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| Lars Von Trier | |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Lars Von Trier Mer 14 Fév 2007 - 10:22 | |
| Un réalisateur qui reste pour moi une référence majeure, parce que dans chaque film il cherche à faire bouger son cinéma (même si je lui reconnais un peu trop de penchants vers le mélodrame). Un cinéma qui dépasse la morale imposée dans les films d'aujourd'hui. Allez je ne vous fais pas baver plus longtemps. LARS VON TRIER : des films qui tournent souvent autour de la femme, l'épouse, la mère, la séductrice. Qui parlent de trahison, de violence, de torture (psychologique et physique), d'orgueil. - Citation :
- Filmographie/INDEX (cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)
Longs métrages 1984 : Element of crime (Forbrydelsens element) Page 81987 : Epidemic Page 81991 : Europa Page 81996 : Breaking the waves Pages 2, 4, 11, 161998 : Les Idiots (Idioterne) Page s 2, 3, 92000 : Dancer in the Dark Pages 3, 92003 : Dogville Pages 1, 3, 152003 : Five obstructions (De Fem benspænd), film à sketches coréalisé avec Jørgen Leth 2005 : Manderlay 2006 : Le Direktør (Direktøren for det hele) Pages 4, 82009 : Antichrist Pages 5, 6, 7, 9, 13, 142011 : Melancholia Pages 11, 12, 13, 14, 15, 2013 : Nymphomaniac Courts et moyens métrages 1977 : Le Jardinier d'orchidées (Orchidégartneren) 1979 : Menthe - La bienheureuse 1980 : Nocturne 1981 : Le Dernier Détail 1982 : Images d'une libération (Befrielsesbilleder) 2007 : Chacun son cinéma - segment Occupations 2010 : Dimension 1991-2024 (long métrage inachevé) Téléfilms 1988 : Medea 2000 : D-Dag (segment Lise) Série télévisée 1994 : L'Hôpital et ses fantômes (Riget) Clip vidéos 1988 : Kim Larsen : Leningrad 1989 : Laid Back : Bakerman 1990 : Laid Back : Highway to Love 1990 : Laid Back : Bet in on you 1992 : Manu Katche : Change Scénariste 2007 - Erick Nietzsche, mes années de jeunesse (Scénario : LVT), Page 10 - Citation :
- Arrêté à la page 16 le 20/01/2013
DOGVILLEAmbiance théâtre : pas de décors, des murs dessinés à la craie, une division de l'histoire en actes et scènes. Caméra à l'épaule, gros plans sur les visages, les expressions, les regards. Le tout installé dans une certaine lenteur, qui rend l'atmosphère étouffante. POur la petite histoire : Une jeune femme, apparemment en fuite, arrive dans une petite ville enfermée dans sa léthargie, au bout du monde, complètement paumée. Dans cette petite ville, un homme tente régulièrement de sortir les gens de leur quotidien en les obligeant à réfléchir sur eux-même... et quand cette étrangère arrive, il les soumet à un sorte de test : serez-vous capable d'accueillir bras ouvert une étrangère ? Petit à petit le personnage interprété magnifiquement par Nicole Kidman sera acceptée, puis de plus en plus réclamée, exploitée... puis... fatalement, elle permettra aux habitants de dogville de devenir une réelle communauté. Il la transforme en bouc émissaire. Ce film devient de plus en plus violent au fur et à mesure que les minutes passent. D'étouffant il devient intolérable. puis se termine dans une apothéose de violence et de cruauté. Un film remarquable. Tant par sa construction que par son thème.
