement...
Je suis touchée que tu le fasses aujourd'hui.
Personnellement je n'ai pas tenu une demi-heure, mais le temps ne s'y prêtait pas. La morbidité et le huis-clos qui en émanent m'ont semblé si loin de cette explosion interne que m'avait procurée Fanny et Alexandre!
Veterini présentant ce film de 1982 nous parle de son festoiement...
- Je suis entrée en contact avec Bergman par ce film onirique. Mais c'est vrai que nous étions déjà en 1982.
Un jour, peut-être, je parviendrais à en parler. Finalement, nous avons tout le temps, maintenant.
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyLun 30 Juil 2007 - 20:10

Babelle a écrit:
cette explosion interne que m'avait procurée Fanny et Alexandre!
Veterini présentant ce film de 1982 nous parle de son festoiement...
- Je suis entrée en contact avec Bergman par ce film onirique. Mais c'est vrai que nous étions déjà en 1982.
Un jour, peut-être, je parviendrais à en parler. Finalement, nous avons tout le temps, maintenant.

Oui, il y a d'autres films de Bergman dont j'ai moi aussi envie de parler... Wink
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Marie
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyMar 31 Juil 2007 - 6:34

Citation :
Il s’agit vraiment de films qui semblent s’adresser personnellement au spectateur
Oui...
Moi je voudrais en citer deux, qui m'ont particulièrement touchée:
-Cris et Chuchotements, l'agonie dans les bras d'une magnifique servante, je posterai des images une autre fois, rien ne marche

-Sonate d'automne
, Ingrid Bergman et Liv Ullmann, la mère , pianiste ,qui retrouve sa fille au bout de 7 ans, et de nouveau, les déchirements...

Le début de Cris et chuchotements:ici
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MessageSujet: Re: Ingmar Bergman   Ingmar Bergman EmptyMar 31 Juil 2007 - 10:37

Marie a écrit:
-Sonate d'automne[/b], Ingrid Bergman et Liv Ullmann, la mère , pianiste ,qui retrouve sa fille au bout de 7 ans, et de nouveau, les déchirements...

Je l'aime beaucoup aussi celui-là...
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