Dernière édition par Queenie le Ven 28 Déc 2012 - 10:45, édité 2 fois | |
| | | sousmarin Zen littéraire
Messages : 3021 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Sarthe
| Sujet: Re: Lars Von Trier Mer 14 Fév 2007 - 14:31 | |
| Lars Von Trier est un cinéaste intéressant mais Dancer in the dark et Dogville (pas vu les suivants) m’ont déçu. Faire dans le symbolique, voire le surréaliste pourquoi pas mais encore faut il choisir des acteurs aptes à le faire plutôt que des icônes marketing… L’innovation il y en avait dans les épisodes de L'hôpital et ses fantômes par exemple qui m’avaient beaucoup frappé à l’époque… Va-t-il revenir au Dogme ou poursuivra t-il sa quête, à tout prix, de l’Amérique ? Il faut choisir… Sinon, je crois qu’il est meilleur quand il laisse beaucoup d’interrogations plutôt que des jugements ou des digressions symboliques parfois à la limite du ridicule. Concernant Dogville, le thème m’a effectivement attiré mais sa construction m’a ennuyé…et je ne parle pas des personnages beaucoup trop manichéens (pour plaire aux américains encore ?)… Je suis désolé d’avoir un avis aussi négatif sur ce film qui t’a tant plu et en plus sur le premier que tu cites dans ton « cinéma » mais ce cinéaste, d’après moi, joue maintenant au cinéaste « original » pour vendre ou tout du moins pour plaire… | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Lars Von Trier Ven 16 Fév 2007 - 9:56 | |
| - sousmarin a écrit:
- Lars Von Trier est un cinéaste intéressant mais Dancer in the dark et Dogville (pas vu les suivants) m’ont déçu.
Faire dans le symbolique, voire le surréaliste pourquoi pas mais encore faut il choisir des acteurs aptes à le faire plutôt que des icônes marketing… je ne vois pas pourquoi des acteurs "marketings" ne sont pas pour autant de bons acteurs... en plus, si jamais tu insinues ne serait-ce qu'un quart de millième de seconde que Nicole Kidman n'est pas une bonne actrice, je deviens toute rouge, je pleure et ma tête explose ! - Citation :
- L’innovation il y en avait dans les épisodes de L'hôpital et ses fantômes par exemple qui m’avaient beaucoup frappé à l’époque…
Va-t-il revenir au Dogme ou poursuivra t-il sa quête, à tout prix, de l’Amérique ? Il faut choisir…
Sinon, je crois qu’il est meilleur quand il laisse beaucoup d’interrogations plutôt que des jugements ou des digressions symboliques parfois à la limite du ridicule. deux choses : son cinéma il le veut toujours en recherche, quel interêt pour lui de revenir à une forme déjà exploitée (je parle du dogme). Lars Von Trier se lance dans un projet, mais une fois que celui-ci est terminé, il ne revient pas en arrière, il n'aime pas se répéter quand il a l'impression que celà n'a pas de necessité artistique ou pécunière (ben oui faut bien le dire ça aussi - même si je crois que l'artistique le remporte tout de même... ) - Citation :
- Concernant Dogville, le thème m’a effectivement attiré mais sa construction m’a ennuyé…et je ne parle pas des personnages beaucoup trop manichéens (pour plaire aux américains encore ?)…
pinez de chez pinez, je vais tellement me fâcher que mon écran va être couvert par des bouts de mon cerveau explosé Faut que tu le revois ce film ! c'est pas possible de penser ça, surtout si tu aimes les recherches en tant que cinéaste : du coup je ne vois pas pourquoi sa "construction" t'a ennuyé, elle apporte beaucoup au contraire, bouleverse un peu nos habitudes de spectateurs cinéphiles, obligent les comédiens à jouer différemment, à avoir plus de présence ! Quant aux personnages... manichéens... manichéens... pfffffffff. Je vais t'enfermer chez moi, attaché sur une chaise, et t'obliger à regarder le film en boucle moi si tu continues ! certes le personnage de l'idéaliste (que l'on retrouve dans tous les films de Trier) est quelque manichéen. Mais les autres ! ils passent par toutes les facettes que peut supporter l'humanité. Et, si tu trouves le personnage principal manichéen, alors là je m'effondre.......... une femme, qui touche à l'humanité, qui la recherche, qui la veut, qui se heurte à la bestialité, qui l'accepte, et qui finit aussi cruelle que peut l'être l'Homme. Franchement, faut m'expliquer où est le manichéisme ! En plus, cette histoire me fait penser aux tragédies grecques que j'affectionne particulièrement : un héros bouc émissaire, un choeur moqueur et méchant, un peuple juge et bourreau... Je suis toujours inconditionnelle. - Citation :
- Je suis désolé d’avoir un avis aussi négatif sur ce film qui t’a tant plu et en plus sur le premier que tu cites dans ton « cinéma » mais ce cinéaste, d’après moi, joue maintenant au cinéaste « original » pour vendre ou tout du moins pour plaire…
tu es pardonné va. tu as bien le droit de penser ce que tu veux. Juste pour terminer, sur le fait qu'il veut être "vendu". Apparemment pour toi c'est une tare, et je te rassure pour moi aussi, mais je reconnais qu'un artiste très souvent a le besoin de voir son travail reconnu, à un moment ou à un autre, pour une raison ou une autre (être aimé, avoir de l'argent, du pouvoir, être adulé...). Trier a de l'ambition, ou en tout cas en a eu. Il voulait conquérir les Etats-Unis, et c'est une des raisons qui l'ont poussé à faire sa trilogie sur ce pays (Dogville - Manderlay - Wasington). Mais dire qu'il joue l'original pour vendre... ça je ne crois pas. Parce que finalement, dans les propos de son film, impossible d'y voir un acte de "vendu" (aller dire aux noirs que finalement, ils étaient consentants lorsqu'ils étaient esclaves... poser la question de la sécurité et de l'avilissement tel de l'humain qu'on est bien quand on ne réfléchit pas, je ne pense pas que ce soit un sujet "vendeur", et surtout aps de la façon dont la traité Trier dans Manderlay.) Ensuite, dire qu'il joue à l'original pour vendre ou pour plaire... c'est pratiquement une grosse blague que tu me fais : il est bien connu que l'originalité ne vend pas et plait peu. sinon son cinéma serait reconnu, récompensé à tout va et toujours en tête du box office. Qu'il fasse des erreurs, que certains films semblent moins intéressants que d'autres, à mon avis, vient surtout du fait, que son cinéma ne tourne pas en rond, qu'il essaye de le mettre en question, de le faire bouger, travailler. Du coup, une forme sortira plus vendeuse qu'une autre, plus accessible... Dernière chose, par rapport aux Etats-Unis notamment, il n'a jamais caché sa passion pour le cinéma américain - certes d'une part certainement pour la gloire - parce que le cinéma américain c'est tout ce qu'il pouvait voir au Danemark. Peu de productions autres qu'américaines dans les salles, du coup, il a commencé à vouer une sorte d'admiration pour quelques grandes oeuvres américaines. Ceci explique aussi un peu celà. (si vous me suivez toujours, et surtout toi sousm') Voilà, ma plaidoierie est terminée. Je finirais juste avec ceci : heureusement que Trier ne s'est pas enfermé dans le Dogme, même si j'adore tous les films tirés du Dogme je conçois parfaitement qu'on veuille passer à autre chose une fois l'expérience faite, il y a tant de choses à faire... Et je ne sais pas, peut être celà te réconciliera avec Trier, son prochain film Le Direktor, est une comédie danoise - tournée en danois, jouée par des danois. La comédie, un genre inexploité encore chez Trier (si l'on excepte les idiots, qui est une comédie très spéciale). Apparemment une caméra qui ne cadre pas "normalement", des plans qui semblent parfois délaisser les comédiens. Et ensuite, il s'attaque au film d'horreur avec Antichrist.
Dernière édition par Queenie le Mer 18 Fév 2009 - 10:48, édité 1 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Lars Von Trier Ven 16 Fév 2007 - 11:17 | |
| Alors là...Queenie...C'est une défense! Passionnée et passionnante! Merci. De Lars Von Trier, j'ai vu lors de sa sortie Dancer in the dark; c'est un peu loin maintenant pour en parler avec précision. Les souvenirs qui m'en restent sont essentiellement des images de Björk. Le film m'avait plu mais je n'ai pas éprouvé le besoin ou l'envie de le revoir (TV ou DVD). Pour moi, Lars Von Trier, c'est le réalisateur de Breaking the Waves, film que j'ai bien dû voir trois ou quatre fois...Que j'ai en DVD pour être sûre de l'avoir sous la main...Et dont j'écoute fréquemment la B.O superbe! Avec l'adorable et inoubliable Emily Watson: | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Lars Von Trier Ven 16 Fév 2007 - 11:31 | |
| Oui ,c'est ce que je me suis dit !...Merci vous deux pour le sujet et Queenie ^pour l'argumentation ! Sousm' adore nous attaquait gentiment sur nos cinéastes chouchous en les taxant de la jouer commerciale , ou de choisir des acteurs américains-tendance, genre Brad Pitt ou Nicole Kidman .. Mais on, connait le lascar .. .On se fâche tout rouge comme toi ! il a même essayé sur "Babel"...! | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Lars Von Trier Ven 16 Fév 2007 - 11:38 | |
| Alors nous sommes deux, Coline. Je vais voir tous les films D´Emily Watson que j´avais découverte dans " Breaking the waves".A ce propos je posterai sur " parfums" ce que je disais sur un autre Forum d´un roman de Handke, car je parle d´Emily Watson ( bien qu´elle n´ait rien à voir en fait ni avec le roman ni avec le film tiré de " La femme gauchère"). | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Lars Von Trier Ven 16 Fév 2007 - 11:41 | |
| - swallow a écrit:
- Alors nous sommes deux, Coline. Je vais voir tous les films D´Emily Watson que j´avais découverte dans " Breaking the waves".A ce propos je posterai sur " parfums" ce que je disais sur un autre Forum d´un roman de Handke, car je parle d´Emily Watson ( bien qu´elle n´ait rien à voir en fait ni avec le roman ni avec le film tiré de " La femme gauchère").
Mais oui!...Tu ne nous as toujours pas parlé de La femme gauchère!... | |
| | | sousmarin Zen littéraire
Messages : 3021 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Sarthe
| Sujet: Re: Lars Von Trier Ven 16 Fév 2007 - 11:43 | |
| Queenie, ça c’est un vrai plaidoyer, comme quoi il suffit de titiller un peu une zone sensible et on récolte une belle fleur… | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Lars Von Trier Dim 15 Juil 2007 - 16:41 | |
| LARS VON TRIER Et si le pardon systématique faisait obstacle à notre propre histoire, notre devenir, notre identité-propre ? - A peine échappée de DOGVILLE, je reste figée sur les intérieurs sombres délimités à la craie sur le parcours de Grâce. Shot at 2007-07-15 Grâce ? Candide en fuite échappée d’une autre nuit où des coups de feu ont retenti depuis les échos des Montagnes rocheuses. Un seul chemin mène à Dogville, dont les habitants semblent évoluer depuis des siècles sous l’apparent va et vient de leurs travaux, tels des figurants dans une unité de pensées et d’actions (bonnes, correctes, incorrectes, mauvaises, et des pires…) unité qui pourrait bien coller à celle que préfigure un autre espace, plus infini, celui de l’humanité. Notre espace, donc. - Grâce semble être recherchée par des méchants, elle se cache, errant depuis des jours, affamée… Tom, fils du médecin à la retraite dont le trouble obsessionnel est de tomber malade (qui le soignera, lui qui n’exerce plus ?), Tom Edison, improductif de ses mains mais habile à rassembler les quelques habitants pour les inciter à réfléchir sur eux-mêmes et sur l’accueil et l’ouverture de leur petite communauté envers autrui (l’accueil serait une sorte de rédemption pour chacun mais aussi l’occasion pour le jeune homme d’illustrer sa philosophie d’un soir), la voit arriver, demandeuse d'une vague protection, au moment où elle s’empare d’un os jeté au chien du village. Elle est fragile et, empreinte de nobles sentiments à la limite du supportable pour les témoins que nous sommes au-delà de l'écran, semble échappée d'une communauté hors du temps : pour se punir d'avoir volé l'os au chien du village, elle refuse d'abord d'accepter la tartine de pain que lui tendra Tom. - La petite ville se réveille : les quinze coups (quinze foyers à Dogville) seront sonnés pour décider à l’unanimité que la jeune fille trouvera chez tous un abri à condition de donner quelque chose d’elle-même en échange. On est aussi arrivé au terme des 15 premiers jours d’essai passés à Dogville, au cours desquels Grâce a révélé à chacun ce dont il avait besoin : Shot at 2007-07-15 - Jack McCay, âgé et aveugle, depuis toujours dans le dénie de son handicap, acceptera qu'elle lui tienne compagnie. Ce dénie que personne n'ose briser - sauf au moment où Grâce ouvrira les lourdes tentures qu'il a fixées à sa fenêtre et d'où la lumière rejaillira -mais pour qui?. - Elle prend le relais auprès des six enfants de Chuck, quand leur mère prétendait d’abord vouloir s’en sortir seule; fait la classe afin de soulager celle-ci et, en final, offrir à l'un des fils la fessée qu'il méritait, qu'il espérait, qu'il revendiquait comme signe d'affection peut-être mais avec le sadisme infantile et adulte qui découlera de l'acte lui-même et de ses conséquences sur la patience de l'ange mise à l'épreuve... - Elle amène au bassin la vieille servante paralysée, coupe le bois pour le magasin, ramasse et transporte sur son dos le bois mort en compagnie de Shuk pour chauffer sa petite famille, récolte les pommes pour la nourrir, désherbe au pied des groseilliers afin que leurs fruits perpétuent au tablées communes la joie des tartes partagées... - "Quid pro quo", quelque chose pour quelque chose. Une "politique" économique qui pourrait générer sinon de la reconnaissance, du moins le réconfort d'une appartenance à la collectivité, puisque par ses tâches et les soins attentifs qu'elle prodigue, l'étrangère semblait être acceptées. Jusqu’à ce que, parallèlement à l’absolution de Grâce pour les crimes, les erreurs, les petites barbaries quotidiennes qu'elle finit par découvrir chez chacun, celle-ci, alourdie par les caprices et les tâches de plus en plus oppressantes et impossibles à réaliser, se retrouve objet de tous abus, harcelée, enchaînée, prisonnière. Prisonnière de sa condescendance. Mais prendre conscience de sa condescendance ( com : avec/comble de l’empathie) serait-ce encore faire preuve de condescendance (hauteur, mépris, arrogance) en s'arogeant le droit de dire "non!". - C'est au dernier chapitre que la lumière semble enfin se faire. Tandis que je demeure, spectatrice un peu fatiguée de ce long parcours en tableaux de plus en plus révélateurs du drame, dans une relative obscurité. Sans pour autant détourner le regard de la solution "finale" qui rayera Dogville et sa barbarie de la carte... Car il s'agit de sa propre survie en ce monde. Il s'agit de réaliser que... notre pardon systématique faisait obstacle à notre propre histoire, notre devenir, notre identité-propre. Il s'agit d'oser émettre, face à la communauté, notre conception de la justice afin de ne céder à aucune emprise insupportable.
Dernière édition par le Lun 16 Juil 2007 - 10:14, édité 1 fois | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Lars Von Trier Dim 15 Juil 2007 - 17:25 | |
| Questions en suspens, auxquelles les spectateurs de Dogville ou connaisseurs de Lars Von Trier pourront répondre... 1)- Le "scénario" de Dogville se situe dans les années 1930 au Nord des EU, les conditions de vie sont rudes durant la crise économique, les populations les plus démunies se déplacent à la recherche des loueurs de main d'oeuvre... Aussi, à la fin de ce "film", durant le générique, des photographies d'archives défilent, datant de la crise de 1930 au Etat-Unis. Pourquoi? Shot at 2007-07-15 ( Dorothea Lange, Mère migrante (Migrant Mother), 1936. ) | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Lars Von Trier Lun 16 Juil 2007 - 10:25 | |
| Musique : Antonio Vivaldi Cum dederit de Nisi dominus | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Lars Von Trier Lun 16 Juil 2007 - 11:52 | |
| - Babelle a écrit:
- Questions en suspens, auxquelles les spectateurs de Dogville ou connaisseurs de Lars Von Trier pourront répondre...
1)- Le "scénario" de Dogville se situe dans les années 1930 au Nord des EU, les conditions de vie sont rudes durant la crise économique, les populations les plus démunies se déplacent à la recherche des loueurs de main d'oeuvre... Aussi, à la fin de ce "film", durant le générique, des photographies d'archives défilent, datant de la crise de 1930 au Etat-Unis. Pourquoi?
Shot at 2007-07-15 ( Dorothea Lange, Mère migrante (Migrant Mother), 1936. ) Je pense que d'un coup, grâce à ce générique, Dogville s'ancre dans une réalité. De vrais visages, de vrais histoires. Dogville existe, a existé, existera. Avec la chanson Young Americans de Bowie, hyper dynamique, légèrement joyeuse, on a l'impression d'un choc brutal entre les images et le son. Une sorte de dichotomie entre le reflet et l'image. Voir l'autre côté du miroir... Par contre, je serai tentée de changer le titre de ton post. Dogville n'est pas un film Dogme. Seul Les idiots de Von Trier est réellement un film qui respecte toutes les règles du Dogme. | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Lars Von Trier Lun 16 Juil 2007 - 12:15 | |
| - Queenie a écrit:
- Dogville n'est pas un film Dogme. Seul "Les idiots" de Von Trier est réellement un film qui respecte toutes les règles du Dogme.
Merci Queenie! Je ne pense pas pouvoir accéder à mon titre pour le modifier, pouvez-vous le faire (Coline, sousmarin : help!). Je propose un titre au nom du réalisateur. - Ce qui m'a fait penser au Dogme, c'est qu'il n'y a de complaisance pour la moindre beauté superficielle dans cette construction. J'ai le sentiment que LVT nous amène à penser, à réfléchir sans jamais nous appesantir devant une forme quelconque d'esthétique. A part Vivaldi... - Quant aux photographies-documentaires, j'avoue qu'elles me gênent un peu. Je me demande si le cinéaste peut se permettre de les "reprendre à son compte", si je peux dire. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Lars Von Trier Lun 16 Juil 2007 - 12:22 | |
| j'ai modifié ton titre.
Pourquoi est-ce que celà te gêne qu'il reprenne ses images ? Tu trouves qu'on ne doit pas ré-exploiter des oeuvres pré-existantes ? Ou alors tu trouves que le propos ne s'y prête pas ? | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Lars Von Trier Lun 16 Juil 2007 - 13:03 | |
| Merci! Les "images" du générique ne sont pas vraiment des images, ce ne sont pas vraiment des "oeuvres" non plus, mais des documents historiques. Leur présence me gênerait moins si le sens de leur apparition ici ne tenait dans cette contre-partie du caractère artistique et expérimental du film. On est quand même dans la parabole. Ce n'est pas la pauvreté, la famine, la rudesse des travaux qui nous font franchir les étapes de Dogville, mais bien le manque d'humanité que chacun risque de porter en soi, à un moment ou à un autre, dans un lieu ou un autre. Mais peut-être que j'ai tendance à réduire les choses... L'"extermination" d'un village me fait penser à Oradour. Qui fut rayé de la carte mais sur une page d'histoire bien différente. J'ai tord, sans doute, de faire cet amalgame, mais je ne vois pas d'autres exemples d'"élimination" dans notre histoire quant aux destructions de villageois, peuples, communautés. Or, Grâce, rentrée dans la lumière (d'un coup le vrai profil des habitants lui apparait) prend sa décision de rayer Dogville de la carte afin que la perversité qui y règne ne puisse plus nuire. Comme si le mal avait changé de camp. De plus, elle transforme ainsi ses persécuteurs en victimes. | |
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| | | | Lars Von Trier | |
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